lundi 16 mai 2016

Jacques Halbronn Le songe de Joseph dans la genése et dans l'Evangile de Mathieu

Le songe  de Joseph dans la Génése et dans l’Evangile de Mathieu
par  Jacques  Halbronn
Dans l’étude des relations entre les deux Testaments, le cas du personnage de Joseph ne semble pas avoir été mis en lumière. Or, comment ne pas percevoir les similitudes entre  le Joseph, fils de Jacob,  dans la genése et le Joseph, fiancé de Marie, »mère de Jésus » dans
l’Evangile selon Mathieu? Le fait que ces deux personnages aient le même prénom ne saurait être-selon nous- le fait du pur hasard, de la coincidence.
I  Le Joseph de la Genése
Au Livre de la Genése (ch. XXXVII),  il est question d’un songe qu’aurait fait Joseph-fils de Rachel, une des 4 mères)  où il voit onze étoiles plus la Lune et le soleil s’incliner devant lui. Il est évident que Joesph fait partie d’un ensemble de 12 étoiles, un chiffre nullement indifférent au regard de calendrier et par voie de conséquence  du Zodiaque. Rappelons que les fils de Jacob  sont  supposés être à l’origine des 12 tribus d’Israel (ancien nom de Jacob). On notera ce passage de l’individu à la tribu qui en émane, la tribu étant en fait l’équivalent du peuple.
Pourquoi un tel songe est-il relaté dans l’Ancien Testament,? Nous avons la faiblesse de penser que tout ce qui s’y trouve n’y a pas été mis par hasard même si nous n’en perecevons pas nécessairement la raison de nos jours. On peut aussi penser que certaines données peuvent être extraiten, sorties du contexte dans lequel on nous les délivre.
Nous proposerons pour notre part la lecture suivante: le soleil et la Lune représenteraient « Dieu » dont on nous dit qu’il est androgyne,  puisque Adam, androgyne, est dit être à son image. Quand aux fils de de Jacob-Israël, ils représentent l’ensemble des peuples crées en quelque sorte par « Dieu » et le peuple hébreu serait l’un de ces peuples devant lequel les autres peuples s’inclineraient. On nous dit que les (demi) frères de Joseph, déjà  jaloux de la préférence de leurs parents envers leur frères, à l’entendre raconter un tel rêve, se mirent à le haïr encore plus. Ce verbe nous renvoie, nous semble-t-il, à  cette hostilité dont le peuple hébreu (puis juif) aura été l’objet. C’est au fond une des premières manifestations de l’antijudaïsme qui deviendra de l’antisémitisme et de l’antisionisme.
On nous objectera bien sûr que les frères de Joseph sont des Hébreux comme lui! Mais comme on l’a dit, il faut parfois s’abstraire de certains éléments du récit biblique et n’en retenir que certains aspects, si cela en vaut la peine.
Imaginons donc que cette « parabole » qui est proposée au lecteur vise en réalité à situer le peuple hébreu parmi les autres peuples et dans leur rapport à Dieu, notamment au regard de l’élection, thème qui sera clairement exposé devant Moïse (Livre de l’Exode). Il y a là une problématique théologique fort intéressante, n’est-il pas vrai?
Il convient en effet de rappeler que s’il y a eu- comme on nous le laisse entendre - élection, il a bien fallu que « Dieu » ait le choix entre plusieurs peuples et qu’il ait manifesté sa préférence, ce qui n’a pas forcément du plaire à ceux qui n’avaient pas été choisis. On connait la suite qui n’est pas sans faire songer à quelque forme de pogrom, en tout cas d’expulsion, ce qui revêt quelque caractère prophétique à moins que cela ne fasse écho à des événements s’étant déjà produits par le passé et dont ceux que nous connaissons ne seraient que le prolongement.
Le songe de Joseph – qui comporte deux versions en ce même chapitre puisque l’on nous parle aussi de onze gerbes de blé. C’est dire que l’exemple est réitéré et qu’on y insiste. Le songe suivant sera celui que fera Pharaon et qu’interprétera le dit Joseph. Et l’on sait que l’alliance entre « Dieu » et le peuple hébreu sera scellée par la « Sortie d’Egypte » comme il est rappelé dans la liturgie juive  jusqu’à nos jours, ce qui est célébré notamment par la fête de Pessah (Pâques,autour de l’équinoxe de printemps)
Le mot qui désigne les peuples en hébreu est  soit « goy », soit « am » souvent préféré par les Juifs alors que « goy » désignerait plutôt le « non juif » (d’où la formule du « Shabbes Goy », le goy du Shabbat qui accomplit les tâches interdites aux Juifs). Mais c »‘est bien le terme « goy » qui est utilisé quand Abram se voit promettre d’être le père (Av) d »‘un « grand peuple », dans un chapitre qui précédé bien évidemment celui qui nous concerne ici, puisque Abraham est le grand père de Jacob et donc l’arrière grand père de Joseph, si tant est que l’on doive prendre une telle généalogie à la lettre.
Un autre probléme se pose qui concerne l’existence d’autres dieux (rappelons que Elohim est un pluriel selon la grammaire hébraïque), puisque il est bien précisé qu’il ne faudra pas que les Hébreux rendent un culte à un autre Dieu (au début des Dix Commandements). Les autres peuples sont-ils voués à adorer d’autres dieux? Il semble bien – à en croire une certaine présentation  traditionnelle du monothéisme -qu’ils aient préféré s’en tenir à ce Dieu qui a élu le peuple hébreu plutôt que d’aller voir ailleurs.
On  en restera donc à l’idée selon laquelle, ce qu’on appelle monothéisme nous raconte les rapports qu’un certain Dieu entretient avec sa création – une création relativement tardive car ce Dieu selon nous n’est pas celui des cinq premiers chapitres du Livre de la Genése. Ce dieu  (Yahvé) aurait donné naissance à 12 peuples puis aurait  « élu » l’un d’entre eux. Ces onze peuples, laissés pour compte, correspondraient à ceux qui auraient adhéré au christianisme et à l’Islam, ce qui expliquerait des références scripturaires communes.

II Le Joseph de l’Evangile selon Mathieu
Les premiers chapitres de l’Evangile selon (saint) Mathieu, se référent de manière récurrente aux songes d’un certain Joseph:
Mathieu Chapitre I
 » Marie (…) ayant  été fiancée à Joseph se trouva enceinte par la vertu du Saint Esprir (..) Un ange du Seigneur lui (Joseph) apparut en songe et dit  (..) C’esr lui (Jésus) qui sauvera ce peuple(??)
Mathieu  Ch.II
Lorsqu’ils (les rois mages) furent partis, voici un ange du Seigneur apparut en songe à Joseog et dit : lève -toi , prends le petit enfant et sa mère, fuis en Egypte »
Quand  Hérode fut mort, voici un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, ern Egypte (…)Mais  (…) divinement  averti en songe (Joseph) se retira dans le territoire de Galilée et vint demeurer  dans une ville  appelée Nazareth »
Les similitudes sont frappantes notamment avec ce départ en Egypte qui marquera la vie
du « premier »  Joseph.
On ajoutera que cette vierge fait résolument penser à un androgyne, capable d’enfanter dans recours extérieur, ce qui correspond au Chapitre I  de la genése. Par ailleurs, l’étoile des Mages est également en rapport avec le même premier chapitre qui traite de la création
des luminaires (soleil, lune) et des étoiles.

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