vendredi 30 décembre 2016

jacques Halbronn Mission des Juifs et du Messie : interrogations et enjeux Le faux prophétisme autour de Jésus


              
Mission  des  Juifs,  du Messie: interrogations et enjeux. Le faux prophétisme autour de Jésus
par  Jacques  Halbronn

Quelle est donc la mission des Juifs, à quoi servent ils? Le savent-ils eux mêmes? Qu’est ce qui prouve que Jésus était le Messie, en quoi son avénement a-t–l changé le cours de l’Humanité  à part le fait que s’est instaurée une nouvelle religion prétendant se substituer à un judaisme qui aurait failli tout comme d’ailleurs Adam et Eve auraient failli (péché originel)? L’Humanité  serait ainsi l’héritière de toutes sortes d’échecs. Or, pour nous, on ne parle d’échecs que par ignorance des  véritables enjeux et des  vraies échéances.
La question du « timing » nous préoccupe: quelle est l’opportunité de telles échéances et à quel moment, selon quels critères, est-on en mesure d’apprécier  la réussite ou l’échec de telle ou telle mission?
En ce qui concerne les Juifs,  qu’est ce qui autorise certaines religions à décider qu’ils ont failli à leur missionµ? On nous dit qu’ils n’ont pas su reconnaitre le Messie mais quelle était la mission du dit Messie. et en quoi sa non reconnaissance par les Juifs a-t-elle eu des conséquences dramatiques pour l’Humanité? Selon nous, cette mission concerne l’avenir de l’Humanité et notamment ce qui va se jouer assez prochainement. Le fait que les Juifs soient toujours présents au monde est signifiant de leur disponibilité si ce n’est qu’il ne nous semble pas que les Juifs eux -mêmes aient une claire conscience des enjeux et que l’on s’en tient à la question de la perpétuation des pratiques.
Nous sommes assez  récalcitrants face à un discours qui se limite à dire que la mission du Messie  (Jésus ou qui que ce soit d’autre)  dépendait de sa reconnaissance ou que celle des Juifs de leur fidélité à leur dieu. Un tel discours nous semble révélateur d’une certaine vacuité de la pensée On nous  parle des moyens et non de la fin. Et dès lors, de quel échec est-il question?
De même, quand on nous parle d’un péché originel, de quelle faute passé s’agit-il? Il nous semble que la réponse est bien plutôt dans le futur que dans le passé!
si, comme nous le pensons, les Juifs ont un rôle à jouer dans l’avenir quel sens y a–t-il à parler d’échec prématurément? Si le Messie a un rôle à jouer, en quoi cela consiste-t-il? Quand on nous parle d’apocalypse, en revanche, l’on s’accorde en général- chez les commentateurs(  pour nous dire que cela concerne le futur!! Deux poids, deux mesures. Force en effet est de constater que les événements annoncés dans cet ouvrage n’ont pas encore eu lieu: Mais alors, ne faudrait-il pas se demander si le Messie est lui aussi à venir et que ce Jésus ne fait que réitèrer et non accomplir une prophétie et d’ailleurs, c’est bien ce qui se passe, puisque l’on ne cesse de nous répéter que le Messie avait été annoncé?
La vraie question qui se pose est celle-ci: que doit-on attendre du Messie en dehors du fait qu’il correspond à telle ou telle description qui n’épuise nullement ce qu’il est censé accomplir? On ne saurait se contenter d’une réponse du genre: Jésus correspond, ressemble  à la description du Messie. On juge l’arbre à ses fruits. Il est plus facile d’imiter une apparence que d’être à la hauteur d’un événements surtout quand cet événement n’a pas lieu! Si  l’on admet que l’Apocalypse n’a pas eu lieu comme annoncé, c’est bien que ce Messie n’en était pas un ou qu’au mieux il n’était qu’un prophéte pour un futur plus ou moins lointain, d’où d’ailleurs l’idée d’un Second Avénement qui est un aveu  d’un échec synchronique.  C’est bien là que se situe l’échec.
Maintenant, que les Juifs aient refusé  une échéance qui n’en était pas une nous fait penser, toutes proportions gardées, au refus de la France de s’allier aux USA dans la seconde guerre du Golfe.
Cela dit, il conviendrait que l’on nous précise ce qui va se passer, de quel enjeu il s’agit qui donnerait sens au Messieà venir – et  non à un Messie  prématuré  comme le fut Jésus-  et à la présence juive.
Il nous semble que les temps actuels nous aident à nous faire une idée des périls qui attendent l’Humanité et donnent sens notamment au chapitre II de la Genése concerne la « faute d’Adam ».
C’est le Shabbat qui nous en donne la clef quand il nous met en garde contre les femmes et les machines en nous demandant de les exclure du moins durant le temps imparti. Le Shabbat engage les hommes à se passer de tout cet environnement que nous appelons pour notre part la « maisonnée » – la « maison » dont parle les Dix Commandements (conditions d’observance  du Shabbat et convoitise des biens du prochain) Lors de’ l’Office du Shabbat,  il est rappelé que cette pratique hebdmadaire est le « signe » (Oth en hébreu) de l’alliance (Brit) entre les Hébreux et leur Dieu, plus probablement que la circoncision laquelle renvoie également à l’alliance (Brit Mila)
Malheureusement, le Shabbat n’est pas vraiment respecté de nos jours et cela n’augura pas bien de l’avenir si on ne le rétablit pas dans sa pureté. La preuve en est que l’on y manie, le samedi matin, les rouleaux de la Torah, qui sont  un objet extérieur à l’homme alors que le Shabbat nous met précisément en garde contre l’intrusion de tout objet. Le véritable esprit du Shabbat  c’est la libération de tout ce qui prétend seconder, aider l’homme, Or, cette aide n’est-elle pas personnifiée par cette femme  (Isha) que Dieu offre à l’homme (Ish) au chapitre II de la Genése? Mais qui est ce dieu tentateur sinon Satan ou un dieu sous l’influence de Satan? En ce sens, ce chapitre nous apparait comme prophétique à l’aune de notre temps, tant les femmes, de nos jours, sont intrusives dans leur revendication égalitaire. Autrement dit, ce que nous lisons dans la Bible (Ancien et Nouveau Testaments confondus) fait particulièrement sens pour notre temps.
En accordant de l’importance au dimanche, les Chrétiens ne s’inscriraient plus dans l’esprit du Shabbat mais bien dans le monde dont le Shabbat entend s’abstraire puisque le dimanche est le premier jour de la semaine, celui de la Sortie du Shabbat.
En conclusion, on aura compris qu’il est bien prématuré de parler de l’échec d’une mission qui n’a pas encore rencontré son échéance  pas plus que de la réussite d’une mission qui annonce un danger qui ne s’est pas encore présenté.
Les Juifs ne sauraient se contenter d’exister. En n’affirmant pas clairement le sens du Shabbat, ils permettent à leurs détracteurs de parler de leur échec, voire de leur chute,  en instrumentalisant Satan qui les aura fait  trébucher. Mais selon nous,  les échéances sont devant nous et il est vain de disqualifier  ceux qui ont y ont été préparés en les mettant en situation d’échec du fait de la non -reconnaissance d’un Messie dont avait trop tôt annoncé l’avénement dans les milieux chrétiens. L’idée d’un Second Avénement semble en ce sens plus raisonnable même si elle valide abusivement l’existence d’un premier Avénement. (cf notre thèse d’Etat, Ed. du Septentrion,  Le texte propghétique en France, Formation et Fortune, 1999)
Mais revenons sur le dossier prophétique élaboré autour du personnage de Jésus. Les tenants de son messianisme ne trouvent rien de mieux à  mettre en avant  que le « fait »  que sa venue avait été annoncée. Mais un tel argument peut se retourner très aisément car suffit-il de se dire Messie pour prendre appui sur des prophéties « messianiques »? Encore faudrait-il démontrer que Jésus est bien le « messie » annoncé mais aussi que le temps de Jésus était « messianique »., ce  qui est sensiblement plus difficile à mettre e évidence que de déclarer qu’Un Tel est le Messie. Cela fait penser au sketch de Pierre Dac « Il dit qu’il peut le faire ». Un Messie sans temps messianique, cela ne fait pas sérieux!  On sait que ce qu’annonçait l’Apcalypse  pour advenir du temps de Jéus n’a pas eu lieu et Jésus est mort  trop tôt – à 33 ans- pour ne pas avoir eu à constater son échec. Certes, il existe des « self fulfiling prophecies » mais  cela ne saurait se limiter à ce qu’un groupe annonce qu’ Un Tel est le Messie!  Pas plus que toute revendication ne démontre son efficace par  le seul fait d’une déclaration.
Il convent d’appréhender un tel dossier en soulignant qu’une chose prévisible n’est pas nécessairement une chose prévue. Je peux annoncer quelque chose qui n’aura pas lieu à la date prévue ou vivre quelque chose qui n’avait pas été prévu. Il y a dans les deux cas échec prévisionnel. Entendons par là que l’on n’est pas prophéte du seul fait que l’on annonce un événement à venir dès lors que l’on n’en précise pas avec suffisamment de précision la date. En fait, nous savons ce qui doit arriver « tôt ou tard » mais « tôt ou tard » ne suffit pas. Une prophétie -comme celle attribuée à Nostradamus (cf notre post doctorat sur le Dominicain Giffre de Réchac et la naissance de la critique nostradamique, EPHE, VE section, 2007)- qui finit par s’accomplir est-elle crédible quand le temps de son accomplissement  n’a pas été prévu correctement?
Les tenants d’un Second Avénement (cf notre thèse d’Etat, Le texte prophétique en France, opus cité) reconnaissent plus ou moins ouvertement l’échec de Jésus (cf l’Eglise de l’Unification fondée par Moon ou encore les Témoins de Jéovah)  mais en fait, ils reconstituent ce faisant la  dynamique marquant le temps de Jésus, en s’efforçant de récolter autant de « signes » que l’on s’approche vraiment-cette fois-  d’une échéance cruciale, avec 2000 ans grosso modo de retard?  Nous serions donc enfin à l’orée de ces ‘temps messianiques » qui n’étaient pas au rendez-vous lors de la prédication de Jésus.  D’aucuns soutiennent que si les temps messianiques n’ont pas eu lieu  comme prévu, en temps et en heure, c’est parce que Jésus a été crucifié, ce qui, nous dit-on, n’aurait  pas du avoir lieu. On peut même se demander- si on avait l’esprit mal tourné-  si la crucifixion n’a pas été une invention pour sauver la face d’un prophétisme mal parti. Jésus était le Messie mais on l’a empêché de faire ce qu’il avait à faire, nous dit-on! Quand on interroge tel ou tel prédicateur sur ce qui se serait passé si Jésus n’avait pas subi le sort qu’on lui assigné, plus ou moins véridiquement, on nous répond que le christianisme se serait répandu plus vite ou qu’il se serait étendu davantage vers l’Orient. Et après?
Mais au bout du compte, si l’on entend dresser un bilan, force est de constater que s’il n’y a pas eu de temps messianiques, apocalyptiques (selon Jean, apocalypse signifiant en grec révélation), il s’est bien formé une Eglise avec ses croyants, ce qui aura marqué  notamment le continent européen tout comme on peut valider le message de l’Islam à ses réalisations.( à partir du VIIe siècle). Autrement dit, l’Eglise serait au fond le fruit de ces temps messianiques. Elle aurait donc ipso facto, par son existence même, un caractère messianique,  générant un monde nouveau, obéissant à des régles nouvelles (ou en rejetant des anciennes). Les messianisme de Jésus serait une sorte de « révolution de palais » aux dépends des Juifs, détrônés mais là rien de vraiment surnaturel si ce n’est justement  la chute du peuple de Dieu. Au fond, les temps messianiques, au sens  chrétien du terme, seraient marqués par  le changement d’alliance entre Dieu et l’Humanité. Le prophétisme  selon le christianisme tournerait autour l’annonce d’un tel changement d’alliance et de fait  à la suite de Jésus,  un tel changement aura bien eu lieu, sinon du point de vue de Dieu, du moins du point de vue des hommes. Autrement dit, le messianisme autour de Jésus nous apparait comme une affaire bien plus humaine que divine..









JHB
02 01 17

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jeudi 29 décembre 2016

Jacques Halbronn La Bible, :mise en garde contre les femmes ou religio...


Interview d'Alexander Haran par Jacques Halbronn sur le prophétisme


1:01:57

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mercredi 28 décembre 2016

jacques Halbronn Deux régimes différents au niveau grammatical : la deuxiéme et la troisiéme personne. Autour du cas de l'hébreu


Deux régimes différents au niveau grammatical: la deuxiéme et la troisiéme personne.Autour du cas de l'hébreu
par  Jacques  Halbronn

Lors de la renaissance de l'hébreu- ce qui a donné ce qu'ohttps://www.youtube.com/my_videos?o=Un appelle l'hébreu moderne-il est dommage que l'on n'en ait pas profité pour corriger de mauvaises pratiques grammaticales notamment en ce qui concerne les marqueurs de genre (masculin/féminin) et nous entendons militer pour une réforme dans ce sens tant dans la pratique de l'hébreu moderne que dans l'hébreu biblique et synagogal.
Si l'on prend la création de la femme, au chapitre II de la Genése, il est dit qu'il y aura désormais ish  et isha, et il est claire que Isha désigne ici la femme du fait de l'adjonction d'une voyelle, le a, souvent utilisée comme marqueur du féminin dans un grand nombre de langues tant latines que slaves ainsi qu'en arabe.
Or,  dans tout le reste du chapitre, Dieu s'adresse à l'homme sous la forme "kha" qui est féminine et que l'on retrouve notamment, dans le Deutéronome, notamment dans le célébre Shéma Israel.  "VaaHavta et Adonay Elohekha bekhol Levavkha, bekhol nafshekha, bekhol Meodekha etc". (Deutéronome  Ch VI)  Les finales en "a" sont ici récurrentes alors qu'à l'évidence Dieu ou Moise s'adresse à Israel, en tant qu'entité masculine.
En fait, il apparait que c'est la grammaire hébraique qui est hybride- et cela vaut  aussi pour l'arabe, une autre langue sémitique. Entendons par là qu'il y a deux régimes: celui de la deuxiéme personne  et celui de la troisiéme personne, qui fonctionnent selon des repéres  fort différents. L'un sur le mode : ka ou Kha pour le masculin   et l'autre sur le mode "a" pour le féminin.
En ce qui concerne les Dix Commandements, d'ailleurs, c'est la forme "bréve" qui est utilisée et non la forme féminine avec adjonction du "i":   Lo Tignov,  tu ne voleras pas qui serait au féminin Lo Tignevi. ou encore- pour l'observation du Shabbat-  Zkhor, souviens-toi et non pas Zhori  (Exode XX) Comment expliquer de telles incohérences qui ne se situent pas nécessairement au niveau de l'écrit mais de la "ponctuation"  (nikoud) orale, laquelle se surajoute à l'écrit.. En revanche, dans le Shéma Israel,  comme tout est écrit au passé -qui est en fait un futur- (vav conversi)t l'on se demandera pourquoi ce changement de procédé entre ces deux textes, est-ce parce que les Dix Commandements sont plus tardifs que le Shéma- alors que tous deux figurent dans le Deutéronome-  Le lien entre les deux textes d'injonction est  mis en évidence par la formule qui suit le préambule du Shéma:  Que les paroles  (Hadevarim, Dibroth) que je te prescris (metsavé, qui donne mitswa, commandement) soient gravées dans ton coeur"
Cela vaut aussi pour les bénédictions  commençant par " Baroukh ata Adonay"  avec un participe "bref" -baroukh- donc marque du masculin  selon tel régime  et ata, (anta en arabe)marque du masculin selon tel autre.. C'est ainsi que  lorsqu' il s'agit de marquer le possessif de la troisiéme personne, on a bien la forme "o" pour désigner la femme d'Adam :"Ishto" (Genése II,   25) alors même qu'à la deuxiéme personne, comme on a vu, on avait la forme "kha" en s'adressant à un homme ou à Dieu! Plus hybride, tu meurs!
En effet,  l'on trouve tantôt une forme bréve pour le masculin et longue pour le féminin, mais il arrive aussi à un homme qui lui aurait demandé de lui expliquer le sens de la Torah debout sur un pied. Cette réponse est souvent désignée sous le nom de « règle d'or ».que l'on ait le "a" pour le féminin et le "o" pour le maà un homme qui lui aurait demandé de lui expliquer le sens de la Torah debout sur un pied. Cette réponse est souvent désignée sous le nom de « règle d'or ».sculin, comme dans "shéla", ce qui est  à elle et "shélo", ce qui est à lui, ce qui recoupe les pratiques des langues latines comme l'espagnol et l'italien (bello, bella) On a aussi la  variante hou rotsé, il veut, hi rotsa, elle veut.
Il reste que le "virus" est assez généralement répandu, comme on peut le voir dans les psaumes qui s'adressent à Dieu et qui recourent systémhttps://www.youtube.com/my_videos?o=Uatiquement en la forme en "kha". En définitive, l"usage de la finale a  comme marqueur du féminin est assez généralement répandu dans le monde latin, arabe et slave et l'on a du mal à comprendre comment notamment à la deuxième personne du  masculin singulier, le "kha" a pu occuper une telle place alors que de toute évidence, il reléve d'un marqueur du féminin!
Un exemple assez significatif d'un tel double régime est la formation du possessif en hébreu:
marque possessive 2e personne masculin  :  shelkha (voyelle finale)  et au féminin,  shelakh (pas de voyelle finale) , qui est plus court
marque possessive 3e personne masculin : shélo  et au féminin shéla"
L'étude des langues latines nous apportent un éclairage supplémentaire et là encore, force est de constater que nous avons affaire à un statut hybride et intolérable au regard d'une approche structurelle et critique des langues, qui est la nôtre.
On montrera ainsi que la  troisiéme personne est indissociable de l'article défini, tant en position de nominatif  que d'accusatif. En espagnol, "el" est à la fois l'article défini masculin et le pronom personnel à la troisiéme personne. En français, cela n'apparait pas aussi clairement en raison de la corruption du systéme :  on a  "il" comme pronom personnel mais "le" comme  article. (cf notre étude in Revue Française d'Histoire du Livre  2011). Or, la perte de la voyelle est la marque de l'accusatif, comme c'est le cas en espagnol: Yo lo quiero, je le veux. . Mais ll y a une anomalie en espagnol quand on dit "yo veo et gato" alors que l'on devrait dire Yo veo lo gato.
Etrangement, les diverses langues latines comportent toutes une anomalie avec l'article défini au féminin qui est toujours "la", donc avec perte de la voyelle  initiale, donc avec un traitement d'accusatif, d'objet et non de sujet.
La réforme consiste pour les langues latines en rétablissant  la voyelle initiale au nominatif donc ella au lieu de la, en espagnol,   elle au lieu de la en français, sur le modèle du pronom personnel. Parallèlement, on ne peut accepter un accusatif de l'article défini commençant par une voyelle comme c'est le cas en espagnol ou en italien alors qu'en français, tout est en ordre avec le et la comme articles définis.
Nous avons signalé par ailleurs que  le possessif dans les langues latines devrait indique le sujet et non l'objet. Sa voiture ne devrait pas correspondre à l'objet dont le genre ne serait pas déterminé par le possédé  mais par le possesseur,  comme c'est  à juste titre le cas en anglais (en allemand, on a un compromis entre les deux critères)
En conclusion, nous dirons que la  grammaire présentée comme un ensemble cohérent de trois personnes au singulier et trois personnes au pluriel compose en réalité un ensemble à deux vitesses. D'une part, le je et le tu, le nous et le vous - car il y a là selon nous un binome et de l'autre, le "tiers" qui correspond à une réalité objective alors que les deux premières personnes seraient d'un ordre subjectif.
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JHB
02. 01 17

samedi 24 décembre 2016

Jacques Halbronn L'étrange confusion des marqueurs de genre (M/F) en...

jacques Halbronn Vers un changement dans la prononciation de l'hébreu écrit. Intrusion du culte d'Ishtar

Vers un changement dans la prononciation de l’hébreu écrit. Intrusion du culte d’Ishtar
par  Jacques  Halbronn

Lors de la renaissance de l’hébreu- ce qui a donné ce qu’on appelle l’hébreu moderne-il est dommage que l’on n’en ait pas profité pour corriger de mauvaises pratiques grammaticales notamment en ce qui concerne les marqueurs de genre (masculin/féminin) et nous entendons militer pour une réforme dans ce sens tant dans la pratique de l’hébreu moderne que dans l’hébreu biblique et synagogal.
Si l’on prend la création de la femme, au chapitre II de la Genése, il est dit qu’il y aura désormais ish  et isha, et il est claire que Isha désigne ici la femme du fait de l’adjonction d’une voyelle, le a, souvent utilisée comme marqueur du féminin dans un grand nombre de langues tant latines que slaves ainsi qu’en arabe.
Or,  dans tout le reste du chapitre, Dieu s’adresse à l’homme sous la forme « kha » qui est féminine et que l’on retrouve notamment, dans le Deutéronome, notamment dans le célébre Shéma Israel.  « VaaHavta et Adonay Elohekha bekhol Levavkha, bekhol nafshekha, bekhol Meodekha etc ». (Deutéronome  Ch VI)  Les finales en « a » sont ici récurrentes alors qu’à l’évidence Dieu ou Moise s’adresse à Israel, en tant qu’entité masculine.
En ce qui concerne les Dix Commandements, d’ailleurs, c’est la forme « bréve » qui est utilisée et non la forme féminine avec adjonction du « i »:   Lo Tignov,  tu ne voleras pas qui serait au féminin Lo Tignevi. ou encore- pour l’observation du Shabbat-  Zkhor, souviens-toi et non pas Zhori  (Exode XX) Comment expliquer de telles incohérences qui ne se situent pas nécessairement au niveau de l’écrit mais de la « ponctuation »  (nikoud) orale, laquelle se surajoute à l’écrit..
Cela vaut aussi pour les bénédictions  commençant par  » Baroukh ata Adonay »  avec un participe « bref » -baroukh- donc marque du masculin  et un pronom personnel, Ata, dont la finale est l’indication du féminin  alors même que dans la pratique actuelle de l’hébreu, At est la façon dont on s’adresse à une femme. Or, si l’on prend la formation du présent,  ani lomed, signfie pour un homme « j’apprends » et ani lomédet, pour une femme. On voit donc que les deux régles se croisent dans la plus grande confusion avec tantôt la forme longue pour signifier le masculin et tantôt pour signifier le féminin  et vice versa!
D’un point de vue purement religieux, cette confusion  est assez mal venue puisqu’elle concerne les rapports entre l’homme et Dieu.  Ne pas employer la forme correcte ne serait-ce point, quelque part sacrilége? Que peut signifier l’usage du féminin quand on veut s’adresser à un principe masculin? Une telle question ne saurait être indifférente.
Si l’on prend le cas de l’Office du Vendredi soir,  avec le célébre « Lekha Dodi » ‘(poéme de Shlomo Alkabetz), l’on s’adrese bien à un homme avec ce « Lekha »  (cf l’injonction à Abraham Lekh Lekha! ) qui est marqué par le « a » féminin! Et l’on traduit « Va, mon bien aimé »
En revanche, quand il s’agit de marquer le possessif de la troisiéme personne, on a bien la forme « o » pour désigner la femme d’Adam : »Ishto » (Genése II,   25) alors même qu’à la deuxiéme personne, comme on a vu, on avait la forme « kha » en s’adressant à un homme ou à Dieu! Plus hybride, tu meurs! En effet,  l’on trouve tantôt une forme bréve pour le masculin et longue pour le féminin, mais il arrive aussi que l’on ait le « a » pour le féminin et le « o » pour le masculin, comme dans « shéla », ce qui est  à elle et « shélo », ce qui est à lui, ce qui recoupe les pratiques des langues latines comme l’espagnol et l’italien (bello, bella) On a aussi la  variante hou rotsé, il veut, hi rotsa, elle veut.
Il reste que le « virus » est assez généralement répandu, comme on peut le voir dans les psaumes qui s’adressent à Dieu et qui recourent systématiquement en la forme en « kha ». En définitive, l »usage de la finale a  comme marqueur du féminin est assez généralement répandu dans le monde latin, arabe et slave et l’on a du mal à comprendre comment notamment à la deuxième personne du  masculin singulier, le « kha » a pu occuper une telle place alors que de toute évidence, il reléve d’un marqueur du féminin!
La seule explication qui vient à l’esprit tiendrait au culte de certaines déesses, qui  a pu s’introduire dans le monde hébraïque, ce qui aurait laissé de telles traces et dans ce cas, il ne s’agirait pas tant d’une erreur grammaticale mais d’une déviance religieuse. On pense notamment au culte d’Ashérah-Ishtar (que l’on retrouve dans le nom d’Esther), qui aurait été l »épouse de Baal Yahvé avant de laisser la place au seul Yahvé.  Nous serions donc ici face aux réminiscences d’un culte adressé à une déesse mais qui aurait fini par interférer avec la  pratique de la langue et brouiller l’usage du masculin et du féminin en hébreu.






JHB
24 12 16

vendredi 23 décembre 2016

Jacques Halbronn Le Shéma Israel. Ses origines et ses déviances. Part...


Jacques Halbronn Le Shéma Israel, ses origines et ses déviances. Part...


jacques Halbronn Le Shéma Israel (complet) résumé des Dix Commandements


Le Shéma Israel(complet) résumé des Dix Commandements
par  Jacques  Halbronn
On trouve dans l’Evangile de Luc, (X,25-37) un exposé qui ressemble étrangement à celui du Shéma Israel (Exode et Deutéronome)  si ce n’est qu’il comporte la formule « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », qui est absente du dit « credo » juif. Est-ce là une additiion d’inspiration chrétienne ou bien un état plus complet du Shéma Israel, that is the question?
Par delà le fait que l’on retrouve cette formule sur le « prochain » dans Lévitique XIX, 18, nous pensons plus déterminant  de rapprocher carrément le début du Shéma Israel du texte dit des Dix Commandements.
Dans les deux cas, on note l’existence de deux volets, l’un  concernant le rapport à Dieu et l’autre au prochain, du moins si l’on adopte la version « compléte » du texte transmis par Luc et qui est mis dans la bouche d’un docteur de la Loi. A contrario, si l’on devait s’en tenir au Shéma tel qu’on le récite actuellement le Shabbat dans toutes les synagogues, cette dualité n’est plus attestée.
Comment ne pas voir que les Dix Commandements ne comportent d’abord un propos sur Dieu puis un propos sur le « prochain », puisque cette expression figure dans les deux derniers commandements/
La traduction hébraique » du Aime ton prochain comme toi-même   est  Veahavta Leréékja Kemoka » à mettre en paralléle au Veahavta Et Elohékha etc, Tu aimeras le seigneur ton Dieu etc.
Autrement dit,  le Shéma Israel  (complet) résume les Dix Commandements, ce qui expliquerait pourquoi il ne les comporte pas dans sa récitation alors que ce n’est plus le cas si l’on supprime « Tu aimeras ton prochain comme toi même ». et dans ce cas, le Shéma Israel ne joue plus ce rôle de résumé et donc ne peut plus se substituer à la seconde partie des Dix Commandements.
On ajoutera les réflexions suivantes concernant les Sefiroth.  Dans les Dix Commandements, Dieu se présente, dans le premier volet, comme à la fois un dieu de  pitié  et un dieu de rigueur, ce qui correspond à Din et à Hessed. Or, dans le Shéma Israel, il est dit que l’on doit aimer Dieu  avec cœur (Lévavkha)  et avec force (Méodekha).
Dans le texte transmis par Luc,  il y a 4  façons d’aimer Dieu et non 3 comme dans le Shéma Israel.  On y trouve  l’âme et l’intelligence,et c’est sur ce dernier point que le Shéma semble bel et bien lacunaire : on a  en effet la Sefira Bina, qui peut tout à fait se traduite par intelligence, au sens de compréhension. En ce qui concerne l’âme (dans le Shéma  nafshekha), on ne trouve pas d’équivalent dans l’arbre séphirotique, ce qui nous interpelle quant à la bonne transmission de ce texte « kabbalistique ». En revanche, on nous parle des « dix forces de l’âme » à propos des dix sefiroth
On rappellera que dans le « chant de procession »  récité à la synagogue  lors de la circulation des rouleaux de la Tora,  on retrouve les sefiroth ( cf aussi Rois I, Ch VII, 13-22)
Le Shéma comporterait donc plusieurs lacunes,  l’une concernant l’absence du ‘Tu aimeras ton prochain comme toi même » qui est symétrique au ‘Tu aimeras ton dieu », ce qui rompt la symétrie et la dualité et l’autre, dans l’usage de 3  forces au lieu de 4 pour ce qui est de l’amour de Dieu.
Ces lacunes résultent  du Deutéronome qui est le document de référence pour le Shéma Israel, lequel ne figure pas dans le Livre de l’Exode alors que les Dix Commandements figurent -avec quelques variantes – dans les deux. Le Shéma du fait qu’il ne figure que dans un texte relativement plus tardif « la deuxiéme loi »  (*Deutéronome) nous apparait comme une sorte de résumé des Dix Commandements déjà exposés dans le Livre de l’Exode.
Comment expliquer que le Shéma n’ait été conservé dans les versions que nous avons du Deutéronome que sous une forme que nous n’hésiterons pas à qualifier de corrompue alors que du temps de  Jésus, une version « compléte »  était pratiquée non pas tant par Jésus que par ses interlocuteurs? Cela ne s’explique selon nous que par une erreur des copistes. On peu en tout cas  être surpris que depuis que l’on récite le dit Shéma, génération après génération,  les lacunes n’aient été corrigées, comblées.
Etrangement, d’aucuns semblent avoir voulu instrumentaliser la perte du second volet du Shéma (ou du moins de la partie introductive, qui est souvent la seule connue par cœur  des fidèles) comme un trait propre au judaisme, comme si le « tu aimeras ton prochain comme toi même »  était plus censée caractériser le christianisme. C’est là manifestement un contre sens dès lors que l’on comprend que les Dix Commandements ont bel et bien maintenu cette dualité entre la relation à Dieu et la relation au prochain.







JHB
23 12 16

Jacques Halbronn La langue commune est-elle l'antidote au communautarisme?

mercredi 21 décembre 2016

jacques halbronn Le probléme syncrétique des interpolations et des versions dans la Bible. L'intervention des Samaritains et des Chrétiens non juifs


   


Le probleme syncrétique des interpolations et des versions dans la Bible. L’intervention des Samaritains et des Chrétiens non juifs.
par Jacques Halbronn

Nous trouvons dans la Bible plusieurs versions parallèles qui ressortent notamment de la confrontation entre les deux « Testaments ».
I Le cas de Seth
Dans l’Evangile selon Luc, la généalogie de Joseph remonte à Seth, fils d’Adam, elle reprend le chapitre V de la Genése lequel fournit une même généalogie mais à l’envers, en partant de Seth et non en remontant vers Seth.On  a là un exemple d’une reprise à peu près littérale d’un chapitre de la Genése dans le  Nouveau Testamentt.
. . Il  y a deux récits successifs de la naissance de Seth, le premier à la fin du ch. IV mentionne le rôle d’Eve s’unissant à Adam . Eve déclare : « Cain a tué  Abel  mais Dieu m’a donné un autre fils à sa place », elle l’appelle Seth,  alors que le second texte se rapporte au seul Adam
« Le jour où  Dieu a créé des êtres humains , il les a faits  pour qu’ils lui ressemblent . Dieu les a crées  homme et femme.(..) A l’âge de 130 ans ; Adam a un fils qui lui ressemble vraiment. Il l’appelle Seth »
On retrouve au chapitre V  un écho redondant  du chapitre premier de la Genése:  « Dieu dit faisons  les êtres humains à notre image et qu’ils nous ressemblent vraimentc «
On se trouve alors  dans la situation inverse de ces naissances dont le père est inconnu, comme dans le cas de Marie. Seth serait en quelque sorte né du seul Adam, « à sa ressemblance » tout comme Adam était à la ressemblance de Dieu. On est là dans un processus androgynal.
Cela nous conduit à penser que l’épisode du Jardin d’Eden aura été interpolé et d’ailleurs les Evangiles ne le mentionnent nulle part alors que l’on sait par ailleurs ce que sera l’exégése chrétienne du « péché originel » (largement relayée de nos jours par la secte Moon, entre autres).
Pierre Jovanovic signale (Le mensonge universel Ed Le Jardin des Livres, 2007) les emprunts à Sumer du récit de la création de la femme (la future Eve)
Un des indices d’interpolation assez maladroite tient au fait que lorsqu’il est question de Cain dans le livre de la Genése, tout laisse entendre qu’il y a déjà une certaine population alors que le contexte voudrait qu’il n’y eut que les deux frères et leurs parents sur terre: Cain est chassé comme ses parents l’avaient  été, Cain déclare : « Celui  qui me trouvera pourra me tuer »
On ne trouve dans le Nouveau Testament mention d’Abel  et Cain que dans l’Epitre aux Hébreux (ch; XI) ! « Abel a cru en Dieu alors il a offert un sacrifice meilleur que celui de Cain » Il semble que l’intention de cette mention consiste à montrer que Cain a démérité à l’instar du peuple  Hébreu. Dans cette même Epitre; c’est Joseph qui est mentionné à la suite de Jacob et non Juda  comme dans la généalogie figurant au début de l’Evangile de Mathieu ainsi que dans celle de Luc :  » Juda est fils de Jacob, Jacob  est fils d’Isaac » (Chapitre III de luc) . Dans Mathieu:  » Jacob est le père de Juda et de ses frères ‘(Ch I).
II Le cas de Jésus
On trouve aussi deux récits de la naissance. L’un qui est lié à l’Annonce à Marie et l’autre à la naissance à Bethléem. Le premier récit nous semble interpolé et placé avant le second, plus en accord avec la version d’un Joseph père à part entière de Jésus, dans la lignée de David, ce Jésus annoncé sous le nom d’Emmanuel.
On notera que la naissance de Cain ressemble étrangement à celle de Marie, puisqu’elle déclare au début du chapitre IV  « Avec l’aide du Seigneur, j’ai donné vie à un petit d’ homme », parlant de Cain.
Jésus semble vouloir se démarquer de David (Luc, ch 23) « Est-ce que le Messie peut être aussi  fils de David?
« III Le cas de Judah
Dans le Livre de l’Exode, point n’est question de judah, à la suite d’Abraham, Isaac et Jacob alors que dans les généalogies de Mathieu et Luc, Juda est le chainon qui fait suite à Jacob. Au vrai, ce que dit Jacob à propos de Juda recoupe le songe de Joseph selon lequel ses frères se prosterneraient devant lui. On retrouve là une sorte de rivalité évoquant celle des deux jumeaux Jacob et Esaü.
On signalera la rivalité entre les royaumes de Judah et d’Israel à la mort de Salomon, les populations du Nord rejetant la tutelle de la tribu de Judah et de Roboam fils de Salomon. Or, Est-ce par hasard que Jacob prendra le nom d’Israel à la suite de son comnbat avec l’ange? On sent là une influence des tenants du Royaume du Nord sur la rédaction de la version du Livre de la Genése. Plus largement, on renverra au débat autour de la Bible Samaritaine (cf  Jean-Daniel  Macchi, Les Samaritains: histoire d’une légende/ Israel et la province de Samarie Genève, Ed Labor et Fides  1994), .J. Zsengeller,  ed.  Samaria, Samarians, Samaritans, Studies on Bible, History and Linguistics;  De Gruyter, 2011), avec notamment un commandement concernant le mont Garizin, dans le Livre de l’Exode.
Comment Est-ce possible? Ce serait oublier que lors du schisme, il y eut des ressortissants du Nord qui vivaient et restèrent au Sud comme cela est indiqué au Livre des Chronique. Il peut donc avoir existé un courant fidéle à Israel qui aura pu intervenir. Mais il faut donc ajouter le rôle des Samaritains, rejetés lors du retour de Babylone (cf Esdras), qui perpétuèrent  une présence hébraique dans le Nord, après la destruction du Royaume d’Israel en -722.
D’où la suppression du nom de Judah lors de la rencontre entre Dieu eu Moïse. Mais la généalogie des Evangiles semble avoir été au contraire le fait des tenants de Judah. On notera toutefois que parmi les 12 apôtres (paralléle évident avec les 12 fils de Jacob), le traitre portera ce nom de Judah! Or, on  a vu  qu’entre l’Epitre aux  Hébreux  et  les deux généalogies de Mathieu et Luc,  le nom de Judah aura ainsi laissé la place à celui de Joseph et on  a aussi pu noter que c’estr dans cette seule Epitre qu’il est fait référence à Cain et Abel dans tout le Nouveau Testament, ce qui nous conduit à penser que l’auteur de la dite Epitre serait proche de la version du Livre de la Genése comportant la mention des deux premiers fils d’Adam ainsi que du Livre de l’Exode qui omet de mentionner  le nom de Juda dans la série des 4 premiers « patriarches ». Rappelons comment Jacob bénit  Juda : « Juda, tes frères chanteront ta louange (…) tes frères se mettront à genoux  devant toi Juda mon fil (le pouvoir royal restera  dans la famille de Juda. Le bâton des chefs restera dans la main de ceux qui naitront de lui » On est là tout à fait en phase avec les deux généalogies.
Mais quid dans ce cas, des chapitres de la Genése qui reprennent au profit de Joseph ce qui est ici promis à  Juda avec le songe que Joseph révéle à ses frères (chapitre 37)
« Un jour Joseph  fait un rêve: Il le raconte à ses frères  (…) Nous étions  tous dans les champs (..) Tout d’un coup, une  gerbe s’est relevée  et elle est restée debout  Ensuite, toutes vos gerbes sont venues   autour d’elle et elles se sont inclinées  profondément devant elle ».
Quelle est la raison d’être de ces additions et interpolations? Il nous semble bien que le thème central de ces ajouts est celui de la chute, du héros qui déchoit et cela reléve à l’évidence d’une volonté d’évincer le peuple hébreu en montrant que Dieu est parfaitement capable de rejeter ceux qu’il a d’abord choisis. Dès lors, l’on comprend que l’on ne tienne pas spécialement à associer Jésus le Messie à ce peuple, d’où cette étrange rupture de la chaine avec ce Joseph descendant de David  mais qui ne sera pas le père de Jésus, dont le lignage est d’un autre ordre, ce qui étaiera l’accusation de déicide. . Il y  a là la marque d’un revirement qui se retrouve dans la formule « synagogue de Satan ».(Apocalypse  ch III, 9) désignant les Juifs.
En conclusion, nous soulignerons au niveau méthodologique l’importance qu’il y a à confronter les corpus et notamment dans le cas qui nous concerne les deux « testaments », et ce en dépit des différences d’époque car il arrive que certains éléments ne nous parviennent que par des versions tardives. En l’occurrence, quand nous nous trouvons face à un commentaire, il importe de se demander de quel « intertexte » l’on s »est servi.
Nous avions rencontré les mêmes questionnements tout au long de nos travaux concernant les Centuries de Nostradamus à savoir notamment  des textes d’inspiration et de tendance religieuse et politique différentes, réunis par la suite en un seul et même corpus que l’on attribue au seul Michel de Nostredame qui aurait tout publié de son vivant, ou qui serait paru deux ans aptrès sa mort (1566) dès 1568  alors que la marque des années 1590 est flagrante, ,notamment en ce qui concerne le couronnement d’Henri IV à  Chartres en 1594.
JHB
22  12 16

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lundi 19 décembre 2016

Jacques Halbronn, Le véritable esprit du Shabbat et la phase oméga de...


jacques Halbronn Les chapitres II et III de la Genése et le Livre de Job. L'intrusion de Satan-Lucifer

Les chapitres II  et III  de la Genése et le Livre de Job: l’intrusion de Satan-Lucifer
par  Jacques  Halbronn

En 1997, nous avions participé à un Colloque, à Cerisy, sur le thème du Diable, cela avait donné lieu à des actes de Colloque (Ed Dervy) mais notre communication n’y figurait pas et d’ailleurs, nous ne l’avons pas retrouvée à ce jour, nous souvenant seulement de son titre ; « la synagogue de Satan », formule figurant dans le Nouveau Testament.
Dans la présente étude, nous entendons montrer que l’idée selon laquelle Adam serait « seul » et aurait besoin d’ »aide » pourrait être qualifiée de « diabolique ». Cela concerne donc le chapitre II de la Genése et non le chapitre III  bien plus commenté dans ce sens, autour notamment du personnage du Serpent. Mais pour nous, les chapitres II et III formeraient bel et bien un diptyque.
Nous englobons dans notre étude le Livre de Job qui montre Dieu  défié par Satan de mettre Job à l’épreuve, le personnage de Job pouvant selon nous être rapproché de celui de Socrate.
Reprenons le dossier;  Dieu vient, au chapitre premier du Livre de la Genése, de faire Adam à son image, mâle et femelle, c’est à dire androgyne, à la différence des animaux habitant sur la Terre et qui comportent un mâle et une femelle, comme on peut le voir avec l’épisode de l’Arche de Noé.
Et voilà qu’au cours du chapitre II,  Dieu se rend compte qu’Adam est bien seul et qu’il lui faut une compagne, ce qui remet en cause ce qui avait été « créé » initialement. Qu’est ce qui fait douter Dieu de la sorte pour qu’il vienne apporter un tel « amendement », ce qui n’est pas sans nous faire penser à l’amendement de 1962 concernant la Constitution de 1958 et modifiant le mode d’élection du Président de la République Française?
Donc, comme on sait « Dieu » va « créer » pour Adam une « isha » (une femme, Adam étant « ish ») Mais avant de créer cette « isha », il avait déjà enjoint à Adam de ne pas toucher aux fruits d’un certain arbre de la connaissance du bien et du mal, au sein de ce Jardin d’Eden, où Adam avait été installé.
Et ne voilà-t-il pas que cette « isha », à peine « fabriquée », est mise au courant -on ne sait trop comment- de cette interdiction, dont le « serpent » avait eu, lui aussi, connaissance. On est passé dans le chapitre III.  Que va-t-il se passer? On est entré dans ce que nous appellerons une spirale du manque:  Dieu a le sentiment qu’Adam est  « seul » (levad), ce qui est déjà le constat d’un manque qu’il va combler en lui offrant cette « isha ». Mais la ‘isha » ne supporte pas le manque consistant à devoir renoncer à la production d’un certain arbre. Et cela continue,  le couple découvre un autre manque, à savoir qu’il n’a pas de vêtement, il lui faut donc couvrir sa « nudité ».
En bref,  on est dans la conscience du manque, de ce qui manque à l’autre, de ce qui « me » manque et cela crée un doute qui remet en question l’ordre qui avait été précédemment instauré.
Mais, comme on sait, ce nouvel ordre va générer très vite du désordre puisque cela se termine de façon catastrophique, désastreuse, par l’expulsion du « couple » du Jardin d’Eden. Le couple va engendrer deux enfants, Cain et Abel et l’on connait la suite.
L’idée selon laquelle, il y aurait de l’incomplétude, de l’imperfection (et donc le sentiment que ce qui a été fait serait perfectible)  introduit,  si l’on peut dire, le ver dans le fruit.
Or, selon nous, le Shabbat montre à quel point, il importe que l’homme résiste à un tel sentiment de manque. Cette pratique hebdomadaire (instaurée dans la liste des Dix Commandements, Exode et Deutéronome) enseigne à l’homme à accepter son androgynat en se séparant de tout ce qui pourrait l’aliéner. La synagogue, qui relaie le temple,  exige la séparation des hommes et des femmes ainsi que l’éloignement de tout ce qui correspond à un « travail » (melakha), ce qui; selon nous,  englobe  l’usage de tout objet y compris les rouleaux de la Tora, ce qui n’est nullement le cas de nos jours puisque le « clou » de l’Office du Shabbat- le samedi matin -  n’est autre que la sortie des dix rouleaux et la lecture de certains passages, notamment lors de la Bar  Mitzwa.
Dès lors, nous considérons que ce qui est mis en scéne dans les chapitres II et III de la Genése n’est nullement un « progrès », un « idéal » à atteindre mais au contraire  constitue une « tentation » , une mise à l’épreuve par laquelle il convient certes de passer mais qui ne saurait correspondre à une fin en soi. Ce serait au contraire une concession faite à Satan comme dans le cas de Job.
Dieu a créé un « monstre » en la personne d’Adam « andrggyne » qui est prié de renouer avec son androgynat lors du Shabbat ( lequel devrait logiquement occuper la moitié du temps et pas seulement le septiéme jour). On appelle « havdala » le passage du temps du Shabbat au temps du « travail » (celui des esclaves, du bétail, de la maisonnée (Bayit). C’est le même verbe qui sert au chapitre I de la Genése pour indiquer ce que Dieu « sépare » mais on trouve la même idée dans le Nouveau Testament avec l’idée de séparer le bon grain de l’ivraie.
Cet androgyne si différent des autres « animaux », va se trouver doter de cette « isha » dont on peut penser qu’il s’agirait d’un androïde, d’une sorte de robot, mis au service de l’homme.
On comprend ainsi que tant le judaisme orthodoxe que le catholicisme romain ou que l’Islam, ne mettent nullement hommes et femmes sur un pied d’égalité. Et l’on peut même penser que -par la suite – Satan suggère à la Isha qu’il n ‘y a aucune raison qu’elle ne soit l’égale de l’homme et en tout état de cause, la Isha doit percevoir là un manque.
D’où l’importance du Shabbat, présenté comme le signe par excellence de l’alliance entre Dieu et les Hébreux en ce que le dit Shabbat remet de l’ordre et n’entend plus se laisser « conseiller » par Satan. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Cela dit, l’obsession actuelle du « plein emploi »  ne nous raméne-t-elle pas à l’idée du manque.? L’employeur est celui que l’on aura persuadé qu’il est seul, qu’il ne peut s’en sortir sans aide. En ce sens cette course à l’emploi semble inspirée par la main de Satan. L’idée de protéger l’homme en limitant le temps de travail est mise en échec au nom d’exigences économiques (programme des droites, républicaines comme extrémes), le chomage étant présenté comme le mal absolu alors qu’il correspond somme toute à une forme de libération, de « retraite ».  Il y a là une spirale du fait de l’invasion des machines, ce qui crée des besoins de consommation à l’opposé de l’énergie renouvelable et des activités que nous pouvons assurer sans aucune intervention ou aide extérieures.






JHB
19. 12. 16

Jacques Halbronn L'antijudaisme alimenté par sa résistance à la "machin...


Jacques Halbronn ;: le couple parental, idéal de vie ou tentation luci...


mercredi 14 décembre 2016

Le Livre de l'Exode, émanation du Royaume d'Israel contre celuii de Juda?

Le Livre de l'Exode  émanation du Royaume d'Israël contre celui de Juda.
par  Jacques  Halbronn

Au Livre de l'Exode quand l'Eternel -qu'on le nomme comme on voudra importe peu ici- s'adresse à Moïse, il se présente comme le dieu d'Abraham,  d'Isaac et de Jacob, oubliant en quelque sorte la génération suivante, à savoir celle des fils de Jacob, qui constituent -excusez du peu- le fondement des douze tribus d'Israël. A quoi tient une telle omission dont apparemment les Juifs, de nos jours, ne semblent guère s'offusquer?
L'histoire de Tamar est assez complexe et c'est par la ruse qu'elle obtiendra de Judah qu'il lui "fasse" un enfant (en fait ce seront des jumeaux comme dans le cas des enfants d'Isaac) . En effet Judah était son beau père, dont elle avait épousé précedemment deux fils.  On sait que Rébecca avait été complice de la ruse qui permit à Jacob d'obtenir la bénédiction d'Isaac. On notera que Judah avait eu deux fils avant  de concevoir avec Tamar mais que ce sont les enfants de Tamar qui seront pris en compte dans la généalogie "royale" de l'Evangile de Mathieu.
Nous signalerons aussi le paralléle entre la naissance d'Isaac et celle de Jésus, avec dans les deux cas un sacrifice. (Ismael, fils d"'Agar, s'étant substituée à Sarah auprès d'Abraham,  étant préféré dans la tradition coranique à) Isaac). On connait aussi les ruses qui firent de Léa  la première femme de Jacob qui entendait épouser Rachel.
Pourtant le personnage de Juda est bel  et bien central, il a donné son nom à la Judée et donc aux Juifs (en hébreu Yehoudi) et  Jérusalem fut la capitale de cette région liée  à la tribu de Juda.
Etrangement,  lorsque Dieu répond qu'il est "celui qui est", (quelle que soit ici la traduction), cela donne un "tétragramme" Ioud Hé Vav Hé où l'on retrouve en partie les lettres qui composent le nom de Juda, si ce n'est qu'il y manque le Daleth. Or, le tétragramme tel qu'on le connait est  bancal puisqu'il comporte deux fois la lettre Hé et donc seulement trois lettres différentes et non quatre.
On notera que le tétramorphe (cf Le Livre d'Ezéchiel) comporte bien 4 "personnages " distincts et pas de doublon l'homme, le  boeuf, le lion et l'aigle. On note aussi toute l'importance du 4 dans le découpage du mois, lequel comporte grosso modo, 4 semaines.(en rapport avec les phases de la Lune), et le découpage en 4 est aussi celui de l'année et des 4 saisons. Nous avons montré dans une précédente étude que le Daleth faisait partie intégrante du tétragramme, ce que l'on retrouve dans le Deus latin, à l'origine de notre "Dieu". Cela correspond à une racine qui signifie  remercier, louer (d'où le "toda" , merci en hébreu moderne).
Genése: XXIX   Léa: "Cette  fois  je vais  chanter la louange du Seigneur. C'est pourquoi elle donne à son fils le nom de Juda. Ensuite, elle cesse d"avoir des enfants'
Le cas de Rachel est intéressant en ce qu'il semble calqué sur l'histoire de Sarah. D'abord, elle ne peut donner de fils à Jacob  qu'en recourant à une servante et ensuite elle pourra enfanter directement (Genése XXX 22) :  Alors Dieu se souvint de Rachel. Il entend  sa prière et la rend capable d'enfanter (...)Elle done à son fils le nom de Joseph en disant:  Que le seigneur me donne un autre fils"   En effet, le nom de Joseph témoigne de l'attente d'un autre fils,  puisque la racine du nom signifie  ajout. Nous avons affaire à d'étranges naissances: tantot,  l'enfant nait d'un père qui se substitue au vrai père (naissance de Jésus)  et tantôt l'enfant nait d'une mère qui se subestitue à la vraie mère (quand une esclave prend la place de la mère stérile).

Revenons donc à cette question: pourquoi Dieu  ne se référe-t-il qu'à 3 patriarches et non à 4?. La tradition véhiculée par les Evangiles  met en évidence une telle carence.
Mathieu I, 1-17
Abraham  est le père d'Isaac, Isaac est le père  de Jacob,  Jacob est le père de Juda, Juda est le père de  Pérés et de Zéra, leur mère est Tamar etc." et cette liste se termine ainsi :"  Jacob est le père de Joseph , Joseph a pris Marie  pour femme et Marie est le père  de Jésus qu'on appelle Christ".  Un certain mystère régne sur l'identité du père de Jésus comme d'ailleurs sur celle du père d'Isaac dont certains commentateurs laissent entendre que ce dernier pourrait avoir eu pur père Abimelekh, à l'époque ou Abraham avait préféré présenter Sarah non comme son épouse mais comme sa soeur, lors de son séjour en Egypte.
En ce qui concerne Juda, Genése ch 49  nous dit :"
Jacob bénit ses fils : " Juda, tes frères  chanteront ta louange (..) tes frères  se mettront à  genoux  devant toi, Juda mon fils (...) Le pouvoir  royal  restera  dans la famille  de Juda. Le bâton  des  chefs restera  dans la main  de ceux qui naitront de lui. "
Ce passa  ge n'est pas sans faire penser au songe de Joseph 'cf  Genèse  XXXVII) , versets  7 et seq) où l'on voit ses frères se prosterner devant lui.(les gerbes, et les étoiles). Il y a là comme une dissonance entre deux versions. On notera qu'il n'y aura pas de tribu de Joseph mais les demi- tribus de ses fils, Ephraim et Manassé.
..Comment donc  expliquer cet "omission" de Judah dans le Livre de l'Exode et ce tétragramme lui même quelque peu malmené (Genése  ch. III,   16  et  VI, 2)?
Nous remarquons que dans le Livre de l'Exode, c'est le nom d'Israël qui est récurrent:  "Va rassembler les anciens  d'Israël et dis leur  L'Eternel Dieu de vos pères, Dieu  d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. le nom de  ( Jacob, on le sait sera changé en Israel.(Genése  XXXII 29) : "Jacob ne sera plus désormais  ton nom mais bien Israël"
On sait qu'il exista deux royaumes à la suite de la mort de Salomon, on parle d"'un schisme  : celui d'Israel au nord et de Judah au sud et bien des éléments conduisent à penser que la rédaction du Livre de l'Exode est marquée par la rivalité entre les deux royaumes, et que la version retenue est à l'évidence plus favorable au royaume du Nord, avec cette affirmation selon laquelle Jacob aurait pris le nom d'Israël. La disparition du nom de Judah dans le livre  de  l'Exode tranche avec le contenu du Livre de la Genése. On aura donc arrêté la série à Jacob en oblitérant notamment la bénédiction de Jacob en faveur de Judah.
Ironie du sort, le nouvel  Etat hébreu prendra en mai 1948 le nom d'Israël au lieu de celui de Judée (Judah). On notera que 'idée de deux frères rivaux n'est probablement pas sans rapport avec le schisme qui instaure deux royaumes, dont celui du Nord  disparaitra en premier au VIIIe siècle avant notre  ère (cela alimentera le mythe des Dix Tribus perdues)
Un tel phénoméne nous est connu de par nos travaux concernant l'impact des guerres de religion sur les Centuries de Nostradamus, le premier volet semblant plutôt favorable à la Ligue et le second aux parisans du réformé Henri de Navarre (cf nos travaux à ce sujet, notamment sur propheties.it  et dans la Revue Française d'Histoire du Libre 2011)


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JHB
14 12 16