L'homme-dieu et le peuple des femmes.
par Jacques Halbronn
Il nous semble que le christianisme a conservé du judaisme des élements qui ont disparu de la tradition juive. On sait que les emprunts ne manquent pas. C'est d'ailleurs un cas de figure assez courant qu'un document ne nous soit conservé que par le truchement de l'emprunteur et ne réapparaisse que relativement tardivement. On ne saurait d'ailleurs exclure qu'il ne puisse en être le même en ce qui concerne l'Islam.
C'est ainsi que l'idée d'un homme-dieu ou d'un dieu-homme pourrait bien avoir été propre au judaisme avant de nous être connue par le biais du christianisme. La notion d'homme-dieu
nous convient assez bien dans le cadre de la dialectique hommes/femmes qui est au coeur
de la sexo-cyclologie (SC). En dissociant l'homme (masculin) de Dieu, l'on affaiblit ipso facto
l'image de l'homme et ce n'est peut être pas innocent! Ce faisant on introduit une
ambiguité : il y a un rapport entre le peuple et "son" dieu d'une part et un autre quant
à la rellation entre le peuple et son "guide", à l'image d'un Moïse. Nous y voyons cohabiter
et se croiser deux discours paralléles que l'on retrouve dans l'idée de royauté de droit divin, ou dans celle du prophéte, inspiré par Dieu.
On nous parle par ailleurs de l'amour que le peuple doit éprouver pour "son" dieu. Le Shéma *
Israel, commence par la recommandation: tu aimeras ton dieu et l'on sait la place du
Cantique des Cantiques dans la liturgie du Shabbat, le vendredi soir, texte éminemement sensuel et qui est censé émaner d'une femme s'adressant à son amant. Un dieu donc bien
humain et on a souvent parle d'anthropomorphisme.
On se demandera donc, au risque de paraitre sacrilége, si l'amour de Dieu n'est pas calque
sur celui des femmes pour les hommes providentiels. Rappelons que pour nous, les femmes
n'existent qu'en tant qu'ensemble, donc en tant que peuple et c'est en ce sens qu'elles
parviennent à l'uniré alors que l'homme doit s'assumer dans sa singularité pour apparaitre
comme chef capable de féconder tout un groupe de femmes tant physiquement qu'intellectuellement.
Il nous semble, en tout cas, que l'homme peut être jaloux de ce dieu auquel les femmes s'adressent mais dans le christianisme ce dieu est aussi homme et l'Eglise (catholique romaine) se perpétue de siècle en siècle de par les élections des papes- hommes. Chez les Juifs, le probléme est encore plus aigu puisque Dieu y est radicalement séparé de l'homme, même s'il est indiqué que l'homme a été crée à l'image, à la ressemblance de Dieu, "mâle et femelle". (Genése Ch. I). On retrouve là une certaine ambiguité.
Ne pourrait-on donc admettre que Jésus aurait voulu restituer dans le judaisme la place de
l'homme-dieu laquelle aurait été compromise. En ce sens, est-ce que tout homme ne
serait pas virtuellement dieu?
On retrouverait la polarité hommes-dieux et peuple-femmes. Ce qui conduirait à distinguer
plus que jamais radicalement les deux sexes.
JHB
29. 02 16
lundi 29 février 2016
Jacques Halbronn Impromptu QYT WWV (Wiss, wrist, voice)
dimanche 28 février 2016
Jacques Halbronn, Impromptu SDK WWV (wiss, wrist, voice)
samedi 27 février 2016
vendredi 26 février 2016
Jacques Halbronn, impromptu NDR wiss, wrist, voice (WWV)
Jacques Halbronn Impromptu MJD WWV (wiss, wrist, voice)
jeudi 25 février 2016
mercredi 24 février 2016
mardi 23 février 2016
samedi 20 février 2016
Les Dix Commandements et le Shéma Israel (Ecoute Israel)
Les Dix Commandements et le Shéma Israel. Présence de l’absence.
par Jacques Halbronn
Le grand paradoxe du Shéma Israel (Ecoute, ô Israel), qui est généralement considéré comme le credo hébraique, qui doit accompagner tout au long de sa vie le Juif pieux est qu’il ne comporte pas les Commandements auxquels il ne cesse de se référer. Comment expliquer une telle étrangeté, d’ailleurs guère signalée, à notre connaissance.
On rappellera que le « Shéma » est composé de passages issus du Deutéronome ( Ch. VI, 4-9 et Ch XI 13-21) et du Livre des Nombres (XV, 37-41), donc du Pentateuque. Le Deutéronome comprend par ailleurs les Dix Commandements et c’est Moïse qui est censé s’adresser à Israel, et il y parle même de « mon dieu ».
Or, le Shéma évoque les Commandements mais d’une façon assez particulière. Qu’on en juge:
« Que les paroles que je te prescris aujourd’hui soient gravés dans ton coeur » (trad. du livre de prières de la mouvance juive libérale) C’est le verbe Letsavoth qui est ici traduit par « prescris » et qui pourrait tout à fait être rendu par je te commande.
Suit cette injonction: « tu les répéteras à tes enfanst, tu en parleras constamment, dans la maison, en voyageant, en te couchant et en te levant. Attache-les comme symbole sur ton bras, porte-les comme signe entre tes yeux et inscris les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes ».
Il nous semble évident que de telles injonctions ne constituent pas en soi les Commandements mais que cela vise à rappeler la nécessité de leur respect. Force est de constater une certaine confusion dans l’esprit des fidéles. Certains vont même jusqu’à dire que le seul commandement du Shéma est « Tu aimeras l’Eterne ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir ». qui est en effet la phrase introductive.
En réalité, il s’agit bien de respecter les Dix Commandements que l’on ne nomme pas mais qui dans le Deutéronome sont mentionnés à quelques lignes d’écart
Mais comment expliquer une si étrange absence, que l’on se contente d’allusions? Mais que dire de cette injonction à « répéter » ces Commandements, ce qui est à distinguer de leur application.? On a donc une injonction à s’en souvenir, une injonction à les répéter avant même d’aborder la question de leur application.
Mais quid de la phrase « Si vous obéissez aux lois que je vous impose en ce jour ». S’agit-il d’y penser, de ne pas les oublier, de les réciter ou bien de les appliquer? On reste perplexe!
On ne peut s’empêcher de penser à une forme de « magie » (cf notre ouvrage Le Monde juif et l’astrologie. Milan, Ed. Arché, 1985). En effet la phrase ci-dessus se poursuit ainsi: » Je donnerai à votre pays la pluie opportune (…) et vous récolterez votre blé, votre vin, et votre huile. Je ferai croitre l’herbe dans vos champs pour votre bétail etc » ou encore « La durée de vos jours et des jours de vos enfants (…) s’étendra »
Mais le passage du Livre des Nombres tel que repris dans le Shéma , est à notre avis on ne peut plus clair: »Vous vous souviendrez de mes commandements (Mitzwotaï) et vous les accomplirez tous et vous serez saints pour votre Dieu ». Il ne fait pas de doute que ce sont bien les fameux Dix Commandements qu’il s’agit d’appliquer et pas seulement le fait de les lire et de les écrire, de les placer dans des étuis etc.
Reposons donc la question: pourquoi ne donne-t-on pas dans le Shéma la liste des Commandemens? Selon nous, le texte même comportant les Mitzwoth aurait été considéré comme sacré et ne devait pas être formulé. Cela renvoie à l’interdit sur la non prononciation du tétragramme.
Autre question: à qui s’adresse ces Commandements? La réponse est assez évidente selon le contexte, à savoir aux hommes et non aux femmes lesquelles ne sont mentionnées que comme ne devant pas faire l’objet de convoitise. Les femme, selon nous, n’ont pas à respecter ces Commandements.
Quand on demande à des Juifs, ce qui sous-tend une telle liste, quelles valeurs y sont mises en avant au regard de l’ensemble? Ils ne savent que répondre si ce n’est par des banalités liées à une société « idéale ». Mais en quoi est-elle idéale? Selon nous, il y a un interdit de céder à la tentation d’ajouter quoi que ce soit à ce que l’on a, à ce que l’on est à commencer par le fait de ne pas adopter d’autres dieux, en plus, en supplément et surtout pas ceux des autres peuples. Mais cela ne vaut-il pas pour toute forme de vol, de convoitise, de procédé douteux? On en restera à cette forme initiale des Commandements « Tu n’auras pas d’autres Dieux que moi ». C’est là la tentaton d’ajouter, c’est la mise en garde contre ce qui est autre, à autrui, y compris un dieu. Mais les femmes ne sont pas concernées car ce n’est pas ce qu’on attend d’elles puisqu’elles n’existent au contraire que par ce qu’elles acquièrent, ce qui leur est donné, transmis.
JHB
20. 02. 16
par Jacques Halbronn
Le grand paradoxe du Shéma Israel (Ecoute, ô Israel), qui est généralement considéré comme le credo hébraique, qui doit accompagner tout au long de sa vie le Juif pieux est qu’il ne comporte pas les Commandements auxquels il ne cesse de se référer. Comment expliquer une telle étrangeté, d’ailleurs guère signalée, à notre connaissance.
On rappellera que le « Shéma » est composé de passages issus du Deutéronome ( Ch. VI, 4-9 et Ch XI 13-21) et du Livre des Nombres (XV, 37-41), donc du Pentateuque. Le Deutéronome comprend par ailleurs les Dix Commandements et c’est Moïse qui est censé s’adresser à Israel, et il y parle même de « mon dieu ».
Or, le Shéma évoque les Commandements mais d’une façon assez particulière. Qu’on en juge:
« Que les paroles que je te prescris aujourd’hui soient gravés dans ton coeur » (trad. du livre de prières de la mouvance juive libérale) C’est le verbe Letsavoth qui est ici traduit par « prescris » et qui pourrait tout à fait être rendu par je te commande.
Suit cette injonction: « tu les répéteras à tes enfanst, tu en parleras constamment, dans la maison, en voyageant, en te couchant et en te levant. Attache-les comme symbole sur ton bras, porte-les comme signe entre tes yeux et inscris les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes ».
Il nous semble évident que de telles injonctions ne constituent pas en soi les Commandements mais que cela vise à rappeler la nécessité de leur respect. Force est de constater une certaine confusion dans l’esprit des fidéles. Certains vont même jusqu’à dire que le seul commandement du Shéma est « Tu aimeras l’Eterne ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir ». qui est en effet la phrase introductive.
En réalité, il s’agit bien de respecter les Dix Commandements que l’on ne nomme pas mais qui dans le Deutéronome sont mentionnés à quelques lignes d’écart
Mais comment expliquer une si étrange absence, que l’on se contente d’allusions? Mais que dire de cette injonction à « répéter » ces Commandements, ce qui est à distinguer de leur application.? On a donc une injonction à s’en souvenir, une injonction à les répéter avant même d’aborder la question de leur application.
Mais quid de la phrase « Si vous obéissez aux lois que je vous impose en ce jour ». S’agit-il d’y penser, de ne pas les oublier, de les réciter ou bien de les appliquer? On reste perplexe!
On ne peut s’empêcher de penser à une forme de « magie » (cf notre ouvrage Le Monde juif et l’astrologie. Milan, Ed. Arché, 1985). En effet la phrase ci-dessus se poursuit ainsi: » Je donnerai à votre pays la pluie opportune (…) et vous récolterez votre blé, votre vin, et votre huile. Je ferai croitre l’herbe dans vos champs pour votre bétail etc » ou encore « La durée de vos jours et des jours de vos enfants (…) s’étendra »
Mais le passage du Livre des Nombres tel que repris dans le Shéma , est à notre avis on ne peut plus clair: »Vous vous souviendrez de mes commandements (Mitzwotaï) et vous les accomplirez tous et vous serez saints pour votre Dieu ». Il ne fait pas de doute que ce sont bien les fameux Dix Commandements qu’il s’agit d’appliquer et pas seulement le fait de les lire et de les écrire, de les placer dans des étuis etc.
Reposons donc la question: pourquoi ne donne-t-on pas dans le Shéma la liste des Commandemens? Selon nous, le texte même comportant les Mitzwoth aurait été considéré comme sacré et ne devait pas être formulé. Cela renvoie à l’interdit sur la non prononciation du tétragramme.
Autre question: à qui s’adresse ces Commandements? La réponse est assez évidente selon le contexte, à savoir aux hommes et non aux femmes lesquelles ne sont mentionnées que comme ne devant pas faire l’objet de convoitise. Les femme, selon nous, n’ont pas à respecter ces Commandements.
Quand on demande à des Juifs, ce qui sous-tend une telle liste, quelles valeurs y sont mises en avant au regard de l’ensemble? Ils ne savent que répondre si ce n’est par des banalités liées à une société « idéale ». Mais en quoi est-elle idéale? Selon nous, il y a un interdit de céder à la tentation d’ajouter quoi que ce soit à ce que l’on a, à ce que l’on est à commencer par le fait de ne pas adopter d’autres dieux, en plus, en supplément et surtout pas ceux des autres peuples. Mais cela ne vaut-il pas pour toute forme de vol, de convoitise, de procédé douteux? On en restera à cette forme initiale des Commandements « Tu n’auras pas d’autres Dieux que moi ». C’est là la tentaton d’ajouter, c’est la mise en garde contre ce qui est autre, à autrui, y compris un dieu. Mais les femmes ne sont pas concernées car ce n’est pas ce qu’on attend d’elles puisqu’elles n’existent au contraire que par ce qu’elles acquièrent, ce qui leur est donné, transmis.
JHB
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