vendredi 27 octobre 2023
jacques halbronn Linguistique et politique. La voie sacrée de aa diphtongue
Jacques halbronn Linguistique et politique. La voie royale de la diphtongue
La diphtongue est la marque de fabrique de la langue française, dont le nom lui même comporte une diphtongue à l'instar la monnaie, le franc et de la peuplade des Francs. On peut dire qu'il s'agit là d'un trésor, d'une pratique sacrée. Un mot revient constamment en français: l'adjectif "bon" qui est décliné de toutes sortes de façons, au masculin mais aussi sous la forme féminine primaire, "bonne", qui ne respecte pas la diphtongaison ou si l'on préfére n'y a pas accés.
Ce son "bon" ou "bonne" fait pendant à l'anglais good et right, à l'hébreu tov.(shana tova) On en donne une liste non exhaustive. Bon voyage, bonne santé, bon appétit, bon courage, bonne année, bonsoir, bonjour, bon anniversaire, bonnes fêtes, bonheur, bonne foi, sans parler de la forme "bien" comme dans Bienvenue, devenant en anglais Welcome et en italien Benvenuto sans respect de la diphtongue. On retrouve notre diphtongue dans les dérivés de verbe, comme parlement passé en anglais sans sa diphtongue, ou encore agreement. La diphtongue vaut aussi pour les adverbes du français et les anglais ont préféré remplacer le "ment" par le "ly", qui n'a plus rien à voir avec le processus diphtonguant, spécialement devenant ainsi specially. Pourtant, ce son diphtongué se retrouve tout de même en anglais dans I don't, I can't alors que le participe présent du français en ant, quand il passe en anglais dans de nombreuses tournures, se voit décomposé donc dédiphtongué. Le fait que l'anglais ne marque pas le genre pour les adjectifs et les participes, le dispense de toute façon de recourir à toute diphtongaison ou diphtongation.
Selon nous, à l'origine, l'allemand était fortement diphtongué comme en témoignent des formes écrites éminemment diphtongables :ein, nein, kein, sein, dein, mein, qui font pendant au français un, non, aucun son, ton, mon. En français, la diphtongue est présente et constitué un marqueur de genre alors qu'elle est occultéé en raison d'une mauvaise transmission des codes de prononciation en allemand, où au lieu d'opposer diphtongaison et non diphtongaison, l'on prononce le "e" comme une voyelle à part entière alors qu'il s'agit d'un facteur diacritique dont nous avons décrit la double fonction ailleurs. Notons ainsi en français le mien masculin diphtongué et la mienne, pour le féminin, non diphtongué, en raison précisément de la lettre e postérieure.
Il convient, enfin, d'inverser le passage du masculin au féminin, si souvent exposé dans les grammaires, alors qu'en réalité, l'on part du féminin pour aller vers le masculin, selon un processus de contraction qui exige une initiation spécifique chez les locuteurs et l'on peut penser que la diphtongue a du jouer un rôle de discrimination des sexes, les femmes n'ayant pas le droit de diphtonguer; ce qui était signalé par la présence de la lettre e à la suite de la diphtongue. L'hébreu, du moins tel qu'il se présente dans le Livre de la Genése, prône le passage du masculin au féminin au chapitre II avec le verset qui déclare que le féminin de Ish (homme) sera Isha (femme).
La question est de savoir si l'hébreu comporte ou non une potentialité de diphtongaison même quand celle-ci ne se réalisé plus. Nous avons signalé le marqueur d'antinomie : Ein (Ein Soph, infini), Eineni qui est en synonymie avec "Lo". C'est soit la trace d'un processus disparu soit celle d'un emprunt ponctuel à une autre famille de langue; En ce qui concerne le yiddish, proche de l'allemand, la dphtongaison virtuelle est plus nette mais ne parvient pas ou plus au stade supérieur de l'oralité, pas plus d'ailleurs que l'allemand classique.
JHB 27 10 23
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