jeudi 29 juin 2023

jacques halbronn La confusion des marqueurs de genre dans la Livres de la Genése et de l'Exode . L'étrangeté à la langue

jacques Halbronn La confusion des marqueurs de genre dans les Livres de la Genése et de l’Exode. L’étrangeté à la langue. Posté par nofim le 29 juin 2023 jacques Halbronn La confusion des marqueurs de genre dans les Livres de la Genése et de l’Exode. L’étrangeté à la langue. L’objet de la présente étude critique -au sens de la critique biblique- est d’aborder la question de l’Ancien Testament sous l’angle de la critique linguistique en revenant sur la question des marqueurs de genre, point que nous avions d’ailleurs déjà abordé précédemment.. La question qui se pose en filigrane est celle de l’étrangeté d’un peuple par rapport à « sa » langue. Que peut-on conclure en effet quand on constate une méconnaissance du fonctionnement d’une langue de la part de ceux là mêmes qui la revendiquent pour leur? C’est ce que l’on appellera le syndrome de l’étrangeté à la langue . Le corpus sur lequel nous travaillons ici concerne des épisodes majeurs de la Bible juive, à savoir l »expose des Dix Commandements, la crise du Jardin d’Eden et l’annonce à Sarah de la naissance d’un enfant (à rapprocher de l’ Annonce à Marie, tout comme le sacrifice d’Isaac le serait à la Crucifixion de Jésus, le « fils » du « Père) Notre méthode consiste à établir une norme et à apprécier son (non) respect. Les marqueurs de genre en hébreu sont les suivants, du moins selon notre analyse : le masculin est censé être plus bref que le féminin; ce que l’on retrouve en français (cf nos travaux sur ce point) Aussi, la forme la plus « contractée » correspondra-t-elle ua masculin tout comme en français beau par rapport à belle, vieux par rapport à veille etc. On prendra le cas de la formation du futur en hébreu: Tigmor, tu finiras, ou impératif finis quand on s’adresse à un homme , Tigmeri, à une femme. C’est justement le cas pour le décalogue de façon répétée.(cf Exode XX). Mais alors comment se fait-il que pour le posssessif, la forme longue avec le suffixe « Kha » soit réservée au masculin et la forme courte (Kh avec le sheva) au féminin? Or, ce processus est confirmé avec le pronom personnel en hébreu: Ata seconde personne du singulier s’adressant à un homme et « At », à une femme. En effet, le signe sheva est un facteur de racourcissement et correspond en français à ce qu’on appelle couramment le « e muet »n auquel nous avons consacré plusieurs articles. Ce sheva se marque par deux points superposés. Shewa Image illustrative de l’article Shewa (hébreu) Si l’on aborde le corpus bilingue ci dessous, on observera qu’il est utilisé quand on s’adresse à une femme et que c’est le qamats qui prévaut quand on s’adresse à un homme. Le Commendement sur le Shabbats (ci dessous) est révélateur d’une certaine confusuon, cette fois dans la marqque de futur. La phrase débute par « Taawod » et se prolonge par « Vaassita » qui est un futur sur le mode du Vav inversif, soit deux pratiques distinctes dans une seule et même phrase et ce » Vaassita » qui transforme un passé en futur, est marqué par une finale fémine en « a » car le passé hébreu a des suffixes liés aux pronoms personnels (Ata)! On retrouve cette même incohérence dès les premiers versets de la Genése avec le « Bara » et le Vayomer, tous deux censés indiquer un passé.. שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲבֹד, וְעָשִׂיתָ כָּל-מְלַאכְתֶּךָ. 8 Durant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires, EXODE XX א וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֵת כָּל-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה לֵאמֹר. {ס} 1 Alors Dieu prononça toutes ces paroles, savoir: ב אָנֹכִי יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם מִבֵּית עֲבָדִים: לֹא-יִהְיֶה לְךָ אֱלֹהִים אֲחֵרִים, עַל-פָּנָי. 2 (1) « Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage. (2) « Tu n’auras point d’autre dieu que moi. ח שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲבֹד, וְעָשִׂיתָ כָּל-מְלַאכְתֶּךָ. 8 Durant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires, ט וְיוֹם, הַשְּׁבִיעִי–שַׁבָּת, לַיהוָה אֱלֹהֶיךָ: לֹא-תַעֲשֶׂה כָל-מְלָאכָה אַתָּה וּבִנְךָ וּבִתֶּךָ, עַבְדְּךָ וַאֲמָתְךָ וּבְהֶמְתֶּךָ, וְגֵרְךָ, אֲשֶׁר בִּשְׁעָרֶיךָ. 9 mais le septième jour est la trêve de l’Éternel ton Dieu: tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes murs. י כִּי שֵׁשֶׁת-יָמִים עָשָׂה יְהוָה אֶת-הַשָּׁמַיִם וְאֶת-הָאָרֶץ, אֶת-הַיָּם וְאֶת-כָּל-אֲשֶׁר-בָּם, וַיָּנַח, בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי; עַל-כֵּן, בֵּרַךְ יְהוָה אֶת-יוֹם הַשַּׁבָּת–וַיְקַדְּשֵׁהוּ. {ס} 10 Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du Sabbat et l’a sanctifié. יא כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ–לְמַעַן, יַאֲרִכוּן יָמֶיךָ, עַל הָאֲדָמָה, אֲשֶׁר-יְהוָה אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ. {ס} 11 (5) »Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton Dieu t’accordera. יב לֹא תִרְצָח, {ס} לֹא תִנְאָף; {ס} לֹא תִגְנֹב, {ס} לֹא-תַעֲנֶה בְרֵעֲךָ עֵד שָׁקֶר. {ס} 12 (6) « Ne commets point d’homicide. (7) « Ne commets point d’adultère. (8) « Ne commets point de larcin. (9) « Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage. יג לֹא תַחְמֹד, בֵּית רֵעֶךָ; {ס} לֹא-תַחְמֹד אֵשֶׁת רֵעֶךָ, וְעַבְדּוֹ וַאֲמָתוֹ וְשׁוֹרוֹ וַחֲמֹרוֹ, וְכֹל, אֲשֶׁר לְרֵעֶךָ. {פ} 13 (10) »Ne convoite pas la maison de ton prochain; Ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. » Genése Ch III יג וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים לָאִשָּׁה, מַה-זֹּאת עָשִׂית; וַתֹּאמֶר, הָאִשָּׁה, הַנָּחָשׁ הִשִּׁיאַנִי, וָאֹכֵל. 13 L’Éternel-Dieu dit à la femme: « Pourquoi as-tu fait cela? » La femme répondit: « Le serpent m’a entraînée, et j’ai mangé. » טז אֶל-הָאִשָּׁה אָמַר, הַרְבָּה אַרְבֶּה עִצְּבוֹנֵךְ וְהֵרֹנֵךְ--בְּעֶצֶב, תֵּלְדִי בָנִים; וְאֶל-אִישֵׁךְ, תְּשׁוּקָתֵךְ, וְהוּא, יִמְשָׁל-בָּךְ. {ס} 16 A la femme il dit: « J’aggraverai tes labeurs et ta grossesse; tu enfanteras avec douleur; la passion t’attirera, vers ton époux, et lui te dominera. » יז וּלְאָדָם אָמַר, כִּי-שָׁמַעְתָּ לְקוֹל אִשְׁתֶּךָ, וַתֹּאכַל מִן-הָעֵץ, אֲשֶׁר צִוִּיתִיךָ לֵאמֹר לֹא תֹאכַל מִמֶּנּוּ–אֲרוּרָה הָאֲדָמָה, בַּעֲבוּרֶךָ, בְּעִצָּבוֹן תֹּאכְלֶנָּה, כֹּל יְמֵי חַיֶּיךָ. 17 Et à l’homme il dit: « Parce que tu as cédé à la voix de ton épouse (Ishtekha), et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais enjoint de ne pas manger, maudite est la terre à cause de toi: Genése XVIII יג וַיֹּאמֶר יְהוָה, אֶל-אַבְרָהָם: לָמָּה זֶּה צָחֲקָה שָׂרָה לֵאמֹר, הַאַף אֻמְנָם אֵלֵד–וַאֲנִי זָקַנְתִּי. 13 Le Seigneur dit à Abraham: « Pourquoi Sara a-t-elle ri, disant: ’Eh quoi! en vérité, j’enfanterais, âgée que je suis!’ יד הֲיִפָּלֵא מֵיְהוָה, דָּבָר; לַמּוֹעֵד אָשׁוּב אֵלֶיךָ, כָּעֵת חַיָּה–וּלְשָׂרָה בֵן. 14 Est-il rien d’impossible au Seigneur? Au temps fixé, à pareille époque, je te visiterai et Sara sera mère ». טו וַתְּכַחֵשׁ שָׂרָה לֵאמֹר לֹא צָחַקְתִּי, כִּי יָרֵאָה; וַיֹּאמֶר לֹא, כִּי צָחָקְתְּ. 15 Sara protesta, en disant: « Je n’ai point ri »; car elle avait peur. Il répondit « Non pas, tu as ri. »(Tsahaqt avec sheva)

Jacques Halbronn Linguistique. Une langue doit mettre en oeuvre la di...

jacques Halbron Sociiolinguistique.Les Juifs étrangers à l'hébreu qu...

mardi 27 juin 2023

jacques halbronn Linguistique et Anthropologie. Le sevrage du "moi je" chez la femme.

Jacques halbronn Linguistique et Anthropologie. Le sevrage du « moi je » chez la Femme. Comme nous l’avions esquissé dans une précédente étude, les hommes et les femmes ne correspondraient pas à un même stade d’évolution, constat à rapprocher de la formule des deux alliances que l’on trouve au chapitre XXXI du Livre de Jérémie (Ancien Testament), distinguo repris dans l’Epitre aux Hébreux (Nouveau Testament) . L’Alliance la moins contraignante serait la première et c’est celle à laquelle le comportement féminin correspondrait le mieux. Mais c’est aussi l’alliance qui laisserait le plus de liberté pour commettre des fautes et en demander le pardon. « Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement » Le monde dont les femmes relévent est propre à une certaine liberté de parole, et à un certain individualisme, un monde où chacun est libre de présenter les choses comme cela lui ; »chante », où les vérités seront nécessairement relatives et en ce sens, la Philosophie nous apparait comme un processus de sevrage, impliquant une recherche commune de vérité au lieu d’une cacophonie d’opinions et de ressentis personnels. Cela correspond à l’esprit de la Nouvelle Alliance: לב וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם. 32 : Je ferai pénétrer ma loi en eux, c’est dans leur coeur que je l’inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. On aura compris qu’avec ce nouveau « contrat », on passe de ça au Surmoi et la part de l’individualité s’en trouve singulièrement restreinte. On retrouve une telle approche dans le Ecoute Israel. וְ « Que les commandements que je te prescris aujourd’hui soient gravés dans ton cœur » On notera que ce texte ne précise pas explicitement de quels commandements il s’agit. Est-il question des Dix Commandements délivrés lors de la Sortie d’Egypte?. Probablement pas puisque ce qui s’est passé lors de la Sortie d’Egypte est déclaré révolu: Jérémie XXXI « Ce ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d’Egypte, alliance qu’ils ont rompue, eux, alors que je les avais étroitement unis à moi, dit le Seigneur. » Il y a donc là un mystère quant à la nature de ces « nouveaux » commandements qui correspondent selon nous aux lois astrologiques qui impactent la Subconscience. En définitive, les femmes auraient gardé jalousement l’esprit de l’Ancienne Alliance et de la liberté qui va avec avec leur tendance compulsive au « moi je » dès qu’elles prennent la parole et meme l’astrologie qu’elles adoptent est marquée par l’esprit de l’Ancienne Alliance avec comme base le thème natal individuel, ce qui s’oppose à une Astrologie « Mondiale » qui est celle de la Nouvelle Alliance. JHB 27 06 23

jacques halbronn L'impact problématique de l'usage des accents et des apostrophes en français

jacques halbronn L’impact problématique de l’usage des accents et des apostrophes en français. Le systéme du français est mixte et c’est bien là une source de confusion. On pense à la question de la signalisation pour la circulation, laquelle est également qualifiable de mixte. Pourquoi met-on des « passages cloutés » là où il y a des « feux »? S’il y a des feux, est ce que cela ne rend pas inutile le marquage « zébré » (Zebra crossing)? Est ce qu »un tel marquage s’adresse aux piétons ou aux automobilistes? Autrement dit, les piétons ne seraient pas concernés par les feux de signalisation, lesquels ne vaudraient que pour les véhicules.En réglé générale, la pratique conduit les piétons à respecter les dits feux, d’autant que l’on a installé des feux s’adressant spécifiquement aux piétons mais dans ce cas, pourquoi maintenir les marqueurs de passage sur la chaussée? Mais revenons à la question des accents et des apostrophes.Selon une certaine logique, si la lettre « e » n’est pas surmontée d’un accent (quel qu’il soit) elle n’aura pas à être prononcée « é » à l’oral Or, un tel principe n’épuise aucunement la réalité du passage de l’écrit à l’oral. Est ce que le mot « objet » comporte un accent sur le « e » alors que le « e » se prononcera « é »? Et cela vaut pour des termes extremement courants comme la conjonction « et », comme la seconde personne du pluriel en « ez ». En revanche, le participe passé de la première conjugaison comporte bien un accent mais l’on sait que cet accent remplace un « ed » (conservé en anglais, voir la forme archaïque de blé , bled) On entend souvent l’explication suivante à savoir que l’accent sur le « e » remplacerait une consonne comme dans forêt (pour forest, passé en anglais). En réalité, la véritable « régle » est celle-ci: quand le « e » précéde une consonne, celle-ci devient « muette » comme dans clef parfois rendu par « clé », ce qui montre à quel point deux conventions peuvent cohabiter. Un cas remarquable et qui n’a pas été encore résolu est celui des marqueurs de nombre et la lettre « s ». Si l’on prend le cas des articles « les » et « des »(cf notre précédente étude), le son « é » est de rigieur, en l’absence de tout accent. Mais alors pourquoi ne pas prononcer « é » dans « les grandes » – ce qui donnerait « lé » « grandé », est ce que cela ne tiendrait pas à un enchevetrement de « régles » à savoir que le « e » après une consonne déclenche sa prononciation alors que le « e » devient « muet »? Passons à la question des apostrophes. On a certes, en français, des apostrophes censées remplace des « e » comme J’aime au lieu de Je aime (ce qui a donné en anglais le pronom personnel « I » sans apostrophe). Nous avons signalé (dans un précédent texte) que dix consonnes étaient suivies d’un « e »muet ( sheva) avec apostrophe : d’un jour, c’est moi. Mais dans de nombreux cas, l’apostrophe ne figure pas comme dans » puisque je te le dit , qui donnera à l’oral une série non apostrophée mais qui se comportera comme si elle l’était : « puisqu’j't »l’dis »" avec pas moins de 4 apostrophes non écrite. Comment le locuteur du français, non averti par une pratique orale sur le terrain (et non par le biais de quelque enseignement formel), pourrait-il s’y retrouver? Tout se passe comme si la mise en place des codes de lecture n’avait pas été parachevée! JHB 26 06 23

mercredi 14 juin 2023

Jacques Halbronn Le judaiiseme laic est la voie vers une nouvelle théologie.

Jacques Halbronn Le judaisme laïc est la voie vers une nouvelle théologie En 1978, nous avions fondé le CERIJ (Centre d'Etude et de Recherche sur l'Identité Juive) lequel rejoindrait en 1989 la mouvance judéo-laïque avec notamment Liberté du Judaisme et l'AJHL (Association pour un judaisme humaniste et laïc) d'Albert Memmi. Nous avions affirmé vouloir nous émanciper des "modéles dominants" du sionisme et de la synagogue sans parvenir à établir une véritable doctrine, en raison d'une impasse qui semblait aller de soi par rapport à la théologie alors qu'il eut fallu ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. De même n'avions nous pas su tirer les leçons de la Shoah pour la connaissance de la présence juive au monde, du fait de la carence d'une lecture verticale et non plus horizontale, comme le proposait le sionisme.. I L'écueil théologique Il nous est apparu qu'il fallait repenser l'idée de Dieu plutôt que d'adopter une position de rejet ou d'indifférence. Pour y parvenir, il était nécessaire de bien maîtriser les axes du judaisme en vigueur et d'en élaborer une critique, non pas à la façon d'un judaisme "libéral" (MJLF) ou "réformiste", non pas en instaurant une sorte de rabbinat laïc (secular Judaism) , comme aux Etats Unis mais en mettant en évidence certaines dérives conceptuelles. autour de l'idée même de Dieu. Autrement dit, il ne s'agit pas de rejeter des notions instrumentalisées par tel ou tel mouvement mais de nous les réapproprier à partir d'une relecture des Ecritures en refusant notamment l'idée d'un Dieu universel, au sens aristotélicien et spinozien (Deus sive Natura). Il ne s'agissait pas de renoncer à certaines formulations sous prétextes qu'elles avaient pu être adoptées par le Christianisme comme celle de "Fils de Dieu" dont il s'agirait de repréciser le sens, par delà ce qui en est dit autour du personnage de Jésus et de la "Trinité". Il s'agissait aussi de prendre en compte l'Astrologie qui est une clef de la théologie juive authentique, alors que le judaisme s'en était éloigné, notamment au XIXe siècle (cf notre ouvrage Le monde juif et l'astrologie. Histoire d'un vieux Couple, Milan, Ed Arché, 1985) Autant d'obstacles épistémologiques à désamorcer. D'ailleurs, l'antisémitisme apparaissait comme un révélateur de cette nouvelle identité /conscience juive, en ce qu'il relevait, soulignait précisément ce rôle des Juifs dans le monde moderne, notamment depuis la fin du XVe siècle. On regrettera que Martine Cohen (Fin du franco-judaisme? Quelle place pour les Juifs dans une France multiculturelle? Préface de Denis Charbit, Presses Universitaires de Rennes, 2022) n'ait pas jugé utile de signaler les activités du CERIJ, tant au regard de l'organisation de Colloques qu'en ce qui concerne la publication de nos "Cahiers", dans les années 1989-2000. II L'écueil nationaliste En ce qui concerne la notion de "peuple" juif, là encore fallait-il repenser ce qu'il convenait d'entendre par là en remettant en question le schéma classique dont s'inspira le sionisme (cf notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle. ed Ramkat, 2002) La Shoah aurait du nous mettre sur la voie d'une nouvelle acception du mot peuple, plus verticale qu'horizontale, plus transnationale que nationale, plus diasporique que centrée sur Jérusalem (Sion). Il convenait d'aborder le judaisme à partir de la modernité, à savoir ce que l'on pouvait observer au vu de l'Histoire des derniers siècles et non en plaquant des textes d'un autre temps, dont la corruption pouvait être signalée. D'une part, en effet, les leçons de la Shoah laquelle avait montré que la judéité ne pouvait se réduire à quelque "confession mosaique " ou qu'elle ne disparaissait pas du fait de quelque conversion (cf le cas des Conversos, des "nouveaux chrétiens") et de l'autre, la contribution remarquable d'individus Juifs à la pensée contemporaine, en tous ses aspects et là encore par delà une quelconque appartenance religieuse. Se dire juif ne signifiait plus avoir été formaté par quelque Yeshiva. La question de l'individu juif interpellait et l'on découvrait que de facto l'on pouvait vivre sa judéité par son rôle social au milieu d'un monde "non juif" et même que c'était la seule façon d'exister comme juif que d'être entouré de "non Juifs". JHB 11 06 22

jacuqes halbronn Le français comme langue alchimique. Alchimie du franaçis

Jacques Halbronn Le français, comme langue alchimique Alchimie du français Il nous est apparu que nos récents travaux concernant les dialectiques traversant la langue française que nous avions mises en évidence comportaient des similitudes avec le discours alchimique. On pense à Arthur Rimbaud et à son "Alchimie du Verbe" poéme en prose: "J'inventai la couleur des voyelles ! - A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. - Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens." Trouvé sur Internet " Pour celui qui travaille dans son laboratoire, ( la materia prima ) est le résultat de la phase de décomposition des éléments. Cette décomposition est suivie par une recomposition consistant en une union des deux polarités féminine et masculine. On pourrait croire le processus terminé mais cette phase est elle-même suivie par la dissolution, la mort du produit de l’union, et une nouvelle nigredo. Tout ici consiste en morts et résurrections !" Tout cela fait écho à nos développements sur le passage du singulier au féminin, du radical à ses dérivés, sur le passage de l'écrit à l'oral et vice versa si bien que l'on peut dire que parler français est faire oeuvre alchimique et que peut être même, la langue serait la première forme de l'alchimie par son processus de transmutation si ce n'est que cette dimension aurait été perdue en la plupart des langues hormis le français oral qui n'aurait pas été corrompu par une didactique erronée de la langue, trop calquée sur un alphabet dont la clef, le mode d'emploi se sont perdus.. Nous avons spontanément traité de décomposition lors du passage du masculin au féminin, avec notamment le "AU" devenant 'AL", avec les diphtongues disparaissant au féminin comme humain devenant humaine et perdant ce faisant le son "ain",ce qui correspond à un appauvrissement de la matière sonore, avec le "e" muet permettant de marier, d'énchainer les consonnes ou encore en insistant sur le fait que le français transcende les mots au profit de la phrase, ce qui rend la langue orale hermétique pour le non initié qui ne sait ni la parler, ni la comprendre! Bref, sans le savoir, nous aurions appliqué une grille alchimique au français. Cette alchimie, elle n'a pas complétement disparu de l'hébreu, cette langue dans laquelle nous nous étions immergé à partir de 1967. Mais à l'époque, nous n'avions pas consciemment saisi la parenté entre ces deux langues, non pas sur le plan lexical mais sur le plan grammatical, phonologique. C'est ainsi que le masculin gadol s'allongeait pour donner le féminin "guedola", avec un "sheva" remplaçant le "a", ce qui vaut aussi pour le pluriel où gadol devient "guedolim" Malheureusement, l'hébreu moderne s'est complétement embrouillé en inversant les masculin et le féminin, faisant dans bien des cas du masculin la forme longue et du féminin la forme brève comme le pronom personnel de la deuxiéme personne du singulier : ata pour un homme, at pour une femme!. Mais à l'envers, quand on passe du féminin au masculin, l'on peut alors parler de "contraction", de "concentration", ce qui renvoie au "big bang", ce qui nous améne vers la physique et la cosmologie. Mais. on retrouve ici cette dialectique alchimique (yin Yang) en astrologie, quand on passe de l'équinoxe au solstice, de la verticalité à l'horizontalité et cycliquement, il y a un éternel aller retour, une dualité que l'on oublie trop souvent et qui est la base de toute alternance, de toute altérité. Tant de langues. au demeurant, auront perdu le secret de leur alchimie intérieure et c'est notamment le cas des langues parlées au sein de l'Union Européenne, d'où l'intérêt qu'il y aurait à instaurer le français comme langue de l'Europe, d'autant qu'elle aura également marqué le russe. Le français est le ciment connectant ces diverses langues entre elles. Le cas de l'anglais est évidemment caricatural, une langue qui aura emprunté si massivement au français à moins que cela ne soit plutôt les Normands francophones qui auraient récupéré accessoirement et syncrétiquement un lexique anglo-saxon en une sorte de di-glossie. C'est ainsi que l'alchimie du passage du masculin au féminin aura totalement disparu de l'anglais, y compris dans le cas de ses emprunts au français. Mais même l'allemand, n'aura pas retenu la leçon exigée par la transmutation des genres. Alors meme que l'allemand, en apparence, aurait su préserver le marqueur de genre, il n'en a pas saisi la dimension proprement alchimique. Prenons le cas de l'adjectif "klein", il a joute certes un "e" pour le féminin mais continue à prononcer le "ein" du masculin en marquant lourdement le "e" final qui a pour véritable fonction de faire prononcer le "n" final" et qui n'a pas à s'entendre! Quel gâchis! Que de fausses notes dans sa langue quotidienne pour un peuple qui se targue de musique! Le français n"'a pas besoin de faire appel à la musique car il est lui-même musique! JHB 16 06 23

jeudi 8 juin 2023

Jacuqes Halbronn sur son décalage avec les courants judaiques réformés, libéraux et laics actuels. Rôle de l'astrologie et du plan divin

jacques halbronn sur son décalage avec les courants judaiques réformés, libéraux et laïcs actuels. Rôle de l’astrologie et du plan divin. Notre long cheminement, depuis 1966, nous aura conduit à fréquenter divers mouvements juifs, tant en France qu’en Israël et le plus souvent, nous éprouvâmes un certain état de frustration, de manque. Récemment, nous sommes parvenus à établir un certain diagnostic, grâce au développement d’une méthodologie critique permettant de remonter vers la sources des enseignements, ce qui nous évitait d’osciller entre l’acceptation et le rejet des structures existantes.(cf notre étude les trois échecs du judaisme contemporain). Il est certes toujours présomptueux de prétendre proposer la création d’un nouveau courant judaique mais avec l’âge, nous pensons être en mesure d’avancer et de faire avancer dans la quéte d’un ressourcement authentique. En relisant nos textes de jeunesse (cf le MIPEPJ), nous observons chez nous une certaine aptitude à éviter certains piéges à commencer par la détermination de prétendues origines ou de prétendues traditions qui auraient été conservées intactes.. C’est ainsi que nous entendons explorer des périodes antérieures, en quelque sorte préhistoriques. Nous n’adhérons pas automatiquement à l’idée d’une Terre Promise, se situant dans l’actuel Etat d’Israël pas plus d’ailleurs à l’idée que l’hébreu serait la langue d’origine des Juifs, du moins sous la forme qu’on lui connait et encore moins à une quelconque sacralisation de l’Ancien Testament (Livre de l’Exode et Psaumes entre autres) axée sur une « Sortie d’Egypte », célébrée à Pessah, au mois de Nissan. En fait, nous pensons qu’il est possible d’explorer le passé le plus éloigné par la voie du raisonnement, de la logique diachronique. C’est ainsi que nous refusons carrément le mythe des 12 tribus, en contradiction avec la sécession survenue au lendemain de la mort de Salomon. Il est claire, pour nous, que le Royaume d’Israel n’a pu se constituer que parce qu’il comprenait une population différente de celle des Judéens et vassalisée par eux. Et une grande partie de ce qu’on appelle l’Ancien Testament serait en fait l’oeuvre des tenants du dit Royaume, ce qu englobe les premiers Chrétiens, ces « brebis perdues de la Maison d’Israel » Il est temps de restructurer les relations entre Juifs et Chrétiens en signalant que l’Ancien Testament aura été antidaté pour asseoir la mission de Jésus./ Nous n’acceptons pas qu’à la synagogue, l’on récit le « Shma Israel » et que l’on présente les Dix Commandements comme l’acceptation d’un « Plan divin ». car ce texte n’a rien de transcendant, c’est une farce. Le plan divin concerne le respect d’un certain ordre cosmique et il est impensable d’en exclure l’astrologie et il ne s’agit certainement pas d’un ne tueras/voleras point qui s’adresse aux gens du Royaume d’Israel. Ce Plan divin englobe également le respect d’une grammaire instaurant un ordre social, politique, avec notamment le respect des dialectique du singulier et du pluriel comme du masculin et du féminin. Or, force est de constater qu’à un certain stade, les codes de lecture de l’hébreu ont été corrompus et le pire, c’est que nous nous référons à « Dieu » en usant d’une grammaire devenue incohérente, confondant notamment le masculin et le féminin comme dans la formule « Baroukh Ata Adonay »,-Béni sois tu Dieu », où baroukh reléve du masculin et Ata du féminin! Comment la renaissance de l’hébreu n’est-elle pas parvenue à corriger de telles aberrations qui se sont perpétuées dans tous les courants actuels. Piètres réformateurs qui n’ont toujours pas été capables de « tikoun » , de corriger les textes! Il nous apparait que la condition diasporique convient mieux à la présence juive au monde et il s’en est fallu de peu que le sionisme n’accouche de l’élimination des Juifs de la surface du globe, les Arabes ayant eu l’intention de parachever la Solution Finale, lors de la création de l’Etat d’Israel. La notion de « concentration » sonne sinistrement dans la mémoire juive. Il n’a jamais été qiestion, dans le plan divin, de faire de ‘Humanité dans son ensemble le « peuple de Dieu » pas plus que le personnage d’Adam n’est censé incarner la dite Humanité; comme le proposent les traductions d’un texte qui de toute façon est éminemment suspect, puisque déterminé par l »idéologie du Royaume d’Israel (surnom de Jacob). Nous parlons ici d’un israélo-christianisme se substituant à un judaisme authentique. Le Shema Israel s’adresse d’ailleurs à cette mouvance – ce sont les Prophétes qui interpellaient ainsi les gens d’Israel. En ce sens, ce Shema Israel c’est la mise en garde non pas des Juifs mais des Chrétiens, ce « nouvel Israel » (cf L’Église, encore « Nouvel Israël » ? par Marie Vidal, Dans Pardès 2005/1 (N° 38), pages 213 à 224) dont on retrouve la trace jusque dans le Talmud (Ein Mazal le Israel).En ce sens, il est bon que dans les synagogues, des Chrétiens soient présents pour recevoir une telle mise en garde qui les concerne, eux! Ce serait donc autour d’une telle plateforme que nous proposons une rencontre avec les tenants du « Judaisme en mouvement » qui réunit plusieurs courants se démarquant de l’orthodoxie/orthopraxie mais il nous semble éminemment souhaitable de convier également les tenants du « judaisme laïc » -ayant fréquenté ces deux lignes, tour à tour. En effet, l’idée de Dieu que nous préconisons ici n’a rien de commun avec celle du Christianisme, lequel aura impacté le judaisme au cours des siècles. Nous parlons en effet d’un plan divin, ce qui ne signifie aucunement que l’on ait à s’adresser à quelque Dieu mais à reconnaitre ce que nous devons à un Créateur non pas de l’univers mais plus humblement de notre monde terrestre, englobant tant notre Terre que le Ciel qui l’entoure; Car c’est ainsi que nous comprenons le premier verset de la Genése, le Ciel ne renvoyant ici aucunement à la totalité de l’Univers mais à notre seul Systéme Solaire. JHB 08 06 23 JHB 08 06 23

jacques halbronn Judaisme. Le temps du MIPEPJ (1966-69) Correspondance avec sa soeur cadette. Vers un troisiéme temps réformateur

jacques Halbronn Judaisme . le temps du MIPEPJ (1966-69) Correspondance avec sa soeur cadette. Vers un troisiéme temps réformateur. A la veille de la Guerre des Six Jours, en 1966, nous avions déjà engagé un certain processus qui n'allait que se trouver enteriné alors. Cela donné lieu à la création du Mouvement International pour l'Epanouissement du Peuple Juif, dont nous fimes la promotion grâce à une ronéo sur laquelle nous avions imprimé un "Manifeste". En 1978, ce fut le lancement du Cercle d'Etude et de Recherche sur l'Identité Juive dont la devise était "ne nous soumettons pas aux modéles dominants que sont le sionisme et le religieux, à savoir deux espaces spécifiques dont on a pu observer qu'ils étaient la cible d'un certain antisémitisme: Israel, les synagogues. Actuellement, c'est un temps de synthèse, qui passe par une exigence réformatrice et non par une mise à distance. Ci dessous, une plongée dans le premier temps (cf notre texte Le triple échec du judaisme contemporaine, 2023). Le second temps est accessible par la lecture des Cahiers du CERIJ (dépôt à la Bibliothèque de l'Alliance Israélite Universelle) Écrits de 1966 : « J’annonce le destin des Juifs (.) Le Juif est une puissance qui existe avant toute existence. Il n’est pas façonné par l’Histoire, c’est l’Histoire qui -construite par lui- est à présent mûre pour lui/ » « La solution finale. Qui sait, qui a dit, qui peut résoudre le problème de la présence des Juifs en ce monde ? Il ne fait aucun doute que le simple rassemblement d’une partie des Juifs en un seul point du globe, même si ce point est la terre qu’ils n’ont jamais abandonnée ne résout pas la question juive. Il ne fait aucun doute que l’antisémitisme n’a pas vécu, n’est pas anéanti même s’il a changé de voix et de héraut. Et comment n’y aurait-il pas une transformation de l’antisémitisme s’il y a une transformation de l’histoire, de la situation des Juifs ? Chacun sait que si les Juifs disparaissaient ou refusaient de travailler, l’humanité s’arrêterait, n’avancerait plus (.) Juifs du monde entier, adhérez au Mouvement International pour l’Épanouissement du peuple juif qui s’est donné pour mission de rendre les Juifs dignes d’Israël et Israël digne des Juifs « Le peuple juif a déjà renoncé à sa conviction millénaire. Il a suffi qu’une partie des Juifs se rassemblent et n’agissent pas miraculeusement/ Il est habituel à présent de considérer la question juive comme historique et tout à fait élucidée. Les Juifs, dans et hors d’Israël, se persuadent qu’avec la fin de leurs croyances surgira la fin de leurs maux. ‘(…) ils devront se regrouper et vivre d’une manière que seuls ils pourront souhaiter. Un Juif qui vit comme un non Juif se rogne les ailes et se perd. Qu’est-ce qu’y Juif ? Un Juif n’est ni l’adepte d’une religion, ni l’homme fortuit d’une nation/ Être Juif n’est pas un choix, c’est une différence avec la charge qu’elle exige d’assumer/ Un Juif est le descendant d’un peuple qui fut- de toute éternité – distinct. En face de lui est le non Juif. Ils se sentent -et cela est normal- étrangers l’un à l’autre. Ils en souffrent parfois et refusent cette évidence. Car on n’accepte pas ce qu’on ne comprend pas. La religion juive et l’antisémitisme sont les symboles de cette scission constante. La religion juive ne fait que représenter des convictions antérieures à elle-même, elle n’a pas créé le Juif. Elle n’est née et n’a été adoptée que parce que le Juif ressentait sa différence par rapport aux hommes qui l’entourent, qui semblaient être ses pareils le Juif sublimait sa certitude en la supériorité de son destin. Le vrai Juif est la religion elle-même, il n’a pas besoin d’elle. L’antisémitisme est le sentiment des non Juifs de leur différence à l’égard des Juifs et il s’est manifesté de manières diverses Le peuple juif. Mes idées lorsqu’on aura besoin d’elles et tant qu’on aura besoin d’elles. Il apparaît que ce qui distingue le peuple juif des autres peuples est que le lien est plus puissant entre le Juif qui naît et son peuple que pour tout autre peuple. Extrait « Israël apparaissait à David comme la seule issue : former un peuple de génies, les Juifs Un chef Les Juifs se trouvent dans une situation exceptionnelle, celle où un chef est nécessaire/ (…) Cela demande de sa ^part une aptitude à percevoir tout ce que ce peuple Juif a de profond, à extraire de chacun tout ce qu’il mérite de donner. Lettre aux Juifs d’Israël Ils ne doivent pas copier ce qui se passe autour d’eux. (..) Israël est-il un peuple ? Pas si on le compare avec les communautés qu’on appelle peuple. (..=) Qu’on le veuille ou non, c’est lui (le Juif) qui provoque l’antisémitisme. Par sa conscience qu’il est différent.* Genèse de ma pensée J’avais préparé un exposé (fin 65-début 66 à Assas) sur la question juive (..) et j’avais soutenu que les Juifs étaient persécutés parce qu’il y avait en eux des caractères qui faisaient qu’ils devaient l’être, (…) Cette analyse était confirmée par mes analyses du souffre-douleur. (…) L’antisémite ne créait point de Juifs, il en était la conséquence. Les Juifs ont toujours eu conscience de la différence. Différence qui n’était pas simplement celle de l’étranger. Différence mal déterminée, mise sur le compte de la religion, attitude encouragée en cela par une volonté de la part des non juifs d’apporter de même une raison à leur hostilité confuse. 05. 02. 66 Lettre à un éditeur « Les Juifs ont un passé qui progressivement les a rendus des « génies ». Les Juifs ne sont pas des hommes. L’Etat d’Israël peut devenir l’état le plus puissant du monde. L’antisémitisme et le racisme apparaissent fondamentalement différents. Opposés. L’antisémitisme est la conséquence de la mentalité juive. Le racisme est la conséquence de la mentalité blanche. Les peuples persécutés au nom d racisme n’ont pas acquis les facultés des Juifs. Il faut séparer fortement mentalité et capacités cérébrales. Les facultés des Juifs ne sont pas dues à l’antisémitisme mais à la dispersion. Elles ne disparaîtront donc qu’avec la dispersion. Qu’avec l’imitation par Israël des autres États classiques. (..) Même si l’antisémitisme persiste. Le peuple juif doit apprendre à savoir ce qu’il peut attendre de lui-même. On peut comprendre la nature du peuple juif à trois niveaux différents. Soit le peuple juif n’est pas peuple, soit il n’est que Peuple, soit il est le Peuple. Certains considèrent le peuple juif comme une réalité artificielle et produite par une société malade : si cette société guérit, le Juif disparaît. Certains se veulent à croire que le Peuple Juif est un peuple comme les autre et qui va, à présent qu’il en a la possibilité, être accepté au sein des nations. Enfin, certains mettent le Peuple juif à part, peuple élu, qui sera le guide des hommes parce que Dieu lui a fixé cette mission. Ces trois conceptions sont à la fois exactes et incomplètes. Il est exact que le Juif a développé des traits, à certaines époques, en certains endroits, qui sont ceux d’un persécuté, d’un souffre-douleur. L’exemple des camps de concentration nous montre, à l’extrême, ce qu’un homme peut devenir (.) Il est exact que le Juif peut se comporter, à certaines époques, pendant un certain temps, comme tout être, quel qu’il soit sans qu’aucune différence ne soit perceptible. L’exemple de l’Etat d’Israël aujourd’hui nous le montre de même que (..) sous David ou Salomon. Il est exact que le Juif a exercé sur les hommes une énorme influence, dans tous les domaines et surtout par sa religion qui est le fondement d’un grand nombre de civilisations. Mais ces trois conceptions sont incomplètes, elles ne sont pas suffisamment approfondies. Il existe un autre conflit lorsque l’on tente de définir le peuple juif. Le juif est-il une réalité historique ou une réalité physique ? Les trois conceptions signalées considèrent le peuple juif comme réalité historique, soit causée par l’antisémitisme, soit, comme tout peuple, par les événements qui parcourent son histoire, soit comme tribu sémitique transcendée et choisie par Dieu. Or, il est possible de considérer que le Juif est une réalité physique. Le Peuple Juif existe avant son Histoire, est cause et non produit de son Histoire. Il n’est pas plus absurde d’affirmer qu’un peuple normal devient différent sous quelque influence que cela soit que de penser que s’il est différent, c’est qu’il a toujours été différent, sinon consciemment, du moins physiquement. Expliquer par la force de l’habitude l’évolution historique n’est pas plus raisonnable que la supposition selon laquelle le Peuple Juif n’a fait que réagir ou fait réagir par sa nature différente et qu’il n’est resté fidèle à sa religion que parce que cette religion était l’expression de lui-même. Oxford le 25 08 66 "Le Dieu juif n'est pas le dieu Chrétien" Chère sœur Il reste que je crois que j'aime les Juifs et qu'ils m'aiment et me respectent. Je ne te cacherai point que c'est en Israël que je désire passer mes jours car j'ai foi en la valeur et en l'avenir du peuple juif. Quant à Dieu, il me faut tout de suite te rappeler que le Dieu juif n'est pas le Dieu chrétien et que je ne suis athée que pour le Dieu chrétien? Malheureusement, vivant dans une société chrétienne, le véritable esprit de notre peuple et de notre religion s'est effacé et nous avons oublié qui nous étions. Le Dieu Juif est le Dieu des Juifs; celui qui protège et conduit le peuple juif par l'intermédiaire du Messie. Ce n'est point un Dieu cosmopolite, pour tout le monde, c'est le Dieu du peuple juif, du peuple Juif réuni à nouveau et qui mènera un jour le peuple juif au-dessus des autres. (....) Je sens que le renouveau du peuple Juif est proche. Ralliez mon panache blanc! Chaque Juif est grand, non par son intelligence, mais par sa conscience de peuple, son socialisme et son acceptation d'obéir à celui en qui il croit. (...) Je pense que je ne me marierai pas, mes enfants seront le peuple Juif, la vanité du père, quand on y pense, est profondément ridicule. Chaque Juif est grand, qui suit son chef. Décembre 66 Mon peuple d’Israël, je suis fou de ne pas aller vers toi. Je suis faible. Et pourtant, je vois en moi une force énorme. (…) Que serai-je en Israël ? On ne m’attend pas. Seul ? Non mais mieux qu’en France ? (.) Mes parents ne m’en empêcheraient pas. Mais je hais l’anonymat. (…) Mon peuple d’Israël, je serai dans ton sein avant que l’Hiver ne repasse deux fois » 11 mars 1967 La Bulgare Oh ; tu es français. Oui. J’aime beaucoup la France. Est-ce que je parle bien français ? Oui. J’ai Lu beaucoup de livres sur la France. Louis XIV. Montjoie. Saint Denis. C’est cela. Bretagne, Corse, Normandie, Bavière. Non. Non ? Provence, Savoie. C’est cela. Tu connais la Bulgarie ? Non, je ne connais pas du tout la Bulgarie, ni les Bulgares. Tu es dépaysé ? Pas tellement. Tu sais, je suis de ton côté, d’Orient, moi aussi. Pas français. Juif A ma sœur « Roch » « Tant qu’Israël ne sera pas en mesure de guider le monde, Israël attentivement recevra les leçons de ceux qui lui sont nécessaires. Tant que le MIPEPJ n’atteindra pas une ampleur internationale, il ne s’agira pas d’échafauder des entreprises hors de proportion. 30 mars 1967 «Ce journal coïncide (…) avec ma déclaration d’indépendance. / Je me suis laissé un an avant de m’installer en Israël. Un an pour construire. Je ne ressens pas de soulagement. La tension, la souffrance restent en moi. Il faut trancher la question Juillet 67 Les Israéliens ont gagné la bataille militaire. La bataille politique est au moins aussi importante. Les Juifs du monde entier doivent savoir que leur rôle dans cette dernière bataille sera décisif à court et à long terme : ils gagneront la bataille politique. Que tous les juifs qui ont tiré les leçons de l’histoire du peuple juif se rendent en Israël, permettent à Israël de conserver les territoires acquis en les occupant, en les défendant si besoin est. Ceci est l’appel à une quatrième Alyah. Fin 67 ? "peuple du Verseau" "ère des poissons" Nous inaugurons cette recherche par une tentative de définition du peuple juif en tant que Peuple du Verseau. ‘(…) Si l’on commence par l’analyse du peuple du Verseau, c’est que c’est la plus facile et la plus caractéristique. Il est aisé de distinguer, au sein des peuples et de l’histoire, le peuple le plus original, le plus différent, le plus étranger aux autres peuples (..) ce peuple est le peuple Juif. (..) Le Verseau est le signe de la double essence. Il possède l’’essence commune à chaque signe, il possède en sus un message, un excédent, qu’il doit extraire de lui-même, qui est partie de l’essence universelle et qui, en conséquence s’intègre à elle, lorsqu’elle a l’opportunité de d’exprimer. Double essence qui, au niveau du peuple, s’exprime par la dualité Peuple juif/individu juif. Non seulement, le peuple Juif possède cette continuité historique des peuples, fondée sur la tradition, la langue, le territoire, il vit en chacun de ses membres. / Double essence qui est apparue clairement pendant les 2000 ans de l’ère des poissons, période négative pour le Juif mais fort utile pour le chercheur/ Le juif possède la continuité comme le Peuple Juif possède la continuité alors que les autres peuples ne la possèdent qu’au niveau du cadre, non de l’individu. C’est ce qui sauva le peuple juif de l’anéantissement – comme ce fut le cas pour tant de peuples car l’individu juif subsistant, le peuple juif, le cadre juif, fut secouru : il est naïf de croire que ce fut le processus inverse qui se produisit, c’est-à-dire que le cadre aurait secouru l’individu : en fait il y a eu échange fécond entre les deux peuples juifs, l’un conservant une image de lui-même qui resterait valable, l’autre subsistant sans le support nécessaire du territoire « fermé » et de la langue. De même est-il absurde d’affirmer que le peuple juif est un résultat des circonstances, une création artificielle ; les lois universelles s’opposent à cette explication existentielle : rien ne naît par accident, rien ne réagit, ne résulte, il s’agit chaque fois d’une expression, de l’épanouissement d’une essence. De même qu’il serait tentant, de la part d’un Juif, après la lecture de cette analyse de déclarer que les peuples non juifs sont de faux peuples, vides de sens, créant artificiellement ceux qui naissent en son sein un éphémère et illusoire sentiment de réalité historique (…) Or l’ère des poissons est terminée, l’on entre dans l’ère du Verseau (.) Le peuple juif va-t-il se rendre compte que l’ère que depuis 2000 ans il attendait est en face de lui ? Tant d’obstacles, d’erreurs d’interprétation s’opposent à cette prise de conscience. Peur de trahir Dieu, peur de se trahir lui-même. Le peuple existe avant son histoire. Il la crée, il la modifie, il en dispose ? Si l’on s’en tient à une Interprétation superficielle de la Bible, la naissance du Peuple Juif débute par l’accord de Dieu avec Abraham ou par le don de la Torah, au mont Sinaï, D’après la logique astrologique, cette hypothèse est inacceptable car une existence dépend d’une essence et si le peuple juif a été « choisi », c’est qu’il existait auparavant. (…) Sous l’ère des Poissons, le Juif a refusé la religion de Jésus de Nazareth, cela s’est terminé par le massacre de six millions de juifs, prix à payer pour avoir le droit à la rédemption mais aussi signal d’alarme, indiquant une transformation de l’attitude du Juif dans le monde. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Juifs ont « vécu » la religion des Poissons et s’en sont fortement imprégnés : les Juifs des camps de concentration sont morts en Chrétiens. Beaucoup de Juifs croient qu’ils ne sont Juifs que parce qu’ils ont accepté la religion juive, sans elle, le Juif n’est pas Juif. Tout d’abord plutôt que de parler de religion juive, est-il préférable d’employer le terme de religion mosaïque, religion de Moïse. Car il y a des religions juives ou plutôt des religions car l’heure est venue pour le peuple juif de redevenir universel, d’épanouir toutes les ressources de ses pouvoirs de Verseau. Le Juif est juif par son essence et c’est la partie historique et non religieuse qui l’a attaché au judaïsme. La deuxième partie a profité de la vie de la première. Le Juif doit se désaliéner, retrouver la pureté » de l’essence, prendre un bain de purification pour aborder son ère. Le Juif doit se présenter nu, accepter une conception nouvelle et plus riche de Dieu, puis qu’avec l’ère du Verseau l’homme va développer des capacités qu’il ne possédait pas sous l’ère du Bélier. Que le peuple juif ne trahisse pas Dieu par l’idolâtrie, c’est-à-dire une conception finie et limitée de Dieu. Si le peuple juif accepte la religion du Verseau, il montrera, triomphalement que son contact avec son essence et avec l’essence de Dieu ne s’était que provisoirement interrompu ! Fin 67 Qu'a dit Dieu à Abraham? Dieu dit à Abraham: tu vas engendrer un fils. Abraham répond que les astres ne le prévoient pas. Alors Dieu répond: ce fils, Isaac, que tu vas engendrer ; aucun astre ne le laissait présager, ce fils (...) n'a pas de naissance, pas d'origine, il n'aura pas non plus de mort, il sera éternel, alors que les autres peuples disparaîtront les uns après les autres car ils sont nés sous les astres et mourront lorsque le cycle de ces astres sera terminé/ Le peuple d'Israël n respecte pas les lois de la Nature (origine et fin) (...) Le peuple juif est immortel, pas le Juif. LE Juif peut être massacré, le peuple juif ne le sera jamais car il est d'une matière divine que seul Dieu peut reprendre (...) Israël est né après la "Création", il échappe au mécanisme universel. Israël est la Deuxième Création de Dieu. C'est donc un peuple jeune et c'est pourquoi il a jusqu’ici été le souffre-douleur des autres peuples, déjà arrivés. Dieu a donné la Torah au peuple juif pour l'encourager à subir les épreuves. (//) Que chaque Juif donne cette même force à son prochain que celle que Dieu a donné à Israël par la Torah. Que la carte astrale de chacun soit sa propre (petite) Torah. 'Qu'on ne voie rien de sacrilège dans cette déclaration. Non daté: Je considère que l'on peut établir à l'heure actuelle un peuple composé de génies. Car l'histoire des peuples influe sur leurs capacités physiques et intellectuelles e peuple est celui qui a subi au cours de l'Histoire un sort si particulier: Israël. Ensuite, je considère que ce peuple, on peut lui faire prendre conscience de sa nature. Israël apparaissait à David comme la seule issue : former un peuple de génies, les juifs Les autres génies avaient peu de chance d'acquérir une descendance de même nature Pour un peuple de génies signifie d'une part que je considère l'histoire comme l'œuvre des génies. d'autre part qu'un peuple doit prendre conscience de l'importance des génies en son sein et axer son action pour évite leur gâchis. Enfin, qu'il est un peuple ne comportant que des génies, c'est à dire des individus capables de créer, lorsque les circonstances sont favorables à cet effet. Israël. Manifeste du Mouvement International pour l’épanouissement du peuple juif (MIPEPJ) Extraits du Manifeste (dans la foulée/folie de la Guerre des Six Jours) (..) Au lendemain d'une grande victoire, l'erreur des Juifs serait de penser que seule la dispersion était anormale et que la réunion est l'état naturel ' (.) (..) Il n'y a pas de rupture au cours de l'Histoire juive entre avant et après l'acquisition de sa religion, il n'y a pas eu adoption. Le Juif conscient d'aujourd'hui n'accepte pas sa religion, sa Loi sous l'influence d'un prophète qui lui parla voilà trois ou quatre mille ans, pas plus que ne le fit le juif contemporain ou d'Abraham. Sa religion est partie (intégrante) de lui-même; peu importe même qu'il admette cette religion (..) elle siège au cœur de l'être (.) Mais l'étude de la religion juive débouche sur d'autres horizons encore. Il reste en effet à tirer des conséquences du contenu de cette religion*. Non seulement, les Juifs ont pensé de même façon et avec la même constance la nature de ce contenu? Ils ont défendu une conviction millénaire : les Juifs sont le peuple élu (...) sans en prendre directement conscience, ce qui renforce la prédominance du naturel sue la volonté. Non daté La nature du juif est plus profonde, plus naturelle, elle existe avant son Histoire et ne fait que se teinter légèrement des influences diverses et successives qu'elle traverse et dont elle est souvent la cause. Il n'existe pas de transmission des caractères acquis au niveau d'un peuple vrai; le Juif transmet à son fils ce qu'il a reçu de ses ancêtres : son sang fécondateur, non ses habitudes. (...) Le peuple juif est différent et supérieur aux autres peuples. Le terme Peuple en ce qui le concerne revêt un sens exclusif. Le Juif ne se sait pas Juif parce qu'il nait au sein d'un cadre qui lui impose de l'extérieur sa nature, le Juif se choisit Juif parce qu'il est intérieurement Juif. Quant aux conversions, elles n'ont point de signification par elles-mêmes : un non Juif se convertissant au judaïsme ne sera juif que si toutes les générations qui le suivent son juives, Dans ce cas, cela indiquerait que lui-même descend de Juifs ; un Juif se convertissant à une autre religion ne perd pas sa nature de Juif car celle-ci réapparaît irréductiblement dans les générations suivantes, sinon il n'était pas Juif originellement. (..) Il apparaît que le peuple Juif doit être considéré comme un peuple de génies, comme le vrai peuple ; celui dont chaque membre arrive à la conscience nationale par' son propre chemin (.) Le non Juif n'existe pas en lui-même mais s'intègre à une enveloppe appelée faussement peuple qui le colore illusoirement d'une nature superficielle et interchangeable qui, elle, justifie l'internationalisme. L'illusion tient à ce que le non -Juif possède l'avantage de la stabilité en temps de paix et qu'en temps de guerre, sa trace se perde immédiatement (quelques générations s'il doit quitter son enveloppe. Le Juif est cosmopolite parce qu'on a la possibilité de constater qu'il l'est. Seul le Juif n'est pas apte à l'internationalisme. (... ) Quant au peuple juif, sa source semble, (...) limitée au texte de l'Ancien Testament: mais les premières pages du livre ont une signification ésotérique et non historique : l'origine du peuple juif reste obscure. Dire qu'il s'agit d'une quelconque tribu sémitique est ne pas voir l'essence des faits : ce qui est différent a été différent : l'hypothèse la plus satisfaisante est que le peuple juif est un rameau indépendant de l'espèce humaine, que son origine ne doit donc point être greffée sur le tronc commun ou -si elle doit l'être- à une date extraordinairement antérieure à toute l'histoire connue de l'Humanité (...) Le Juif ne doit ni chercher à s'assimiler individuellement ou collectivement, ni être livré uniquement à lui-même. Or paradoxalement, la tendance actuelle de l’État d'Israël va dans ces deux directions à la fois. Sous l'influence des antisémites, l’État d'Israël veut montrer qu'il peut cultiver la terre, remplir toutes les fonctions de la société, (au risque) de créer un prolétariat juif gaspillant le potentiel créateur de chaque Juif ; par ailleurs, (on) veut que cet État soit composé en majorité de Juifs, ce qui le condamne à n'avoir qu'une envergure politique limitée par le nombre et par le territoire (...) Ainsi l’Etat présent d'Israël se comporte de manière incohérente au regard de son formidable patrimoine humain et ne veut voir que ce qu'il a sous les yeux et non ce qu'il pourrait construire, il tombe dans le mirage des "faits". Deux phénomènes l'obsèdent : son territoire 'historique", sa "religion". Car il craint, en ne s'agrippant pas à ces deux idées de ne plus être un État légitime. Comme si l'essence du peuple juif tenait uniquement à l'un ou à l'autre. (...) Le passé du peuple juif ne s'arrête pas à la Palestine, ni à la religion mosaïque. Il faut remonter beaucoup plus dans l'histoire. Aussi Israël n'a aucune raisons de se limiter à la Palestine ni même de se concentrer autour d'elle. Ainsi l’observateur sérieux qui revient d’un voyage en Israël revient avec une série d’énigmes, de phénomènes, de questions – fécond ou non- à investiguer ? Mais il en devrait être de même pour n’importe quel voyage ; il n’y a pas davantage de mystère juif que de mystère non juif car qui ignore l’un ignore l’autre. Ces interrogations qui sont loin de concerner uniquement la situation présente en Israël puisque ce serait se condamner à ne rien pouvoir reconsidérer sont : pourquoi les Juifs ont-ils été dispersés, pourquoi sont-ils restés dispersés ; pourquoi les Juifs ont-ils été persécutés, comment ont-ils été persécutés, pourquoi les Juifs possèdent-ils une religion originale, pourquoi l’ont-ils conservée- pourquoi existe-t-il un tel contraste entre la grandeur atteinte par certains Juifs et le sort collectif Juif : est-ce que le sionisme est capable d’apporter une solution à la situation toujours provisoire du Juif, l’installation en Israël doit-elle faire des Juifs des individus ordinaires ou du moins différents des Juifs de la Diaspora ou bien transcender les valeurs juives, comment ? Que penser des prédictions bibliques quant à l’avenir des Juifs : peut-on employer le terme peuple dans le même sens pour les Juifs et les non –Juifs ; en fin de compte, le Juif se distingue-t-il du non Juif ? S’agit-il d’une « race » ou simplement d’une « religion » ou encore d’un « état social artificiel et provisoire » ? Qu’est-ce que l’être non juif ? Pourquoi et comment a-t-on cinq millions de Juifs au moins à l’époque du Troisième Reich ? Pourquoi aurait-on massacré l’ensemble de la population juive du globe si les événements purement guerriers ne l’avaient empêché ? Quelle différence marquée par son histoire sépare le Juif de tous les êtres –hommes ou non –de cette planète ? Est-ce que le problème juif est un problème important ? On a répondu maintes fois à chacune de ces questions : on a méconnu l’être juif d’une part, on a mal répondu à chacune de ces questions d’autre part. Le grand tort des dirigeants juifs-cela englobe l’ensemble de la population israélienne au moins, comme on l’a montré- n’est pas d’avoir échoué dans leur politique mais bien plutôt d’avoir trop bien réussi dans leurs objectifs, ceux d’une politique erronée : leur grand tort est d’essayer de faire progresser les Juifs : des êtres qu’ils ne connaissent pas, Il y a constamment deux manières d’étudier les existants Juifs et les autres : l’une statique, l’autre dynamique. L’analyse dynamique non seulement complète l’analyse statique mais la détruit. Chère sœur 17 09 68 L’hébreu, voilà deux ans même, ma pensée se serait-elle penchée sur cette éventualité : apprendre l’hébreu ?. J’étais à Oxford, voilà 2 ans, je réfléchissais sur le problème du Génie. Avais-je alors l’idée que mes conclusions sur cette question me conduiraient à prendre conscience du destin du peuple juif, de mon appartenance au peuple juif, de mon destin. L’hébreu, langue qui vous est encore totalement étrangère. Imaginez-vous aisément que cette langue, je la parle, je l’entends, je l’écris, je la lis tous les jours. Cet hébreu n’est-il pas, à lui seul, un symbole d’une différence ? Israël est bien un mythe. C’est-à-dire qu’il n’y-a rien à y trouver. Sinon, à y chercher. Là existe précisément la dialectique de l’émigrant. (..) Je commence à comprendre quelle force est nécessaire pour un Français, un Européen (il y en a bien peu qui restent). Pour croire en Israël, il faut des défauts terribles : orgueil, destruction, prophétisme, mépris, entêtement, intransigeance et intolérance. (…) Comme tout révolutionnaire, j’attends la crise 22 08 68 Chère Sœur Croire au peuple juif, ce n’est pas y croire par la Bible, ce n’est pas foi. C’est intuition, c’est-à-dire conscience des profondeurs réelles du mot Juif dans le passé et dans l’avenir. (..) Je pense pouvoir faire bientôt un exposé dans une Yeshiva. J’ai rencontré en effet et convaincu des étudiants d’une Yeshiva et la semaine prochaine je dois rencontrer leur rabbin. (..) Sans les juifs, il n’y a pas d’USA. Les USA sont l’Israël d’il y a 150 ans. Bien sûr que je leur conseille de s’installer en Israël mais ce qu’il faut bien comprendre c’est que sur un plan négatif, il suffit qu’ils partent, arrêtant le progrès. Israël pourra ainsi les rattraper. 26 01 69 Jérusalem Il faut comprendre qu’il est encore plus pénible d’étudier à Jérusalem qu’en France (.) Hébreu en France et Français en Israël. 19 05 69 Je tarde de rentrer à Paris. (..) Me voici en Israël. Pourquoi suis-je parti là-bas ? J’ai bien réfléchi, je suis parti pour oublier, pour fuir. (..) Je ne suis pas parti par idéal mais par désespoir. Jérusalem, le 26 mai 69 Chère Sœur Après 14 mois (plus deux mois après la Guerre des Six Jours) d'expérience israélienne ; ma conclusion est négative ? Je ne crois pas en Israël ; je ne veux pas devenir citoyen israélien ; je ne crois pas Israël digne de représenter le Peuple Juif. Mais à part cela je continue à affirmer le peuple juif comme peuple différent et son avenir comme universel et crucial. Le Juif en Israël a son champ de vision restreint : un petit territoire , pas plus grand que l'Alsace, deux millions et demi d'habitants , une histoire qui date de moins d'un siècle, une nécessité de ne penser qu'à court terme, pas le temps de méditer, de « souffler «, un pays pauvre. Si l'on veut comprendre la différence le Juif hors d’Israël et l'Israélien, il suffit d'accepter le principe que le fait de vivre dans un univers restreint dans tous les sens du terme supprime toutes les facultés d'abstraction : l'on ne raisonne pas sur des concepts , des nombres que l'imagination ne peut saisir ; en Israël, tout est concret, limité, tangible, étroit. Donc la pensée de l’israélien n'a pas l'habitude de raisonner dans l'abstrait. Alors que le « Juif de l'Exil » est exactement à l'inverse : un mystère, un problème, une recherche, à chaque pas, le juif est frère de l'illimité : son territoire, son histoire, ses horizons, sa population. On dira : qu'est ce qui fait préférer l'illimité au limité ; qu'y a-t-il de si mauvais à avoir un cadre, une explication simple (iste) de ce qu'est un Juif (celui qui est Israélien, etc ? D'abord Israël, vu de ce point de vue est la forme la plus « efficace « de l'assimilation, Israël n'est absolument pas une alternative à l'assimilation. Au contraire ! C'est en Israël que le Juif perd sa judaïté. Le cadre est vital quant au développement des peuples et le cadre israélien détermine irréductiblement (situation politico-socio- géographique) l'avenir d’Israël. Il ne faut pas se faire d'illusions. D'ailleurs, les Israéliens sont les derniers à avoir honte de cet état de choses ; ils veulent être normaux, des 'hommes'(cf. Friedman Fin du peuple juif?) et, chose curieuse, au lieu de prendre pour modèle l'Occident, ils veulent se moquer du reste du monde (tout en étant, en réalité, totalement sous la coupe de l'Occident) ; un nouveau judaïsme est né : celui du ghetto combattant. Il est attristant de voir, ainsi, d'un côté , non pas simplement par la volonté de l'Israélien mais par la vie même qu'il est forcé de mener une assimilation qu'aucun « Juif assimilé » n'aurait osé rêver., d'un autre un nationalisme infantile qui se moque du reste du monde (Juifs compris) et qui parce qu’Israël a gagné trois guerres (48, 56, 67, n. d. l. r.) contre des Arabes incapables, se croit définitivement invincible Car il ne faut pas s'y tromper : Israël n'est pas une démocratie Pour un Français qui vit sous la « dictature gaulliste » (??) Israël est mille fois moins pluraliste, ouvert à la diversité des opinions. Si tu exprimes une opinion différente de la masse, on te demande « Qu'est-ce que tu fais en Israël ? » parce que les 99% des Israéliens font bloc et est traître celui qui n'est pas d'accord avec le gouvernement, Les causes : la sécurité (en hébreu un mot sacré BITARON) Pour un pays qui est censé favoriser l'immigration , on peut dire qu'il n'est certainement pas à la hauteur: le Juif, l'immigrant, doit s'intégrer, c'est à dire faire comme tout le monde, sentir comme tout le monde. Si tu émets une opinion, on te demande « Qu'as-tu fait à la guerre ? » (Cela ne m'est pas arrivé à moi personnellement et je ne parle pas par susceptibilité) On se croirait au fin fond du Brésil ou de l'Australie : pour être dans la tribu, il faut montrer son courage et sa force physique ! Une raison essentielle de ce comportement avoué est l'Armée. Si le commandant dit ceci ou cela, on ne discute pas, on obéit Les Juifs d’Israël croient aux décorations et moins à la pensée, plus aux coups de poing ou de feu et moins à la discussion Ils disent : pas de paix sans dialogue direct avec les Arabes. Mais le problème est bien plus profond ; avec la paix, l'Israélien est égaré, il ne sait plus quoi faire comme le soldat américain après la deuxième guerre mondiale Si Israël savait ce que la guerre lui coûte en temps, en énergie, il serait bien plus pressé à obtenir la paix à tout prix qu'il ne l'est. Le malheur est que l’israélien sent intérieurement que son héroïsme, en cas de paix, serait bien maigre Imaginons, Agnès, à Paris quelqu'un exprimant une opinion contraire au gouvernement et à qui l'on répondrait « Si tu n'es pas content va autre part ! Nous sommes en France, trop démocratiques d'instinct pour imaginer cela sauf chez le paysan auvergnat et encore. Or Israël est censé être le centre du Peuple juif. Je le dis franchement : Israël n'est pas à la hauteur et ne le sera jamais. Car, à présent, venons-en à la définition du peuple juif. C'est un peuple différent, qui peut vivre sans cadre, sans image stéréotypée de lui-même, c'est un peuple libre, créateur (j'analyserai le problème un autre jour) Or, lui donner un idéal de goye : un bon petit coin bien tranquille, bien petit bourgeois comme tout le monde, pour être bien normal, c'est une trahison Chaque peuple a ses faiblesses, ses limites, de même le peuple Juif. On ne peut tout avoir sinon on ne récolte qu'une médiocrité générale. Le peuple juif est un peuple de penseurs, d'intellectuels, il en paie le prix, il dépend des autres comme les autres dépendent de lui. Ce n'est pas parce que Hitler a fait tuer six millions de juifs que les Juifs doivent avoir peur et chercher à acquérir des qualités qui ne sont pas les leurs : il y a des prix qu'il faut accepter de payer ; C'est comme si, moi, je ne passais jamais mes examens à cause de mes intérêts pour l'astrologie et que je me disais : allez, soyons raisonnable ! L'échec est un ennemi, non pas par le mal qu'il nous fait mais par la réaction qu'il provoque. Auschwitz: échec donc Israël. (réaction) Double crime et double assassinat du peuple Juif. Auschwitz aurait dû encourager le peuple juif à rester ce qu'il était car cela vérifiait magnifiquement sa différence, Israël est une mauvaise et simpliste réponse à Auschwitz. Voilà le constat : les Juifs sont différents et pour cela ils ne doivent pas vivre comme les autres, ils ont besoin d'espace et de liberté : pas de Juifs au kilo, pas de prolétariat juif ! J'en reparlerai plus tard de cet avenir du Peuple Juif dans l'exil qui, au demeurant, n'est pas l'exil mais l'état normal et naturel. Donc, je compte rentrer à Paris, soit cette année, soit l'année d'après J'irai peut être aux USA. Mais en tout cas Israël est une carte perdante à tous les coups. Je me suis honnêtement renseigné, j'ai le droit de décider. J'ai perdu trois ans d'université à cause d’Israël, n'ai pas passé mon examen de deuxième année de Droit, suis parti en mars (1968) je suis une victime de la Guerre des Six Jours. A bientôt Yitshaq Malgré ma décision de ne pas m’installer en Israël, je compte y terminer mes études (.) J’arriverai vers le 13 juillet à Paris et repartira vers le 15 septembre pour Jérusalem (.) Jérusalem est un peu comme Aix en Provence ou Nantes une ville de province propice à ma réflexion intellectuelle et à mon travail sinon à mon activité sur les autres, qui n’a pas grand sens dans ce petit pays. J’ai remarqué que les jours passaient vite en Israël et un an de plus ne compte pas beaucoup. Mais soyons précis, c’est bien clair, je ne resterai pas davantage en Israël car penser et écrire est une chose, répandre ses idées et agir, créer des cadres en est une autre. Or Israël est occupé par des problèmes plus pressants hélas pour elle et sa population est trop peu nombreuse, surtout en ce qui concerne son élite intellectuelle presque inexistante. 7 juin 69 Je rentre définitivement en France (//= Je sais de quoi je parle quand je parle d’Israël. Mon départ est la conclusion logique de tout Juif restant suffisamment de temps en Israël pour le connaître en profondeur. Les Juifs d’Israël ne sont pas des Juifs et construire un État au XXe siècle est impossible et dangereux. Je suis internationaliste (à ma façon) et je ne peux rester en Israël sans étouffer devant ce militarisme borné. Pourquoi n’ai-je pas reconnu les faits plus tôt ? Parce que mon analyse du Juif était fausse. Elle s’est modifiée et Israël ne présente plus aucun intérêt à mes yeux. De même que le sens de ma nature de Juif s’est profondément transformé.