lundi 6 novembre 2017
Les livres deutérocanoniques exclus de la Bible
Les livres deutérocanoniques
La Bible comprend l'Ancien et le Nouveau Testament. Dieu a révélé le premier aux Juifs et le second aux Chrétiens, l'ensemble constitue la révélation de Dieu à l'homme.
L'ANCIEN TESTAMENT comprend 39 livres (initialement on en comptait 22 ou 24 mais il s'agit toujours des mêmes écrits qui étaient regroupés de façon différente. Par exemple les 12 "petits prophètes" ne comptaient que pour un livre dans les anciennes éditions)
LE NOUVEAU TESTAMENT comprend 27 livres.
Si toutes les traductions françaises de la Bible contiennent 27 livres dans le Nouveau Testament, nous devons signaler que certaines traductions comportent 46 livres dans l'Ancien Testament au lieu de 39. Pourquoi?
LE CANON JUIF BIBLIQUE
Un écrivain inspiré tel que l'apôtre Paul reconnait que les oracles de l'Ancien Testament ont été confiés aux Juifs (Romains 3.2), c'est donc vers eux que nous devons nous tourner pour connaitre les Ecrits révélés par Dieu à son peuple.
Une simple consultation des récensions hébraïques ou des versions juives (par exemple celle du Rabbinat français) nous montre que les juifs acceptent 39 livres comme inspirés.
La position de la communauté Juive n'a jamais changé et nous prendront à témoin l'historien Josèphe qui affirme que le nombre de livres tenus pour divins par les Juifs sont au nombre de 22 (voir note précédente) et qui repousse les autres livres, écrits depuis Artaxercès, comme n'ayant qu'une autorité humaine. Or c'est le cas de ces livres qui ont été ajoutés à l'Ancien Testament, après que le dernier prophète, Malachie, ait écrit son livre.
D'OU VIENNENT LES LIVRES deutérocanoniques ?
On a appelé apocryphes les livres deutérocanoniques, c'est à dire, cachés, douteux, ces livres dont les Juifs ont toujours nié l'inspiration et qui se trouvent actuellement dans certaines versions de la Bible. Quoique compris sous un même nom ils n'ont presque rien de commun entre eux : ils différent non seulement par le sujet et par la forme mais encore par le pays d'où ils proviennent (Palestine, Egypte) et par la langue originale (Hébreu, Araméen, Grec).
Au 3 eme siècle avant notre ère la langue grecque était la plus répandue. Ptolémée Philadelphe, pour garnir son impressionnante bibliothèque, demanda la traduction des écrits religieux juifs. C'est ainsi qu'apparut la "Septante", traduction grecque des écrits inspirés juifs, auquels furent ajoutés diverses narrations profanes.
Le Nouveau Testament, écrit en grec, se réfère souvent aux écrits de l'Ancien Testament, et cite celui-ci dans la traduction grecque de la "Septante", mais jamais les "deutérocanoniques" ne sont cités ni par notre Seigneur Jésus Christ, ni par aucun des auteurs inspirés.
Au 4eme siècle la langue commune est le latin. C'est ainsi que Jérome, secrétaire du pape, est chargé de traduire la Bible dans "la langue de Virgile". Après avoir traduit le Nouveau Testament, il essaye, selon les ordres reçus, de traduire l'Ancien à partir de la "Septante": il doit y renoncer et se perfectionne en Hébreu pour nous donner la célèbre traduction de la "Vulgate" qui contient précisément les deutérocanoniques. Jérôme est un homme de grand savoir, un "Père de l'Eglise", aussi son avis sur la question des deutérocanoniques est-il fondamental. Il confesse que s'il a traduit ces fables ce n'est que pour se préter aux préjugés du peuple ; mais qu'il les a marqués d'un style "afin, en quelque sorte, de les égorger".
C'est finalement Augustin qui fit admettre les deutérocanoniques aux conciles d'Hippone et de Carthage mais seulement comme livres qui pourraient être lus et cités.) et beaucoup d'autres évêques et docteurs qui affirment que les deutérocanoniques ne sont pas les oracles de Dieu.
Au seizième siècle, la Renaissance d'une part et la Réforme de l'autre influence les mentalités:
En 1534, Luther, dans son édition de la bible, extrait les livres deutérocanoniques de leur place traditionnelle et les groupe à la fin de l'Ancien Testament sous l'entête:
"Apocryphes: livres à ne pas considérer à l'égal des Ecritures Saintes, mais utiles et bons à lire."
En 1546 débute le concile de Trente, les autorités ecclésiastiques réunies ratifient l'exclusivité de la Vulgate comme version officielle de l'Eglise romaine. En partie par réaction aux réformateurs le Concile:
- supprime le prologue de Jérôme, traducteur de la Vulgate: "tout ouvrage qui ne figue pas parmi les 24 livres (renvoi à la première note) de la Bible Hébraïque doit être considéré comme apocryphe c'est à dire non canonique".
- écarte certains livres deutérocanoniques tels que le Troisième et le Quatrième livre d'Esdras
- porte les autres au bénéfice d'une prétendue inspiration divine: ils devinrent alors les livres "deutérocanoniques" (deuxième canon).
Jusqu'au 20 eme siècle (Crampon 1905) toutes les traductions catholiques ont été faites sur la Vulgate ce qui explique que ces traductions contiennent 46 livres dans l'Ancien Testament, à la place de 39.
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