samedi 11 novembre 2023
jacques halbronn le participe passé français;
jacques halbronn Le participe passé français
Pour comprendre pleinement l'articulation de la langue française, il convient de repérer quels en sont les éléments moteurs. Nous avons pointé le rôle double de la lettre "e" qui sert de verrou entre les consonnes et les voyelles, selon que celle-ci se situe avant ou après la consonne. C'est ainsi que l'auxiliaire être, donnera le son "é" pour tu es mais aussi il est, masquant la ou les consonnes qui le suivent. Nous avons signalé que cette régle est parfois faussée par l'alignement de l'écrit sur l'oral, comme pour le participe passé anciennement se finissant en 'ed" (ce qui est attesté par l'emprunt de l'anglais) et rendu à l'écrit par un é. Mais cela ne s'est pas appliqué pour l'infinitif en er qui doit se prononcé également "é" mais qui n'a pas été impacté par l'oral à l'écrit.
Le cas de l'infinitif mérite le détour. Il sert à la fois à la formation du futur en français : manger, je mangerai avec la suffixation du verbe avoir je manger/ai, tu manger/as etc. L'anglais et l'allemand se servent également de l'infinitif pour former leur futur. I will pay mais par le biais d'une préfixation "shall", "will" . En allemand wird, "werden". Dans ce cas le futur implique de venir compléter l'infinitif, pour produite une forme plus lourde.
En revanche pour ce qui est de la formation du participe passé, on aura affaire à une contraction et non à une extension. C'est ainsi que boire donnera "bu", savoir "su",croire "cru". Voilà qui met en évidence la position centrale de l'infinitif français. On ne retrouve pas cette ambivalence dans les autres langues latines qui n'ont d'ailleurs pas préservé la notion de contraction comme le français le fait pour ses adjectifs : vieille et vieux, dans le passage du féminin au masculin ou cheval et chevaux dans le passage du singulier au pluriel. En espagnol, on passe de recibir à recibido, le participe passé ne subissant nullement quelque contraction pas plus qu'il ne la pratique pour ses marqueurs de genre: viejo/vieja.
Dans le cas des verbes en "ir", en français, il faudrait ne pas prononcer le r final sauf en cas de liaison "interne" dans le cas du futur: manger, je mangerai, finir, je finirai; c'est donc par erreur que l'on prononce le r de l'infinitif; Par ailleurs, l'infinitif se confond à l'oral avec le participe, dans certains cas, mangé s'entend comme manger en raison de la régle du e antérieur tout comme fini(r) se rend comme "fini" mais fini doit s'écrire "finit" (comme en italien finita la comedia) tout comme mangé doit s'écrire manged, ce qui donne au féminin respectivement finite et mangede avec un t et un d qui se prononcent en raison du e postérieur;
JHB 11. 11 23
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