L’homme et sa maisonnée: loisirs et travail véhiculaire.
par Jacques Halbronn
Une société se doit de fonctionner sur un mode duel. D’où la
nécessité de deux poids, deux mesures. Le monde de la maisonnée est
marqué par le travail. Celui qui ne réalise pas ce qu’on lui a demandé
n’y a pas sa place.Celui, a contrario, qui se plie à un tel emploi du
temps, démontre ainsi son appartenance à la dite maisonnée. .
Ce travail peut dans bien des cas se résumer par un mot: le véhicule et un verbe: véhiculer.
La notion de véhicule signfie que l’on est porteur de quelque chose
que l’on vous a confié, ce qui peut s’apparenter à la transmission, la
délégation d’un certain pouvoir. on parle de « fondé de pouvoir », de
« chargé de mission » etc.
Ceux qui sont du côté du centre du systéme autour duquel gravite la
dite maisonnée n’ont pas les mêmes contraintes. Leur mode de vie serait
plutôt marqué par le loisir.(otium en latin). Mais un facteur marquant
serait selon nous une certaine créativité qui leur évite la tentation
d’avoir à tenir le rôle du véhicule, ce qui permet d’exister par
procuration.
Idéalement, l’homme du « centre » ne se sert d’aucun objet, d’aucun
outil, ce qu’avait fort bien décrit Jean-Jacques Rousseau en 1753-55
dans son Discours sur l’origine et le fondement des inégalités. Au
contraire, le membre de la maisonnée brandit un outil, fait fonctionner
une machine; la sert. il est appareillé Mais si l’on assimile les
animaux domestiques à des machines, le cultivateur fait partie
intégrante de la maisonnée.
Quelles relations économiques d’échange sont à l’oeuvre entre la
maisonnée et son centre d’attraction? le centre transmet sa production
créative à la maisonnée, qui pourra la diffuser, a véhiculer et en
échange, il obtiendra de quoi se nourrir à moins qu’il ne se contente
des résultats de la chasse et de la cueillette. Nous dirons que le
centre crée et que la maisonnée en est incapable, ce qui est compensé
par la véhiculation de ce qui lui est transmis. La maisonnée ne crée
pas, parce qu’elle est créée.(cf le mythe du golem, de Frankenstein
etc)
En fait, le créateur n’a pas vraiment besoin de ce qu’il a créé ni
la nécessité de le conserver puisqu’il peut constamment se renouveler.
C’est la maisonnée qui entend stocker, conserver ce qui émane du centre
de peur un jour de ne plus rien recevoir du centre.
Le rapport entre la maisonnée et le centre est marqué cycliquement
par des tensions qui sont résolues au niveau cyclique. Il y a un temps
où la maisonnée est réceptrice, est fécondée, accepte de véhiculer et il
y a un temps où la maisonnée rêve de ne plus avoir à dépendre du
centre mais comme le Fils Prodigue, il y aura, à terme, un retour après
l »épuisement de l’héritage. L’homme est une fontaine vers laquelle la
femme retourne quand elle s’est vidée.
L’homme est dans la secrétion, mot que l’on pourrait préférer à tout autre concernant l’homme alors que la femme est véhicule.
Il importera ainsi selon nous de préciser que le rapport sexuel est
avant tout un acte masculin qui mobilise la femme en tant que
véhicule, uniquement en cas de procréation pleinement conduite à son
terme. Ce qui n’ »était au départ qu’une secrétion prend alors une autre
dimension gérée par la maisonnée comme lorsqu’un homme compose une
musique qui sera ensuite reprise et prolongée par une femme. En fait,
ce qui est choquant dans la prostitution féminine (en dehors donc de
tout enjeu de gestation) c’est de la présenter comme une affaire de
femmes. C’est pourquoi la loi d’avril 2016 qui verbalise l’homme et non
la femme fait sens, l’argent ne devrait pas jouer de rôle dans le
rapport sexuel sans suite au regard du véhicule féminin ce qui
renverrait à la question de la mère porteuse.
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JHB
25 08 16
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