lundi 29 février 2016

Jacques Halbronn . Les hommes- dieux et les peuples-femmes.

L'homme-dieu et le peuple des femmes.
par Jacques Halbronn

Il nous semble que le christianisme a conservé du judaisme des élements qui ont disparu de la tradition juive. On sait que les emprunts ne manquent pas. C'est d'ailleurs un cas de figure assez courant qu'un document ne nous soit conservé que par le truchement de l'emprunteur et ne réapparaisse que relativement tardivement. On ne saurait d'ailleurs exclure qu'il ne puisse en être le même en ce qui concerne l'Islam.
C'est ainsi que l'idée d'un homme-dieu ou d'un dieu-homme pourrait bien avoir été propre au judaisme avant de nous être connue par le biais du christianisme. La notion d'homme-dieu
nous convient assez bien dans le cadre de la dialectique hommes/femmes qui est au coeur
de la sexo-cyclologie (SC). En dissociant l'homme (masculin) de Dieu, l'on affaiblit ipso facto
l'image de l'homme et ce n'est peut être pas innocent! Ce faisant on introduit une
ambiguité : il y a un rapport entre le peuple et "son" dieu d'une part et un autre quant
à la rellation entre le peuple et son "guide", à l'image d'un Moïse. Nous y voyons cohabiter
et se croiser deux discours paralléles que l'on retrouve dans l'idée de royauté de droit divin, ou dans celle du prophéte, inspiré par Dieu.
On nous parle par ailleurs de l'amour que le peuple doit éprouver pour "son" dieu. Le Shéma *
Israel, commence par la recommandation: tu aimeras ton dieu et l'on sait la place du
Cantique des Cantiques dans la liturgie du Shabbat, le vendredi soir, texte éminemement sensuel et qui est censé émaner d'une femme s'adressant à son amant. Un dieu donc bien
humain et on a souvent parle d'anthropomorphisme.
On se demandera donc, au risque de paraitre sacrilége, si l'amour de Dieu n'est pas calque
sur celui des femmes pour les hommes providentiels. Rappelons que pour nous, les femmes
n'existent qu'en tant qu'ensemble, donc en tant que peuple et c'est en ce sens qu'elles
parviennent à l'uniré alors que l'homme doit s'assumer dans sa singularité pour apparaitre
comme chef capable de féconder tout un groupe de femmes tant physiquement qu'intellectuellement.
Il nous semble, en tout cas, que l'homme peut être jaloux de ce dieu auquel les femmes s'adressent mais dans le christianisme ce dieu est aussi homme et l'Eglise (catholique romaine) se perpétue de siècle en siècle de par les élections des papes- hommes. Chez les Juifs, le probléme est encore plus aigu puisque Dieu y est radicalement séparé de l'homme, même s'il est indiqué que l'homme a été crée à l'image, à la ressemblance de Dieu, "mâle et femelle". (Genése Ch. I). On retrouve là une certaine ambiguité.
Ne pourrait-on donc admettre que Jésus aurait voulu restituer dans le judaisme la place de
l'homme-dieu laquelle aurait été compromise. En ce sens, est-ce que tout homme ne
serait pas virtuellement dieu?
On retrouverait la polarité hommes-dieux et peuple-femmes. Ce qui conduirait à distinguer
plus que jamais radicalement les deux sexes.


JHB
29. 02 16

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