jacques Halbronn, Jésus était-il un Moise schizophrène?
Pour
nous, les deux Testaments ne se comprennent que si Jésus correspond à
Yahvé. S’il se dit ou si on le dit Fils de Dieu, c’est pour établir un
parrélele entr la situation des Hébreux en Egypte et celle qui est la
leur en Judée. Le problème, c’est que ce Jésus n’est pas sans évoquer le
personnage de Moïse lequle ne saurait être assimilé à Yahvé. Les deux
naissances se ressemblent (cf notre ouvrage Le Monde juif et
l’astrologie, op. Cit), celle de Moïse a été «immortalisée » par le film
Les Dix Commandements et elle n’a rien à envier avec celle de Jésus,
célébrée par la créche de Noël. Mais ce n’est que plus tard que les deux
personnages prendront pleinement conscience de leur mission mais par
excés de zéle on aura voulu que dès sa naissance Jésus ait été
« reconnu »?
Il
est clair selon nous que le personnage de Jésus – dont le nom n’est
d’ailleurs pas, sans évoquer celui de Moïse, « sauvé des eau »
(Yéshoua/Moshé)- renvoie tout autant à Yahvé venu sauver son peuple
avant de sauver l’Humanité, comme le voudrait une certaine exégése
chrétienne. Pour nous, c’est une affaire entre Yahvé et son peuple et
dont les autres peuples sont exclus. Certaines pièces du puzzle semblent
manquer à commencer par le refus de la théologie juive avant et après
l’émergence de Jésus, à identifier Yabvé au Fils ou à un des fils de
Dieu( Elohim). Or, cette idée de Fils de Dieu n’a pu faire sens du temps
de Jésus que par rapport à Yahvé. D’ailleurs, si les Chrétiens ont
adjoint les deux Testaments, c’est bien en raison d’un tel parlléle et
du précédent égyptien, ce qui est d’autant plus logique que c’est en
cette terre « promise » que les Hébreux se trouvent comme prévu. La
délivrance du joug romain ferait ainsi pendant à la délivrance du joug
égyptien et les miracles accomplis par Jésus évoquient ceux accomplis
par Moise. La célébration, à Pessah, chaque année, par les Juifs
rappelle cet événement fondateur de ce dieu qui les a libérés et qui
pourrait le faire à nouveau.
Les deux volets testamentaires se répondent.
Luc
XXIV, 44 Jésus : « Tout ce que disent à mon sujet la Loi de Moïse, les
livres des prophétes et les psaumes,, tout cela doit se réaliser »
Mais
un autre facteur vient brouiller les cartes, c’est le statut de Jésus
qui semble être une étrange syntthèse entre Moïse et Yahvé.. Cette
confusion, nous l’avions déjà notée à propos du pemier chapitre de
l’Evangile de Mathieu avec au sein du meme chapitre une chronologie qui
aboutit à Joseph et le récit d’une naissance de Jésus qui s’opère sans
l’intervention du dit Joseph ! D’une part ,une naissance humaine, de
l’autre une naissance divine, ce qui souligne la dualité du personnage
tel qu’il a fini par être dessiné à la fois par les commentateurs et les
traducteurs mais aussi par les scribes et les rédacteurs.. Il reste le
temps de la Résurrection- au lendemain de la crucifixion, où Jésus
apparaît comme Yahvé à Moïse, notamment lors de l’épisode du Buisson
Ardent. Cette « mort » de Jésus lui permet en quelque sorte de se
présenter non plus comme Moise mais comme Yahvé – on songe à une forme
de schizophrénie relevant de la psychiatrie, où deux personnages
cohabitent au sein d’une même personne- et en cela un tel drame de la
Croix s’avère nécessaire à la bonne conduite du récit. Autrement dit, on
n’a pas de rencontre entre Jésus et Yahvé mais la transmutation de
Jésus en Yahvé., dans les tous derniers chapitres des divers Evangiles.
C’est par la Croix que Jésus révéle, accède à sa dimension divine de
Fils de Dieu, c’est par elle que Jésus bascule dans une autre dimension
de son être double et torturé de ce fait. (on pense à un film comme
Mulholland Drive ou au Psychose de Hitchcock)
Il
est remarquable que ce Yahvé sauveur qui est atendu par les Juifs soit
devenu ce Jésus, issu de leurs rangs, à l’instar de Moïse mais qui
serait également lui-même Yahvé dont on nous dit – dansles milieux
chrétiens – qu’il n’est pas venu cette fois pour « sauvers » les Juifs
mais toute l’Humanité et non plus de l’esclavage du fait d’un autre
peuple mais d’une sorte d’asservissement et de dépravation non plus
charnels mais spirituels..
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