mardi 20 juin 2017


jacques Halbronn, Jésus était-il un Moise schizophrène?

Pour nous, les deux Testaments ne se comprennent que si Jésus correspond à Yahvé. S’il se dit ou si on le dit Fils de Dieu, c’est pour établir un parrélele entr la situation des Hébreux en Egypte et celle qui est la leur en Judée. Le problème, c’est que ce Jésus n’est pas sans évoquer le personnage de Moïse lequle ne saurait être assimilé à Yahvé. Les deux naissances se ressemblent (cf notre ouvrage Le Monde juif et l’astrologie, op. Cit), celle de Moïse a été «immortalisée » par le film Les Dix Commandements et elle n’a rien à envier avec celle de Jésus, célébrée par la créche de Noël. Mais ce n’est que plus tard que les deux personnages prendront pleinement conscience de leur mission mais par excés de zéle on aura voulu que dès sa naissance Jésus ait été « reconnu »?
Il est clair selon nous que le personnage de Jésus – dont le nom n’est d’ailleurs pas, sans évoquer celui de Moïse, « sauvé des eau » (Yéshoua/Moshé)- renvoie tout autant à Yahvé venu sauver son peuple avant de sauver l’Humanité, comme le voudrait une certaine exégése chrétienne. Pour nous, c’est une affaire entre Yahvé et son peuple et dont les autres peuples sont exclus. Certaines pièces du puzzle semblent manquer à commencer par le refus de la théologie juive avant et après l’émergence de Jésus, à identifier Yabvé au Fils ou à un des fils de Dieu( Elohim). Or, cette idée de Fils de Dieu n’a pu faire sens du temps de Jésus que par rapport à Yahvé. D’ailleurs, si les Chrétiens ont adjoint les deux Testaments, c’est bien en raison d’un tel parlléle et du précédent égyptien, ce qui est d’autant plus logique que c’est en cette terre « promise » que les Hébreux se trouvent comme prévu. La délivrance du joug romain ferait ainsi pendant à la délivrance du joug égyptien et les miracles accomplis par Jésus évoquient ceux accomplis par Moise. La célébration, à Pessah, chaque année, par les Juifs rappelle cet événement fondateur de ce dieu qui les a libérés et qui pourrait le faire à nouveau.
Les deux volets testamentaires se répondent.
Luc XXIV, 44 Jésus : « Tout ce que disent à mon sujet la Loi de Moïse, les livres des prophétes et les psaumes,, tout cela doit se réaliser »
Mais un autre facteur vient brouiller les cartes, c’est le statut de Jésus qui semble être une étrange syntthèse entre Moïse et Yahvé.. Cette confusion, nous l’avions déjà notée à propos du pemier chapitre de l’Evangile de Mathieu avec au sein du meme chapitre une chronologie qui aboutit à Joseph et le récit d’une naissance de Jésus qui s’opère sans l’intervention du dit Joseph ! D’une part ,une naissance humaine, de l’autre une naissance divine, ce qui souligne la dualité du personnage tel qu’il a fini par être dessiné à la fois par les commentateurs et les traducteurs mais aussi par les scribes et les rédacteurs.. Il reste le temps de la Résurrection- au lendemain de la crucifixion, où Jésus apparaît comme Yahvé à Moïse, notamment lors de l’épisode du Buisson Ardent. Cette « mort » de Jésus lui permet en quelque sorte de se présenter non plus comme Moise mais comme Yahvé – on songe à une forme de schizophrénie relevant de la psychiatrie, où deux personnages cohabitent au sein d’une même personne- et en cela un tel drame de la Croix s’avère nécessaire à la bonne conduite du récit. Autrement dit, on n’a pas de rencontre entre Jésus et Yahvé mais la transmutation de Jésus en Yahvé., dans les tous derniers chapitres des divers Evangiles. C’est par la Croix que Jésus révéle, accède à sa dimension divine de Fils de Dieu, c’est par elle que Jésus bascule dans une autre dimension de son être double et torturé de ce fait. (on pense à un film comme Mulholland Drive ou au Psychose de Hitchcock)
Il est remarquable que ce Yahvé sauveur qui est atendu par les Juifs soit devenu ce Jésus, issu de leurs rangs, à l’instar de Moïse mais qui serait également lui-même Yahvé dont on nous dit – dansles milieux chrétiens – qu’il n’est pas venu cette fois pour « sauvers » les Juifs mais toute l’Humanité  et non plus de l’esclavage du fait d’un autre peuple mais d’une sorte d’asservissement et de dépravation non plus charnels mais spirituels..

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