mardi 30 mars 2021

jacques Halbronn . Linguistique comparée. Le statut de la lettre "e" en français.

LINGUISTIQUE Le statut de la lettre « e » en français La lettre « e » en français implique un traitement particulier du fait de son ambivalence, son statut pouvant changer selon le contexte. Deux cas de figure se présentent : celui du « e » comme déterminant de la prononciation d’une consonne et celui du « e » comme voyelle à part entière et rendue dans nombre de cas par un accent sur le e comme pour le participe de la première conjugaison en « é » final. I Le e comme auxiliaire La lettre e en français « parlé » permet de relier entre elles les deux consonnes qui l’entourent. Tantôt, le e est remplacé par une apostrophe dans le texte « écrit » comme « j’aime » à la place de « je aime » mais c’est le plus souvent devant une voyelle. Mais dans la langue parlée, même quand le e figure, il n’est pas censé se prononcer pour autant.Il n’est prononcé que dans la langue apprise mais non dans la langue « maternelle ». Il est prononcé dans la poésie qui s’articule sur des « pieds », des syllabes, ce qui perturbe le cours naturel de la langue française. Pourtant, quand on épelle les lettres de l’alphabet phonique du français, au lieu de prononcer « é » pour la lettre « e », on rend, à tort par le son « e »! II Le e devenant « é ». Il existe toutefois une autre « régle » également « non écrite » qui concerne le rôle du « e » devant une consonne finale. C’est notamment le cas du e, dans la première conjugaison pour la prononciation de l’infinitif : manger, chanter, bercer etc. Dans ce cas, le e devient un « é » et c’est notamment le cas pour le participe passé, lequel s’écrivait à l’origine « ed », comme c’est encore le cas en anglais, sous l’influence du français : Ici l’accent sur le e remplace une consonne « muette » parce que non suivie d’un e « auxiliaire ». On voit là se combiner les deux statuts de la lettre « e ». Manged se prononçait « mangé » mais s’écrivait manged de façon à permettre la formation du féminin:mangede. D’ailleurs, dans les autres conjugaisons comme pour « écrire », on a « écrit » au masculin et « écrite » au féminin. Le cas du futur est intéressant : on passe de l’infinitif manger au futur mangerai. Dans le premier cas, c’est le statut « é » qui prévaut alors que dans le second cas, c’est le statut du e auxiliaire qui s’impose : « je mang’rai. » Nous terminerons notre exposé en abordant l’article défini au pluriel du français : « les » qui ne propose aucune différence entre le masculin et le féminin à la différence, notamment, de l’espagnol ; los et las. L’anglais aura suivi ici l’exemple du français avec son ‘the » invariable. On notera que pour « les », c’est la règle du son « é » qui s’impose. Le contraste avec l’espagnol se creuse : les autres en français los otros, las otras en espagnol. Là encore, l’anglais emboite le pas du français : other , others, sans marqueur de genre, si ce n’est qu’il prononce le marqueur de nombre avec le « s » final, ce que ne fait pas le français lequel n’entend pas prononcer une consonne finale non suivie du « e » auxiliaire. Mais comment se fait-il alors que l’on ne prononce pas ‘autres » avec le son ‘é » ce qui donnerait à l’oral « autré » d’autant que ‘les » se prononce « lé » dans « les autres » ? On note que le français se sépare ici remarquablement de cette autre langue « latine’ qu’est l’espagnol mais que sur certains points l’espagnol est plus proche de l’anglais que ne l’est le français, notamment quand il prononce systématiquement tous les « s » terminaux du pluriel. JHB 30 03 21

lundi 29 mars 2021

jacques Halbronn L'obstacle épistémologique du métalangage en linguistique et en astrologie

L'obstacle épistémologique du métalangage en linguistique et en astrologie par Jacques Halbronn Séparer le bon grain de l'ivraie. On peut transposer à propos du traitement du métalangage lequel constitue un obstacle fatal à la compréhension, à l'intelligence du mode d'emploi des textes et des langues.. Paradoxalement, c'est dans le domaine de la langue que le métalangage serait le plus source d'erreur. En règle générale, l'on aurait tendance à croire que toutes les lettres d'un mot doivent se prononcer. D'où la formule courante « cela s'écrit comme cela se prononce » et en même temps, dans l'apprentissage de la langue française, ne nous dit-on pas que certaines lettres, sous certaines conditions, ne sauraient se faire entendre, comme dans le cas des consonnes en fin de mot ?. C'est ainsi que « mot » comporte en français un « t » final lequel est voué à une présence muette, en quelque sorte ! On y reviendra. Dans le cas de l'astrologie,se pose la question de ce qu'on appelle « symbolisme », c'est à dire de données supposées faire sens, dé livrer quelque message, receler de l'information.. C'est le cas du pittoresque des noms de signes du bélier à la vierge et de planètes de Mercure à Pluton, qui nous parlent alors que d'autres termes ne nous disent pas grand chose comme dans le cas des aspects qui se contentent de références géométriques. Carré, trigone (entendez triangle), sextil (entendez hexagone et même Conjonction ou Opposition. Comme l'astrologie serait un savoir triste sans le Zodiaque ! On connait l'adage : tout est bon dans le cochon. Rien à jeter ! Qu'est ce qui sert simplement d'ornement, d'emballage?Comment donc parvenir à faire le distingo ? Le débat n'est pas simple car parfois l'on garde ce qu'on devrait jeter et l'on jette ce que l'on devrait garder ! C'est le cas des étoiles fixes que l'on tend de nos jours à consiférer comme extéreieures à l'astrologie alors que les planètes nouvellement découvertes donc inconnues des Anciens occupent le haut du pavé ! La question se pose de savoir si cette symbolique zodiacoo-mythologique est le fait des astronomes ou des astrologues. Si elle est le fait des astronomes, l'on comprend que cette symbolique reléve en effet d'un méta-langage qui n'a évidemment pas la même valeur ou rigueur scientifique que la réalité planétaire ou stellaire. En revanche, si c'est le fait des astrologues, comme nombreux semblent vouloir le croire, l'on sera enclin à leur accorder une grande importance pour la pratique de l'astrologie, d'où le débat sur la précession des équinoxes en ce que ce glissement anéantirait le travail de balisage du ciel effectué par les astrologues. Selon nous, il s'agit bel et bien d'un emprunt du métalangage des astronomes par les astrologues. Quant au choix des dieux attribués aux planètes, force est de constater que de nombreuses divinités ne trouvèrent pas de place dans le « septénaire », celles-ci durent attendre, en quelque sorte, la fin du XVIIIe siècle pour accéder progressivement au statut planétaire, à commencer par Uranus.(planéte découverte par télescope en 1781 depuis la ville de Bath, en Angleterre). Selon nous, ce qui caractérise le métalangage, c'est qu'il n'est pas conservé avec soin puisque l'on n'en fait qu'un usage en quelque sorte fictif. Il ne faut donc pas s'étonner de la corruption (cf notre article dans l'Encyclopaedia Universalis) dans lequel cette série nous est parvenue, quand on la compare à ses sources, à savoir l'iconographie des mois de l'année telle que conservée dans les Livres d'Heures (cf les Très Riches Heures du Duc de Berry) On peut aussi parler de métalangage à propos des Centuries de Nostradamus, nombre de quatrains ayant été repris de la prose de guides de voyages et de pélerinages – ceux notamment de Charles Estienne, comme l'a montré Chantal Liaroutzos (Revue Réforme Humanisme Renaissance, 1986). On aura eu affaire, semble -t-il à un travail de remplissage effectué un peu n'importe comment pour faire le compte de quatrains prévus.-chaque centurie devant en principe en comporter, comme l'indique le mot centurie- une centaine. Or, là encore, le débat existe : faut il prendre au sérieux ces quatrains ou bien les considérer comme une piétre imitation de l'oeuvre authentique de Michel de Nostre Dame (cf notre post doctorat Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle, EPHE 2007) ? Mais revenons au volet linguistique de la présente étude , les deux volets étant voués à s'éclairer mutuellement sur la question du métalangage, c'est à dire d'un langage ne faisant pas pleinement fonction de langage, d'un langage instrumentalisé..Là encore, il y a débat au regard de la description et donc de l'enseignement du français et notamment du français langue étrangère (FLE). Nous nous concentrerons ici sur la fonction métalinguistique en français de la lettre « e ». Souvent l'on se moque des locuteurs qui ne parvienent pas à prononcer le son généralement atttribué au « e » à la française. Rappelons que si nous partageons le même alphabet avec de nombreuses langues, nous ne récitons pas le dit alphabet « latin » de la même façon. C'est ainsi que les autres langues rendent la lettre « e » dans leurs alphabets respectifs à leur façon, ce qui correspond en général au son qui en français est traduit par un accent sur la lettre « e ». Mais avons-nous raison de tenir et de nous en tenir à un tel usage ? La thèse que nous soutenons ici est que la letttre « e » en français reléve du métalangage et qu'elle n'a pas à avoir de son propre.Nois nous appuierons sur la langue orale telle qu'elle est transmise comme le sont les langues « maternelles » sans passer par l'école. En effet, à l'école, on va rencontrer une autre façon de parler le français qui ne respecte le caractère de métalangage de la lettre « e », ce qui fait que bien des étrangers ayant appris notre langue ne la reconnaissent pas aisément quand il sont confrontés à des locuteurs francophones « naturels ». Pour l'élève français, se développe une sorte de schizophrénie : il « parle » une langue et quand il la lit à voix haute, cela devient autre chose ! D'aucuns iront jusqu'à dire que c'est la langue « scolaire » qui fait autorité. Ce qui n'est absolument pas notre avis. D'ailleurs, il suffit de considérer la fonction des apostrophes qui indique bien que dans nombre de cas, on ne prononce par la lettre « e » comme dans : « je l'aime » à la place de je le aime. Idem je te aime est devenu je t'aime.Quel enseignement en tirer ? Que l'écrit s'est aligné sur l'oral. Le e du français joue en fait un double rôle : tantôt il ne se prononce pas et tantôt il devient un « é ».par un phénoméne de contraction. C'est le cas de tous les participes se terminant en « é » et qui initialement se terminaient par la lettre « d », ce qui est resté dans les emprunts de l'anglais au français, le participe se présentant avec une finale en « ed ». Il en est ainsi pour les infinitifs où la forme « er » se rend par le son « é » mais cette fois, la consonne n'a pas disparu. Autrement dit, on ne devrait jamais trouver le son « e » en « bon » français. Il y a là erreur dans la transmission des codes de lecture. On l'observe dans les chansons : au clair de la lune où l'on insiste sur le son « «e » alors que la prononciation correcte devrait être « au claird'lalune » comme on dit « la voiture d'la voisine ». A contrario on trouve des chansons qui respectent ce principe du « saut' du « e » comme celle de Raymond Queneau, chantée pat Juliette Gréco : voilà du « vrai » français ! Si tu t'imagines, si tu t'imagines Fillette, fillette, si tu t'imagines Qu'ça va, qu'ça va, qu'ça va durer toujours On connait le cas de l'adjectif petit, que l'on rend volontiers avec une apostrophe : mon p'tit gars. Un étranger ne se risquera pas à parler ainsi, tant on lui aura appris à « tout » prononcer. En fait, quelle est donc la fonction métalinguistique de la lettre « e » en français ? C'est souvent au féminin que le « e » jouera ce rôle. Prenons le couple grand et grande. Est ce que dans 'grande » on entend le « e » ? Non, le e indique qu'il faut prononcer le « d » et sans le « e », on ne le prononcera point comme dans 'grand ». Idem pour petite et petit. Guy Béart trahit le français quand il chante « ma petite est comme l'eau » en marquant dans un même vers trois fois le « e » bien à tort ! On devrait dire « Ma p'tit' est comm'l'eau ». On notera qu'il est obligé de respectera l'apostrophe, autrement il faudrait dire 'la eau ». En fait, le e permet de relier les consonnes entre elles, ce qui exige une certaine gymnastique : « ifaut qu'j't'dise ». Ici le son « e » se réduit à un lien aussi tenu que possible entre consonnes et cela ne s'enseigne pas à l'école. Cela produit une musique très particulière du français. On notera aussi, par exemple, que l'on ne dit pas « de le » mais « du », pas « à le » mais « au ».etc, Nous avons là un bon exemple d'une lettre ayant une fonction spécifique par rapport à d'autres consonne, puisqu'elle indique par sa présence et son absence si telle consonne qui la précède doit ou non se prononcer. En ne respectant pas cette régle, on dénature la langue française tout comme on dénature l'astrologie en y introduisant des éléments devant servir uniquement de facteurs de localisation, de dénomination. La mauvaise monnaie chasse la bonne : l'aspect en astrologie devient ainsi secondaire par rapport au poids de la symbolique zodiacale, ce qui tend à fausser tout le processus d'interprétation des données cosmiques.. . JHB 28 03 21

samedi 27 mars 2021

Jacques Halbronn Les langues que nous apprenons nous déterminent

Jacques Halbronn Le symptome de la généralisation comme marque de mépris

Jacques Halbronn Le symptome de la généralisation comme marque de mépris Le mépris se traduit par un refus d'accorder trop d'importance à un probléme. En procédant par généralité abusive, l'on joue sur plusieurs tableaux: on caricature, on simplifie, marquant ainsi son dédain - et on rend la critique plus expéditive. Cela se manifeste dès que l'on parle des Juifs (au pluriel) ou de l'Astrologie (au singulier), par exemple. L'insistance à s'en tenir à un modéle unique d'une seule pièce fait partie intégrante et sournoise du processus de stigmatisation . Pas question de se fatiguer à examiner les choses de plus près, ce serait faire trop d'honneur au groupe ou au savoir considéré. Il y a là un non -dit: on ne pense que cela vaille la peine d'en faire plus. Cela ne le mérite pas. Le jeu n'en vaut pas la chandelle! Autrement dit, quel que soit le contenu du propos, il y a déjà un vice de forme dans la façon même de poser le probléme. Dans le cas de l'Astrologie, notamment, l'attitude hostile se soldera par un parti pris de globalisation en usant du singulier. Procédé qu'un Michel Gauquelin n'hésite pas à utiliser. (Songes et mensonges de l'astrologie) et de la sorte l'anti-astrologie produit du syncrétisme en mettant tout ce qui a trait à de l'astrologie dans le même sac, logé à la même enseigne, en vrac de sorte que dès lors que l'on porte atteinte à telle notion astrologique, c'est toute l'astrologie, dans sa totalité, que l'on atteint comme s'il s'agissait de la partie d'un corps qui, infectée, pourrait contaminer le corps tout entier. à la façon de la mort d'Henri II du fait d'une blessure à l'oeil (1559)/ Il y aurait donc une solidarité obligée :si ce n'est toi, c'est donc ton frère (Le loup et l'agneau). Cela conduit à ce que fait ou dit tel astrologue devrait rejaillir sur l'ensemble de la "profession" ou de la "confession". Il en est évidemment de même pour d'autres groupes comme pour les Juifs. L'on prend un malin plaisir à adopter une approche globale qui n'épargnerait personne du groupe en question, en pratiquant la technique, la tactique du préjugé. Le probléme, c'est que les groupes ainsi ciblés risquent fort d'entrer dans le jeu en contraignant leurs membres à faire preuve de "loyauté". On sait à quel point les attaques, les sanctions dirigées contre une communauté, une corporation peuvent servir à les souder, On dira que ce n'est pas le moment de se diviser, de se déchirer, de divorcer alors même que la mise en évidence de différences serait justement susceptible de neutraliser l'adversaire! Pour notre part, en tout cas, nous préférons le rejet du syncrétisme car c'est précisément du fait du syncrétisme qu'il y a crise, qu'il y a confusion, brouillage d'image et par voie de conséquence, mépris. Cercle vicieux! Dans les deux domaines cités, l'astrologie et le judaisme, où nous nous sommes spécialement engagés, depuis un bon demi-siècle, nous pensons qu'il faut séparer le bon grain de l'ivraie, les mauvaises herbes et les branches mortes des parties saines. C'est donc à l'encontre de la double tendance à englober que nous nous élevons, tant envers les adversaires que les défenseurs. Nous militons pour une nouvelle idée de l'astrologie tout comme une nouvelle posture du judaisme en mettant en évidence les clivages internes. car tout n'y est pas nécessairement compatible; Nous avons pu noter pour ce qui est , en tout cas, de l'astrologie, que les périodes de déclin sont marquées par un fléchissement des attaques qui lui sont adressées puisque le mépris conduit à ne même pas faire l'effort de lui consacrer du temps. JHB 27 03 21

dimanche 14 mars 2021

Jacques Halbronn Les Centuries et la récupération de l'antijudaisme d'Antoine Crespin

77 - "Roy de Bloys en Avignon regner" The Centuries and the Avignon context of the years 1560-1570 (site proohéties.it Confèrence donnée au Congrès mondial des Etudes Juives, Jerusalem. 2005 By Jacques Halbronn The progression and extension of the frontiers of the French Kingdom have always generated a certain number of problems which have been solved in various ways. As a result of annexions, the case of Provence, for instance, at the end of the XVth Century has been treated differently from the case of Alsace, later on, i n the XVIIth Century. As a matter of fact, every State having an antijewish attitude, from Spain in the XVIth century to Germany in the XXth century was to solve such problems when confronted with new possessions as Spain in Italy or Germany in Poland. Any movement of population by colonization, conquest, immigration creates new social problems especially when Jews are involved, the main reason being the extreme diversity of jewish conditions and attitudes, sometimes hardly compatible, existing from one place to another, a point well noticed by Theodor Herzl in his 1896, Judenstaat. (see our book Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siecle, Ed, Ramkat, 2002). It can involve the arrival of new non Jewish populations as well as Jewish. France was actually confronted with a rather specific question created by the transmission, as early as the XIIIth century, of a certain territory to the pontifical State, that is Avignon and the Comtat Venaissin, as a result of the Crusade against the Cathars (Albi), which eventually produced the so called Western Schism. When Languedoc then Provence fell under the authority of the French Kings, many Jews flew to the Church Territories which became a sort of Refuge to them, but there were already Jews since a long time in Avignon and the arrival of what we could call New Jews, that is Jews from another area did influence the situation of the local Jews. Hence names among the Pope Jews as Carcassonne which precisely seems to have been the name of Michel Nostradamus's grand father before taking the name of Nostredame.. Finally, the Avignon area became an enclave within the Kingdom with a rather significant Jewish minority, a fact which had to be tolerated by the French kingdom. As a matter of fact, it was not foreign in two ways since it was under the juridiction of the Pope of Rome and it was the only place where Jews could live without conversion, even though it was in difficult and humiliating conditions as having to wear a yellow hat. A pontifical enclave and a Jewish enclave, then. In 1566, was published a Description des misères et calamitez des derniers temps, de la consommation du monde, du royaume de l'Antechrist & du second advènement de nostre Seigneur Jésus Christ" (BNF) which is a French translation by Nicolas Le Clerc dit de Juvigné, of the De Consummatione mundi ac de Antichristo & secundo adventu Domini nostri Iesu Christi, published in Cologne, in 1563 at Maternus Cholin (BNF). The book claims that the "le Pape souffre les Juifs à Rome et y fait brûler les vrays Chrétiens". In 1569, for some reason, Pope Pie V decided to forbid the presence of Jews in the French area, they were asked to move to Rome (on the Mediteranean Sea) or to Ancona (on the Adriatic Sea), the only cities where Jews would still be authorized to stay within the Church States, this was the purpose of the Bulla Hebraeorum Gens, taken on the 25th of February. But the operation became not that easy to be fulfilled especially because of financial ties between the Jews and the Christians in the Avignon area.( see the testimony of a provencal Jew, Joseph Hacohen, in his Emek ha-bakha, 1575) One does not know if the Pope pronounced such an interdiction under the pressure of the French but what is certain is that the delays which came concerning such an application concerning the departure or the conversion of the Jews dwelling in the Pope States were not well accepted. The fact that Popes, in the next decades, changed their mind towards their Jews is indeed probably explained by foreign influences, which also came from the fact that the election of the Popes was in itself depending on various factors (see J. Halbronn, Papes et Propheties, decodages et influence. Ed. Axiome, 2005). The very fact that the 1569 Bulla did not even consider one reserved City in the French part of the Papal States, for the Jews seems rather suspect and a sign of a French intervention. In the future, Jews will be tolerated in four towns of the Comtat Venaissin, that is Carpentras, Cavaillon, Lisle (sur Sorgue) and of course Avignon. Among the reasons to expulse Jews, one which was often given was their superstitions, their use of magic, rather than their Judaism strictly speaking, in other words some form of corruption of their original message. (see J. Halbronn, Le monde juif et l’ astrologie, Milan, Arche, 1985). Such creeds responded to individual and pratical needs which might attract populations far from a submission to God s plans. Crespin and the French Avignon problem An important source of antisemitism but also sometimes of philosemitism is eschatology, prophetism and speculations, jewish and non jewish, about the end of the world, including the necessity for Jews to convert or/and to gather in Palestine. We would like to study a rather neglected aspect of the Avignon problem, in the first years of the 1570's, which belongs to the field of the "nostradamic" and "antinostradamic" literature and which involves a sort of French prophet named Antoine Crespin of whom not much is known apart from his work. If we trust the official nostradamic bibliography, Antoine Crespin used certain lines in his work and specially two connected with Avignon, appearing at the begining of his Demonstracion de l'Eclipce lamentable du Souleil que dura le long du jour de la Seint Michel dernier passé 1571 etc , Paris, Nicolas Dumont,(BNF) which was precisely dedicated to the Pope. It starts with those six lines: Le Roy de Bloys dans Avignon regner Une autre foys le peuple emnopolle Esleu sera renard ne soucent (sic) mot Faisant le S. public uivant (sic) pain d'orge Tirannizer après tout à ung cop Mectant à pies des plus grands sur la gorge followed by A nostre S. Père le Pape par l'astrologue du treschrestien Roy de France & de Madame la Duchesse de Savoye. Salut Crespin in this booklet and in some others (cf infra), on that occasion, attacks the Jews and the New Christians: ”nous en cognoissons un que tient des benefices dans la Comte d’Avignon tant temporels que spirituals encores (…) qu’il y a sept ou huict ans que feust baptisé que auparavant tenoit la loy des faulx iuifz insecrables (sic, pour exécrables) vella (sic pour voilà) pourquoy le peuple se met en erreur ». Integration of Crespin's verses within the Centuries Curiously enough, those lines also appear with the Nostradamus Centuries which are generally considered as having been published before the 1570s when they appear in Crespin's work : VIII, 38 Le Roy de Bloys dans Avignon régner Un autrefois le peuple emonopole Dedans le Rhosne par murs fera baigner Jusques à cinq le dernier pied de Nole. Translation and annotation by Theophile de Garencières in The true propheties or Prognostications of Michael Nostradamus (London, 1672) The King of Blois in Avignon shall Reign Another time the people do murmur He shall cause in the Rhosne to be bathed through the Walls As many as five, the last shall be near Nole "This fortelleth that a King of France shall take Avignon, which is a City of France belonging to the Pope. And that some of the People beginning to murmur and mutiny, he shall cause five of them to be thrown over the Walls into the Rhosne which is a swift River taht passeth by. Nole must be some place thereabouts" It sounds obvious to the commentator that "Roy de Bloys" means the French King, since Blois was an important location fot the Court on the river Loire, with its château. VIII, 52 Le Roy de Blois dans Avignon régner D'Amboise & Séme viendra le long de Lindre Ongle à Poitiers saintes aisles ruiner Devant Bony (sic) The King of Blois shall Reign in Avignon He shall come from Amboise and Seme along the Linder (sic, read the Indre) A Nail at Poitiers shall ruine the Holy Wings Before Bony. annot: The first Verse and the interpretation is easie. Amboise is a Town in France upon the River of Loire. The two last verses being imperfect admits of no interpretation, onely to let the Reader know that Poitiers is a very great City in France and Capital of the Province of Poitou. A third reference can be found in IX, 41 “Le grand Chyren soy saisir d’Avignon De Romme (sic) letres (lettres) en miel plein d’amertume Letre (Lettre) ambassade partir de Chanignon Carpentras pris par duc noir rouge plume” Translation by Garencière; The great Chyren shall seize upon Avignon Letters from Rome shall come full of bitterness Letters and Embassies shall go from Chanignon Carpentras taken by a Black Duke with a red Feather Garencières gives an interesting commentary, since he considers as granted that some quatrains have a prophetical value. So he does not hesitate - in his True Propheties of 1672 - to see in this third quatrain the prediction of a XVIIth century event connected with Avignon : Annot : This did happen lately, viz, some five or six years ago, when the Duke of Crequy Embassadour at Rome was affronted by the Corses which are the Popes Guard; for which the King of France demanded reparation and seized upon Avignon, till the Pope granted him that all the said Corses should be banished and a Pyramid erected in Rome to the perpetual infamy of that Nation. The connection of Crespin with the centurical canon seems, at first sight, to be reinforced by the fact that he is using some lines of the Centuries, although he never referred explicitly to the Centuries most probably because they did not exist yet - is the use of the first quatrain of the first Century in the centurical canon. Estant assis de nuict secret estude Seul reposé sus la selle d'airain Flambe exigue sortant de solitude Fait prospérer qui n'est à croire vain translation by Garencières: Sitting by night in my secret study Alone resting upon the Brazen Stool A slight flame breaking forth out of that solitude Makes me utter what is not in vain to believe Crespin uses several times this quatrain as another neonostradamic author also did before and one would imagine with difficulty the fact of using such a quatrain if it had been published before at the very begining of the said Centuries. Our thesis is that this quatrain had not yet been associated with the name of Michel de Nostredame, at the beginning of the 1570s. If it is true for this quatrain, it can also well be true for the Avignon quatrains which are concentrated within a same group of Centuries, that is the one comprehending Centuries VIII, IX, X which had a specific statute in many editions. As a matter of fact, one finds dozens of lines common between Crespin and the Centuries. It certainly is tempting to think that Crespin borrowed verses from the Centuries in the same way as he declares being himself Nostradamus. But we think that he wanted to prove that he was as good as Nostradamus more than just borrow part of his published work. If the Avignon lines, at least, are the work of Crespin, how come that it appears in the centurical canon which carries, ipso facto, a certain form of Antijudaism, reinforced by the presence of another verse about the Synagogue, still in the same VIIIth Century. VIII, 96: La synagogue sterile sans nul fruit Sera receu entre les infidels De Babylon la fille du porsuit Misere & triste luy trenchera les aisles. with an English translation by Theophile de Garencières and a short commentary The synagogue barren, without fruit Shall be received among the Infidels In Babylon,the daughter of the persecuted Miserable and sad shall cut her wings Annot. : A Synagogue is a place where the Jews assemble for Divine Worship, as the Christians do in Churches or Temples, the said Jews Synagogue is threatened here to be unfruitful and barren, and chiefly, in Babylon, by the means of a woman, daughter of one persecuted, belike of some of their own tribe, whom the rest did persecute (p. 351) The answer to this surprising issue concerning such texts has to do with the making of the centurical canon in the 1570s. Neonostradamism has been used to constitute the centurical corpus, in quite a syncretic way, gathering all sorts of documents, especially among those who belonged as Crespin obviously did to the nostradamic sphere. Crespin, imitating Nostradamus was a good recruit to be included within a nostradamic collection. It is interesting to mention, however, another explanation concerning those Avignon lines, proposed by Louis Schlosser ( La vie de Nostradamus, Paris, Belfond, 1985, p. 36) : "François Ier tenta à plusieurs reprises d'accroitre ses droits sur Avignon et sur le Comtat Venaissin; il n'y réussit que partiellement , comme le prouve l'ordonnance de Villers- Cotterets de 1539. En effet, le roi substitua le français au latin dans tous les actes de justice de ces territoires provençaux du Saint Siége. Nostradamus se fit l'écho de cette situation (..) dans deux de ses quatrains prophétiques où curieusement on voit revenir le même vers "Le Roy de Blois dans Avignon régner" But why Nostradamus publishing not earlier than in the 1550s, according to the lowest chronological evaluation, would have mentioned in a prophetic text an event already known of 1539? On the contrary, we believe that prophetism has to do with the future and quite often with a very near future, that one expects and which does not necessarily arrives as expected. This was the case with Crespin announcing an action which was not fully accomplished neither concerning the French power which never passed a certain level nor the Jewish presence which never totally ceased. Actually, we think that such an anachronism was due to the use of old documents that had not been properly identified by forgers and attributed to Nostradamus without being conscious of the chronological problem. Of course, later on, the 1569 Avignon events will belong to the past as the 1539 events but the question is : when the text appeared at first? With Crespin Demonstration of the 1571 Eclipse, do we have a commentary of a quatrain taken from already existing Centuries or do we have lines constituting a sort of political formula? One has believed that the Centuries were at least a versification of historical data but it seems that even the versification was largely borrowed and was just more or less redistributed, reshuffled, sometimes awkawardly as precisely in the case of "Roy de Bloys dans Avignon régner", which comes twice, within the same VIIIth Centurie..... Attacks againt New Christians The case of Nostradamus himself is an interesting example of the situation of the New Christians in France, in the middle of the XVIth Century. On century after the conversion, in 1455, of his grand father Guido Gassonnet, then becoming Pierre de Nostre dame, the physician and astrologer Michel, born in 1503, will be invited at the French Court for consultation with the royal couple, Henry de Valois and Catherine de Médicis. As a matter of fact, in 1550, Henry II had taken measures favorable to the presence of New Converts in Bordeaux. In any case, one could hardly assert that there were no Jews in France in the XVIth Century. The integration of the "conversos" seems to have been more successful than in Spain. One has to underline, however, that those New Christians were also, New Jews, since they were Jews coming from other cultures. Crespin did, indeed, adopt the name of a "Nouveau Chrestien", of a olim judaeus, Nostradamus, later to be changed in Archidamus. And one can wonder if he was conscious and aware of Nostradamus's Jewish origins. Probably not. How could he attack the Jews, including the maranos, using for himself the name of a convert? The Nostredame family is actually a good example of the integration of New Christians in the second part of the XVIth century, in France. The brother of Michel, Jehan de Nostredame contributed by his writings to a better knowledge of Provence and the elder son of Michel, César de Nostredame - bearing a first name far from being Jewish - was also a productive French poet and historian of Provence and called himself a "Gentilhomme provençal", though he was still living in Salon (de Provence) 50 years after his father's death (1566)..In 1602, he will publish, at Aix, J. Tholosan, L'Entrée de la Royne en sa ville de Salon, in honour to Marie de Médicis, just married to Henri IV. Indeed, the activity of this family was by no means focused on Jewish culture. There was a real process of integration through several generations. Conversion was indeed a fair way to fully participate to the French Culture and language. As a matter of fact, the Nostredame -Jean and Cesar - when they spoke about their ancestors did not mention explicitly their Jewish origins although acknowledging that some knew hebrew among other languages. Michel de Nostredame did not hesitate to dedicate his Présages Merveilleux pour 1557 to the King Henri II -( Paris, J. Kerver) - letter which also appears, with some changes including a new date of the epistle, in the Centuries. César de Nostredame, his son, dedicated his Histoire et chronique de Provence, Lyon, Simon Rigaud, 1614, to the young King Louis XIII. If Crespin did not know, apparently, about the Nostredame's pedigree, some seem to have been quite aware of it. Michel de Nostredame had enemies and quite a few booklets were published against him, his astrological skill being questioned; one of them alludes to his judaism : Jean de la Daguenière in his Le Monstre d'Abus which is a joke on the name of Nostradamus : monster of abuse (cf Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique pp. 33-34) shows indeed that his jewish origins were not forgotten although he was grandsone of a convert, speaking of his almanachs as having a Jewish flavor : “de nous vouloir persuader ces tant evidentes menteries descrites en vos petits pacquectz annuelz, qui sentent encores leur Judaisme a pleine gorge” (fol. C1 La Daguenière use the word "retaillat" which means circumcised: “retaillat terme se me semble dequoy on use fort peu souvent ailleurs qu’en Provence. Et qui n’est propre qu’à ceux qui sont yssus, descendus, & extraictz des tribus & races de Judee” (fol. D3v) Among the sources of the Protocols of the Elders of Zion, one usually mentions a Letter of the Jews of Arles to their brothers in Constantinople. In the 1880s, the then beginning Revue des Etudes Juives dedicated a few studies to this text and H. Graetz wrote an article, in 1889 : "But réel de la correspondance échangée vers la fin du XVe siècle entre les Juifs espagnols et provençaux et les Juifs de Constantinople". According to Graetz, this letter was translated from spanish to french with the same aim, to créate a feeling of disconfidence towards the New Christians. The letter from Arles was supposed to have been written at the time Provence was to be included within the French Kingdom . The Letter sent from Constantinople cynically encourages conversion but also marranism since it is the only way to remain in Provence or to stay in France. It is precisely an Abbé from Avignon, Bouis, who gave in 1641 a certain impact to this forged letter in his Royalle Couronne des Roys d'Arles. We can say that accusations of marranism prepared the move from antijudaism to anti-Semitism, since the religious change tended progressively to become not significant. Crespin's Antijudaism and Antipapism Behind the attacks by Crespin against the Jews, one wonder if he is not attacking the Pope. It is quite a typical strategy to associate an ennemy with the Jews in order to bring discredit to him. It is a classical polemical trick to connect an adversary with the Jews as it will be done in the XIXth Century with Free Masons, supposedy controled by Jews, which gave birth to the Protocols of the Elders of Zion. Prophéties dédiées à la Puissance Divine, Lyon, 1572: Au Pontife Romain salut Le Roy de Bloys dans Avignon regner. (...) Le Saint Siége sera remis au corps spirituel qui sera tenu pourt vray siége, la terre aride en siccité croistra & grand déluge sera aperceu soudain qui sera faict par despit de marrans & juifs, qui tiennent une loy à sainteté contraire Crespin Aux faux Juifz exécrables & marrans Car vous serez déceuz (c'est à dire trompez du pontife Romain). In 1574, after the Saint Barthelemy, Crespin still connects the Jews with the Pope in his Epistre de Profétie de paix qui doit venir au Royaume de France sans dissimulation qui régnera plus de trois cens ans etc : "Moy Archidamus & Astrologue du dict Roy, je vous annonce que la vérité est telle qu'en brief temps, ceux qui auront mal vescu avec toutes leurs loix.. (...) comme le vieux testament a esté aboli qu'il n'y a plus que les Juifz qui le tiennent mais en ce temps qui doit venir, il n'y aura point de ceulx qui veullent convivre en leur meschante doctrine: il n'y aura Prince sur la terre qui les puisse sauver (..) et par le Pape de Rome maintenant entretenus & conservez en grand honneur lesditcz Juifz mais en ce temps qui doit venir & sommes bien proches de y estre, il n'y aura nuls qui aient méschante vie qui puissent estre sauvez & de mesme lesdictz faux Iuifz leur seront compagnie s'ils ne délogent subitement hors de la Chrestienté car le pouvoir dicelui qui les soustient ne sera de les soustenir". Are those words "The Pope of Rome" coming from a good Catholic? One can doubt very much. Is Crespin a Protestant? The fact is that he is the prophet of a slaughter of the Jews and not of the Protestants...We rather believe that Crespin is an advocate of gallicanism and that this gallicanism cristalised around the Avignon problem. Actually, was he really against the Jews or did he try before all to weaken the legitimity of the presence of the Pope in Avignon? One should add that in the vicinity of Avignon, was a Protestant enclave, at Orange, which gave its name to the Dutch dynasty. Later on, this area became a refuge for the Jesuits, rejected from the French Kingdom, under Louis XV. Eventually, the Avignon problem decreased and remained most of the time until the French Revolution outside the control of the French Kings. The Cardinal de Bourbon, cousin of the King of France was appointed in Avignon so that the prediction was only fulfilled under Louis XVI. Eschatological antijudaism in the XVI th Century Crespin, being connected with the political level as well as with the prophetical one, combines several sorts of antijudaisms. He might also have been influenced by texts published in French in the years 1530-1560s, containing attacks against the Jews although there were absent from France. But French was not limited to the Kingdom of France and some French speaking areas did have jewish minorities at least until they were integrated, sooner or later, for some of them, within the Kingdom, one of those areas being actually the Comtat Venaissin and Avignon. Indeed the French States of the Pape did belong to the French cultural sphere. Many books in French were printed in Avignon, as the almanach of Nostradamus for 1563, by Pierre Roux, dedicated in French and Italian to François Fabrice de Serbellon, a military delegate of the Pope in Avignon. The same Pierre Roux, with Ian Tramblay, had published in 1558, an attack against Nostradamus, Declaration des abus ignorances et seditions de Michel Nostradamus, de Salon de Craux en Provence. In 1574, was published in Lyon, Jean Patrasson, a Brief Discours de quelques pluyes de sang advenues au Comté de Venaissin , by A. De Blegers de la Sale. Avignon will often be mentioned as a place of edition for the Nostradamus Centuries and in the XVIIIth Century, it will become a central nostradamic point, producing antidated forgeries as a Pierre Rigaud edition, Lyon, 1566. Turrel Le Période, c'est à dire la fin du monde contenant la disposition des choses terrestres par la vertu & influence des corps célestes. (1531) "Or regardes Juif infideles & malheureux si le vrai Messias n'est point venus, puis que naves point de Royaume (...) mais vous avez des précheurs qui vous abusent mesmement Emmanuel delatis fil de Bonnet delatis, lequel ay ouy à vous prescher que le vray Messias vous viendroit bientost visiter etc' Roussat Livre de l'Estat et mutation du monde, Lyon, Guillaume Rouillé (1550) "que les faulx, inhumains & meschans tirans Iuifz n'ont pu descirer " p. 178 La première partie du Recueil des Propheties et revelations tant anciennes que modernes, Paris, R. Le Mangnier, 1561. New edition, Troyes, P. Chevillot, 1611, Paris, Delarue, 1866. Ch XXVII L'Estat et disposition des Juiifz infidéles est déclaré comment ils seront disposez (pp. 64 et seq) "Et maintenant n'avez nulz prophetes, ne Roy, ne Prestre mais estes mesprisez de tout le monde en désolation perpetuelle (...) "Vers la fin du monde peu de Juifz seront convertis à la foy car ils seront seduictz par l'Antéchrist In the case of this last text, one should underline the fact that it was to republished several times, including 1611, but even in 1866 and both cases under the same cover as the Nostradamus Centuries. It is indeed important to notice that the Centuries, being a remarkable best selling during centuries have perpetuated, including the XIXth and XXth Centuries, some elements of Crespin's antijudaism and antipapism. Astrology serving Antijudaism In his Pronostication et prédiction pour 1572 qui seront conclus Mars estant seigneur pour le temps présent de la grande révolution du monde & suivra ses effectz jusques à l'an 1616 selon les mouvemens agiles du firmament, BNF, V 21370), Antoine Crespin gives a great importance to the coming "grand conjunction" of Jupiter and Saturn in Aries, which only occurs every 800 or 900 hundred years - a conjunction taken quite seriously by Jean Bodin, in his Republique, published in the 1570s. "....Quand toutes les planètes seront enjointes au signe d'Aries, alors vous vous pouvez assurer d'estre du tout ruinez ensemble tous vos supposts & lesdites choses sont bien proches à venir. O quel déplorable advenement quand les vespres Siciliennes seront exécutées incontinent plus rudement qu'elles n'ont esté faites au pays des Suysses par lesquels j'en suys grandement fasché avoir descouvert les dites choses au ciel" " (Lyon, Melchior Arnoullet The time for this fatal conjunction to come is fixed by Crespin in 1584. It is true, however, that Jews, like Abraham Bar Hiyya, also speculated upon the next coming of the Messiah especially for the end of the XVth Century and Turrel, in 1531, alluded, in his Période, to the prophecies of Emmanuel de Lattes. It remains that many historians of nostradamism, like Pierre Brind'amour, do continue to attribute the whole centurical corpus to Michel de Nostredame, including the antijewish elements, especially the attack against the Synagogue which is a quite obvious line. Of course, some new Christians were capable to be very agressive towards the faith of their ancestors. The fact that Nostradamus, born in Saint Remy, returned, at the end of his life, in the vicinity of Avignon, in Salon de Provence, city from which a part of his family came, makes such a statement rather improbable. Conclusions Progressively, in the XVI th Century, the idea of a ghetto took place which had not been considered in Spain. One main point was to distinguish between Jews and non Jews and there was an attempt to do it by imposing a specific sign like the yellow colour in Avignon but that was not always considered as enough. This ghetto solution had been actually applied in XVIth century s France towards the Protestants who had certains towns attributed to them like La Rochelle. Comparatively, the ghetto, in the sense of a reserved town then, more specifically, of a reserved street (carriere) or quarter, might appear indeed, retrospectively, as an acceptable alternative to expulsion or to conversion. In the first case, the expulsion of Jews created problems for the communities which received them with a certain risk of antijudaism and in the second case, the converted Jews remained suspect of heresy and were under the threat of Inquisition. There was a derived solution which was to integrate new Christians coming from Spain and Portugal and to forget, as it were, their Jewish origin, that is what happened in Bordeaux, it afforded the French authorities to accept Jews without having to change their laws. As a matter of fact, what happened in Provence, an area which belongs not that obviously to the so called sephardic world, could be considered within the History of the solutions of the Jewish Question - which is the subtitle of Herzl ‘s Judenstaat- zionism being one of those solutions, It is to be remarked that Palestine, in its old geographic and mandatory sense, has also to do with the Church concerns -the Popes were directly connected with the Crusade-for Christians to reapropriate what had been lost by the Byzantine Empire. So in a certain sense, Palestine - and especially Jerusalem - could be considered as a sort of new Avignon. In any case, the Avignon jewish enclave does symbolize the fact that the Jewish people are often considered as an intellectual enclave, as a problem which cannot be solved by the usual procedures. As to the strange repetition of the formula - like a leitmotiv - “Roy de Bloys dans Avignon régner”, in the Centuries, and the fact that the last verse of one of the quatrains bearing the said formula is uncompleted, we think that it is a clear sign that the Centuries were at first presented as a posthumous and unfinished work which by no means could have been published during the life of Michel de Nostredame. Bibliography: P. Brind'amour, Nostradamus, astrophile, Ottawa, Presses de l'Universitsé, 1992 J. Halbronn, Le monde juif et l’astrologie, histoire d’un vieux couple, Milan, Arché, 1985D. Crouzet, La nuit de la Saint-Barthélemy. Un rêve perdu de la Renaissance. Paris, Fayard, 1994J. Halbronn, Le texte prophétique en France. Formation et fortune, Presses Universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2001. Roger Prévost, Nostradamus, le mythe et la réalité, Paris, R. Laffont, 1999. Robert Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique, Paris, Ed. De la Grande Conjonction, G. 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Jacques Halbronn Le chef jupitérien (Jupiter: Tsedeq) comme Tsadiq , "Juste" Le chef jupitérien comme Tsadiq, "Juste" de la Bible par Jacques Halbronn Le judaisme nous confirme quant à la centralité de la planète Jupiter à rétablir en astrologie. Le chef ne correspond-il pas au Tsadiq,, au « Juste » dont le nom est à rapprocher de Tsedeq, le nom hébraique de la planète Jupiter selon le Livre de la Formation (Sefer Yetsira) ? Rappelons aussi le rapprochement possible entre Yahwé et Jove, une des formes du nom du Maitre de l'Olympe ( d'où l'adjectif jovial) Cela nous renvoie au dialogue biblique entre Yahwé et Abraham à propos de la destruction de Sodome sur le nombre de Justes au sein d'une cité, à savoir, pour nous, de Jupitériens, au sens cyclique du terme.Sans jupitériens, que vaut une Cité (cf Genése XVIII) כו וַיֹּאמֶר יְהוָה, אִם-אֶמְצָא בִסְדֹם חֲמִשִּׁים צַדִּיקִם בְּתוֹךְ הָעִיר--וְנָשָׂאתִי לְכָל-הַמָּקוֹם, בַּעֲבוּרָם. 26 Le Seigneur répondit: "Si je trouve à Sodome au sein de la ville, cinquante justes -tsadiqim), je pardonnerai à toute la contrée à cause d’eux" לב וַיֹּאמֶר אַל-נָא יִחַר לַאדֹנָי, וַאֲדַבְּרָה אַךְ-הַפַּעַם--אוּלַי יִמָּצְאוּן שָׁם, עֲשָׂרָה; וַיֹּאמֶר לֹא אַשְׁחִית, בַּעֲבוּר הָעֲשָׂרָה. 32 "De grâce, que mon Souverain ne s'irrite pas, je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s'en trouvera-t-il dix ?" Il répondit: "Je renoncerai à détruire, en faveur de ces dix." On aura compris que ce texte de la Genése comporte un enseignement majeur ; une ville qui ne serait pas dotée d'un minimum de Justes, de Tsadiqim, sous la domination de l'astre Tsedeq (qui signifie Justice) c'est à dire de Jupitériens, serait perdue, condamnée. Le judaisme contemporain connait le personnage du tsadiq, dans le hassidisme où l'on trouve l'idée de 36 Justes (3x12) à chaque génération (cf article Wikipedia). » Selon une tradition issue du Talmud, il existerait de par le monde, à chaque génération, 36 justes. S'ils venaient à disparaître, cela entraînerait la destruction du monde. Rien ne les distingue en apparence des autres hommes et eux-mêmes ignorent souvent qu'ils en font partie, d'où l'idée qu'ils sont « cachés ». En hébreu, ils se nomment les Tsadikim Nistarim (צדיקים נסתרים), c.-à-d. les « Justes cachés », ou encore les Lamed Vav (lamed: 30 et Vav 6) Tsadikim (ל"ו צדיקים), c.-à-d. les « 36 Justes ». Cette dernière dénomination s'abrège souvent en « Lamed Vav ». Le roman d'André Schwarz-Bart, Le Dernier des Justes, se réfère à cette tradition. » (cf article Wikipedia, « tsadiq) Dans le Sefer Yetsira, l'on relie sept lettres de l'alphabet hébraique avec le septénaire astrologico-astronomique que l'on retrouve dans les jours de la semaine dans le monde latin. Comme pour le dispositif des maitrises planétaires, l'on aura perturbé le dispositif et ajoutant Saturne, passant ainsi de six à sept lettres doubles, ce qui obligeait à passer de quatre lettres mères à trois en dépit de la structure grammaticale qui ne reconnaissait que six lettres ayant une double prononciation (selon qu'il y a ou non un point, dagesh, à l'intérieur), le Resh ayant été ainsi déplacé du groupe des lettres mères à celui des lettres doubles. Chapitre IV section 7 : Sept planètes dans l'Univers: Saturne (Shabtaï à rapprocher de Shabbat, le jour de Saturne (Saturday), Jupiter,(Tsedeq ,צדק ) Mars, (Maadim, de adom rouge) Soleil, Vénus, Mercure, Lune C'est dire que l'astrologie a besoin de s'ouvrir à des traditions qui ne lui sont pas ou plus liées, dans le temps et dans l'espace, pour sortir de son isolement. De leur côté, les Juifs, de nos jours, ne semblent guère vouloir associer le Tsadiq avec la planète Tsedéq alias Jupiter. Pourquoi ne pas utiliser le terme de Tsadiq pour désigne le chef digne de ce nom, plutôt que celui de Leader ou de Führer? JH 12. 03 21

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Mais pour aborder l’essence des choses, encore faut-il se familiariser avec les dysfonctionnements, les supercheries, les contrefaçons, les fausses représentations, les effets du mimétisme et du syncrétisme, ce qui implique d’examiner, de façon critique, un certain nombre de textes, devenus plus ou moins mythiques, qui vont des Centuries aux Protocoles des Sages de Sion, de telle résolution de l’ONU concernant Israël à telle biographie de personnage célèbre, souffrant de télescopages. Il conviendra d’aborder la lecture de l’E. H. de façon dynamique, en passant d’un texte à l’autre, les articles étant disposés non point par ordre alphabétique (synchronique) mais chronologique (diachronique), selon la date de leur rédaction, une encyclopédie n’étant pas un dictionnaire mais, comme son nom l’indique, induisant une circulation d’un texte à l’autre. L’E. H. n’est pas un ensemble clos mais continuera sans cesse - ce qui est le privilège d’une encyclopédie en ligne, à s’enrichir de nouveaux apports, sans cependant évacuer les étapes antérieures. Les sociétés construites par l’homme passent par des phases qui nous relient de manière symptomatique aux arts hermétiques de la Tradition initiatique, aux manifestations d’un savoir ésotérique. De l’astrologie au prophétisme, nous voulons re-penser la sociologie du processus divinatoire. De ce point de vue, le phénomène Nostradamus constitue un terrain d’étude des plus enrichissants. Dans quelle mesure la perception de l’autre peut-elle engendrer des conflits au sein d’une altérité collective ? Nous voulons également réfléchir au rôle du Judaïsme dans la civilisation dite judéo-chrétienne et examiner l’apport des Juifs dans l’histoire de l’humanité. Nous avons aujourd’hui suffisamment de recul pour aborder, en dehors de toute passion, notamment les sources de l’antisémitisme dont le conflit israélo-palestinien n’est que la partie immergé de l’iceberg. Par Hermetica, nous entendons, ici, ce qui est subconscient, ce dont on ne se doute pas, ne soupçonne pas, ce qui existe mais dont on ne cerne pas nécessairement la raison d’être, ou dont on apprécie mal l’ampleur, le rayonnement, ce sur quoi on risque de perdre le contrôle, les automatismes de toutes sortes, qui libèrent l’Homme de certaines charges, les cycles qui sous-tendent l’Histoire, à son insu, mais également ce qui est occulté par les comportements mimétiques et syncrétiques, lesquels tendent à brouiller les pistes. Hermetica, c’est la reconstitution de la genèse des traditions, c’est ce qui a été refoulé de la conscience mais n’en est pas moins à l’oeuvre et sans quoi l’Humanité ne serait pas ce qu’elle est. Le XXIe siècle sera marqué par un ajustement indispensable entre anciennes et nouvelles (bio) technologies. Les articles sont classés en plusieurs rubriques pour ceux qui souhaitent certaines orientations initiales. En outre, l'E. H. se veut interactive, le lecteur étant invité à intervenir, à réagir par rapport à tel ou tel texte ; son propos sera mis en ligne, sous réserve d’une certaine qualité de forme et de contenu, et il lui sera éventuellement répondu. LES CONTRIBUTEURS Jacques HALBRONN Jacques HALBRONN Jacques Halbronn est né le 1er décembre 1947, à Paris. Ses origines juives ont marqué son itinéraire et sa production. En 1978, il a fondé le Centre d'étude et de Recherche sur l'Identité Juive (voir le Site CERIJ.org). En 1979, il soutient une thèse de 3e cycle en études Orientales, sous la direction de Georges Vajda, qui paraîtra en 1985 sous le titre Le monde juif et l'astrologie (Milan, Archè). Parallèlement, il développe un autre pôle d'activités, consacré justement à l'astrologie. En 1975, il fonde le Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) et a organisé plus de cinquante colloques en trente ans, et ce tant en France qu'à l'étranger. Spécialisé dans l’observation du milieu astrologique (DESS, Paris VIII, 1995), Jacques Halbronn a publié des Guides des astrologues en 1981, 1984, 1995 et 1997. Un prochain guide devrait sortir au début de l’année universitaire 2005-2006. Jacques Halbronn a fondé en 1972 la Bibliotheca Astrologica, Paris, et a constitué le CATAF, Catalogue alphabétique des Textes Astrologiques Français (en ligne sur le Site CURA.free.fr). Il a publié aux éditions Ramkat, à Feyzin, en 2002 deux ouvrages, Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus et Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, en prolongement de sa thèse d'état, Le texte prophétique en France, soutenu en 1999 à Paris X (Nanterre). Cette thèse est notamment diffusée dans les bibliothèques universitaires, sur microfiche, sous la référence ANRT 34216. Elle est également en partie mise en ligne, sous sa forme d’origine, pour son volet Nostradamus, sur ce Site dans une rubrique spéciale intitulée Thèse de Jacques Halbronn On notera que J. Halbronn est également l’auteur de l’article “Astrologie” sur le Site Encyclopaedia Universalis en ligne/on line, son texte ayant été réédité en 2005 dans les Essentiels de la dite Encyclopédie. Il dirige actuellement le magazine en ligne Grande Conjonction (grande-conjonction.org). Il a collaboré au Site de la Faculté Libre d’Anthropologie de Paris, Hommes et Faits.com. Son dernier livre en date : Papes et prophéties. Décodages et influence, aux Editions Axiome, 2005, qui reprend, pour l’essentiel, des chapitres de sa thèse d’Etat. Vous pouvez contacter directement Jacques Halbronn : Halbronn@yahoo.fr T. W. M. van BERKEL Théo van BERKEL Theo van Berkel est né le 10 juillet 1956, à Utrecht (Hollande). Au quotidien, il est infirmier en dialyse au Centre médical de l’Université d’Utrecht. De 1980 à 1994, il a pratiqué l’astrologie, et pendant quelques années il fut un correspondant régulier du magazine hollandais “Sagittarius”. La participation à cette revue astrologique lui a permis de se familiariser non seulement avec les fondements de l’astrologie judiciaire mais également avec les diverses techniques de prédiction. Il a écrit de nombreux articles, analysé divers horoscopes, donné des cours sur la manière de monter des thèmes horoscopiques et a étudié les éléments caractéristiques d’un certain nombre de systèmes de prédiction. En matière d’astrologie, Van Berkel définit une vraie prévision si deux paramètres seulement se réalisent : premièrement, la prédiction doit être accomplie à la date donnée, avec une écart tout au plus de deux jours, et en second lieu, les événements qui se produisent doivent correspondre au contenu de ladite prédiction. L’intérêt de Van Berkel pour les Propheties de Nostradamus survient en 1980, après la lecture d’une série d’articles biographiques, écrits par un de ses collègues de “Sagittarius”. Van Berkel a commencé par examiner les quatrains et les Lettres, afin d’y découvrir les traces d’une technique de prédiction. Quelques données préliminaires de cette recherche ont été publiées dans “Sagittarius” en 1986 - 1988. En 2002, il décide de publier les résultats de ses investigations à la fois dans un livre, Nostradamus, Astrologie en de Bijbel - een lezing over zijn profetieën en brieven, et sur son Site Nostradamus, astrology and the Bible, ce qui représente une nouvelle étape dans son projet de recherche, basé sur l’astrologie et les correspondances avec la Bible. Ses publications sur Ramkat datent de 2003. Lucien de LUCA Lucien de LUCA Lucien de Luca est né en 1951, à Paris. Il est médecin généraliste et diplômé de Neurophysiologie clinique. Après plusieurs lectures sur le syndrome religieux de certaines épilepsies temporo-limbiques ou psychiques, il s'intéresse en 1993 aux Prophéties de Michel de Nostredame où il remarque notamment cette expression de “comitiale agitation Hiraclienne” insérée dans la Préface à César comme la signature d'une observation clinique et autobiographique d'un médecin de la Renaissance, quand brûlaient hérétiques et pestiférés. Auteur d’un ouvrage documenté (430 pages au format 21 × 29,7 mm et plus de 300 références bibliographiques), intitulé Logodaedalia (paru en septembre 2001), “instruisant l'observation neuro-psychologique” dans l'oeuvre du médecin provençal, Lucien de Luca en a présenté quelques extraits choisis sur son Site Logodaedalia, qui présente ses travaux sur Nostradamus, et leur mise à jour régulière. A une argumentation pertinente portant sur l’analyse syntaxique des mots contenus dans le texte nostradamien, l’auteur ouvre de nouvelles perspectives quand à la compréhension de l’oeuvre du médecin de Salon-de-Provence. Signalons également son autre Site Bibliothèque d’Asklépios, portant sur l’Histoire de la Médecine et consacré plus particulièrement à l’épilepsie, de l’Antiquité jusqu’au XIX siècle. Elmar R. GRUBER Elmar R. GRUBER Elmar R. Gruber est né en 1955, à Vienne (Autriche). Il a étudié la psychologie, la philosophie et l’éthnologie à Vienne, Fribourg (Allemagne) et aux USA. Il est Docteur en psychologie et était chercheur associé à l’Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene (Institute for Border Areas of Psychology and Mental Hygiene) du professeur Hans Bender à Fribourg, où il a été engagé pour étudier le paranormal et faire de la recherche expérimentale. Il a effectué des travaux sur le terrain en étudiant le Chamanisme et les rituels magiques au Mexique, aux Philippines et en Inde. Depuis 1984, c’est un auteur indépendant et il est conseiller scientifique pour la radio et la TV pour les questions traitant de la parapsychologie et de la psychologie “transpersonnelle”. Son travail actuel porte sur l’histoire culturelle des phénomènes mentaux anormaux. Elmar R. Gruber a publié de nombreux articles dans des revues scientifiques et il est l’auteur de 14 ouvrages, traduits en plusieurs langues. Par ailleurs, il est également l’auteur des célèbres CD-ROMs Mysterium (Munich, USM, 1996) et Enigma (Munich, Navigo, 2002). Depuis plusieurs années, Elmar R. Gruber se documente sur la vie et l’œuvre de Nostradamus, un travail facilité par sa propre bibliothèque de livres anciens et rares sur l’Occultisme et l’Hermétisme, ainsi que sa collection spéciale d’ouvrages sur Nostradamus, avec notamment de nombreuses éditions des Prophéties. Pour plus d’information, vous pouvez consulter son Website (en allemand) : Dr. Elmar R. Gruber. Mathieu BARROIS Mathieu BARROIS Mathieu Barrois est né en 1948 à Saint-Pacôme de Kamouraska, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à 150 km à l’est de Québec. Après des études classiques dans sa région natale, il a étudié à l’Université Laval, à Québec, où il a obtenu une licence en Sciences de l’Administration. Il est aujourd’hui analyste en système et conseiller en gestion dans l'Administration publique. C’est au début des années 1980 que se manifeste son intérêt pour Nostradamus, avec la médiatisation du best-seller de Jean-Charles de Fontbrune. Cependant, son travail d’interprétation des textes de Nostradamus n’a commencé que plusieurs années plus tard. En 1990, il publie un livre dans lequel il tente d’associer certains quatrains autant à des événements historiques touchant le Québec qu’à des phénomènes climatiques et des catastrophes naturelles provoquées par le réchauffement climatique de la planète. Son ouvrage de 1991 a porté sur la traduction de la Lettre à Henry, roy de France second. En 2000, il ouvre un Site Internet MORIBIOS pour présenter notamment la traduction des rares quatrains datés et les quelques passages de la Lettre à Henry Second qui contenaient des dates. Par la suite, le Site sera étoffé et comportera de larges extraits de la dite Lettre. Robert BENAZRA Robert BENAZRA Ci-après une brève présentation de mes recherches sur Michel Nostradamus. Je suis est né à Lyon en 1953. Sur le Site Espace Nostradamus, dont le contenu est repris sur Encyclopaedia Hermetica, on trouvera des informations claires, précises et sérieuses sur cet auteur médiatiquement célèbre, mais dont la personnalité et les œuvres sont largement méconnues du grand public. C’est autour des années Soixante-dix que j’ai entendu parler pour la première fois des “Prophéties de Nostradamus”. A cette époque, ma connaissance du sujet était alors celle de la majorité des gens, autant dire que je ne possédais quasiment aucune information véritablement sérieuse tant sur l’homme que sur ses écrits, puisque l’essentiel de la production nostradamique était axé - depuis plus de quatre siècles - sur l’interprétation et le commentaire de textes dont on ignorait d’ailleurs la réelle provenance. Pour couronner cette ignorance, on peut dire que le monde universitaire était totalement hermétique à la seule évocation du nom “Nostradamus”, malencontreusement récupéré par l’ésotérisme le moins honorable. J’ai donc décidé de me documenter sur le sujet, de remonter aux sources en effectuant des recherches systématiques dans toutes les bibliothèques tant en France qu’à l’étranger, puis en classant et recoupant toute la documentation que j’avais ainsi amassé pendant plus d’une dizaine d’années. Au début de mes investigations, je voulais seulement trouver des réponses aux deux questions essentielles qui agitaient mon esprit : qui était réellement Nostradamus ? et quels furent ses écrits ? Afin de trouver un début d’explication à ma première interrogation, j’ai cherché à me documenter sur les véritables origines de Michel de Nostredame, afin de connaître plus précisément le milieu et l’environnement social d'où il venait, puis celui dans lequel il a vécu. Une rubrique de Nostradamica, intitulée Ascendance contient l’essentiel de nos connaissances actuelles sur les origines familiales de Michel, de son trisaïeul paternel, Vital de Carcassonne à son père, Jaume de Nostredame. Dans la section Biographie, j’ai essayé de poser des jalons sûrs sur le parcours emprunté par cette personnalité complexe que fut Michel de Nostredame, avant de devenir Nostradamus. Parallèlement, afin de pouvoir répondre à ma seconde interrogation, celle où d’ailleurs l’incurie sur le plan bibliographique était la plus totale, je me suis mis à la recherche des publications originales de Nostradamus et des manuscrits non publiés consacrés au médecin de Salon-de-Provence. J’ai pu notamment retrouver les traces de deux exemplaires de la première édition des “Prophéties de Nostradamus”, publiée en 1555 par Macé Bonhomme, ainsi qu’un exemplaire de la seconde édition, datée de 1557 et éditée par Antoine du Rosne. Ces deux éditions ont été rééditées en fac-similé, respectivement en 1984 et 1993 par l’association Les Amis de Nostradamus (Lyon). Dans la section Bibliographie, j’ai résumé l’essentiel de mon enquête bibliographique, publiée en 1990 et intitulée : Répertoire Chronologique Nostradamique (RCN). Depuis cette période, on peut se réjouir que nombreux universitaires se soient penchés avec bonheur sur Nostradamus et son œuvre. Aujourd’hui, dans la rubrique Analyse, j’ai souhaité insérer des études inédites et pertinentes, souvent contradictoires et dont je ne partage pas toujours les conclusions. En ouvrant notre tribune à la Critique nostradamique, nous voulons susciter de nouvelles réflexions et études, afin de faire avancer les recherches sur des pans encore méconnus de sa vie et de son œuvre. Notre but étant la mise à disposition d'un corpus le plus exhaustif possible “pour le commun profit des humains”, pour employer une expression de Michel Nostradamus dans sa Lettre à César.

Jacques Halbronn Théologie: Mieux vaut parler des dieux que d'un dieu

Jacques Halbronn Le Sefer Yestira au prisme de la linguistique ; le 6...

lundi 8 mars 2021

jacques Halbron De quelques déficiences de la langue française (et de l'hébreu) concernant les marqueurs de genre

De quelques déficiences de la langue française (et de l'hébreu) concernant les marqueurs de genre Par Jacques Halbronn Nous avons déjà signalé une anomalie de l'hébreu tel qu'il nus est parvenu en ce qui concerne l'usage du possessif. Il n'est pas cohérent de se servir de la forme « ata » du pronom personnel quand on s'adresse à un homme ou à une entité masculine puisqu'en hébreu, la finale en « a » est censée être féminine comme on le voit pour le traitement de l'adjectif. Même au niveau du verbe au prétérit, l'on passe de katav, il écrivit à katva, elle écrivit. Mais le français n'est pas à l'abri de certaines anomalies que nous allons derechef signaler en ce qui concerne l'usage de la voyelle '»a »., chère à l'italien, à l'espagnol, à l'arabe ou au russe sans oublier le latin pour indiquer le passage au féminin. En revanche, ce marqueur n'est usité en allemand que pour les prénoms féminins : Greta, Sophia, Margarita, Carlotta etc. Ce qui vaut aussi pour l'anglais. D'entrée de jeu, l'on trouve en français l'article défini au féminin « la » : la mer. Mais aussi « je la vois ». Et puis, en ce qui concerne le possessif , le 'ta » ; c'est ta voiture ; ta s'accordant non pas au sujet possesseur mais à l'objet possédé/ Cela vaut aussi pour ma voiture ou sa voiture. Donc le a n'est pas absent du nombre des marqueurs en français mais n'est il pas temps justement de remettre en question un tel statu quo bancal ? On est en plein syncrétisme dans la mesure où des règles différentes y cohabitent. En français ne dit on pas à propos d'une femme « je vais lui demander' et ne s'adresse t-on pas à elle par un « je te le demande » ? Or, lui et le sont typiquement des facteurs masculins, n'est-il pas vrai ? Rappelons que l'anglais ne tombe pas dans ce type de problème en ne marquant pas le genre  comme avec le « the », ce qui vaut aussi, de surcroît, pour le pluriel ! Revenons sur le cas du possessif où l'on trouve, pour la deuxième personne du singulier « ton » et « ta », respectivement pour le masculin et le féminin alors que l'on a en français le duo bon et bonne. On voit mal comment on peut passer de ton à ta, cela sonne étrangement. Cela vaut aussi pour mon et ma, son et sa. La règle générale, en effet, voudrait qu'en français, pour passer ergonomiquement d'un genre à l'autre, il suffit d'ajouter ou de supprimer un « e », ce qui est attesté en allemand : klein/ kleine.. Donc, le « ton » devrait donner au féminin « tone » tout comme dein donne deine, sein, seine. D'ailleurs on notera que si l'on dit 'ma femme », on dit « mon épouse », mon histoire, mon épée etc ce qui montre bien que le 'on' n'est pas du tout incompatible pour le traitement du féminin. Exit donc le « sa »,le « ta », le « sa » qui sont autant de barbarismes venus d'ailleurs et qu'on peut laisser à d'autres! Arrivons-en à l'article défini au féminin « la » que l'on retrouve tant au nominatif qu'à l'accusatif. « La maison, je la vois' à coté de « le lion, je le tue ». Rappelons le cas du pronom personnel français au singulier : il et elle, ce qui est bien plus correct sans aucun besoin du « a » ! Pourquoi a -t-on en français « elle » et « la ».au féminin face à « il » et « le » au masculin ? On notera que l'on dit aussi « je ne vois qu'elle », « je ne vois que lui ». Elle et lui peuvent tout à fait servir alternativement de nominatif et d'accusatif  et de datif: « Lui, il sait ce qu'il faut faire , il lui parle, à elle». Mais dans cette dernière formule, »je lui ai dit » cela vaut aussi bien pour un homme que pour une femme .Lui peut ainsi désigner une femme. On voit donc que le distinguo masculin féminin est ici superflu et que sans grand effort, on pourrait tout à fait s'en passer ! Récapitulons : pour l'article défini, on proposera : le et elle mais on remarquera qu'en italien et en espagnol, cela commence par une voyelle : el, il et que si au féminin on a « elle » en français, cela signifie qu'on a du avoir « el » ou « il » au masculin, le féminin prolongeant le masculin par un « « e » Il est possible que la forme « le » soit liée à l'expression orale pour rendre « el », car l'on sait que l'écrit se calque parfois sur l'oral comme dans le participe passé français qui aboutit à rendre la finale « ed » par un 'é ». Notons que l'anglais a gardé la forme écrite « ed » dans son emprunt au français. Le problème, c'est qu'en supprimant non seulement à l'écrit mais à l'oral le d final, on n'est plus en mesure de former le féminin du participe, ce quo pose un problème avec la mode de l'inclusivité : faut-il dire une députée- en insistant lourdement sur le « e » final ou une députéde  tout comme on dit écrit et écrite. ? Terminons notre audit avec la question du sujet masculin ou féminin car le français tient compte du genre de l'objet et non de celui du sujet : on dira d'une femmes qu'elle promène son chien et d'un homme qu'il conduit sa voiture. L'anglais précise avec « his » et « her » ce qu'il en est tout comme l'allemand avec « sein » et « ihr ». En français, la seule solution serait de rajouter « à elle » ou ''à lui », ce qui est d'ailleurs le cas de l'hébreu : » shéla et shélo littéralement qui est à elle, qui est à lui. (shé étant l'abrégé du relatif asher, le verbe être étant sous entendu au présent). Pour en revenir à l'hébreu, il serait grand temps que l'hébreu permute la deuxième personne du singulier et dise « at » à un homme (et accessoirement à Yahwé) et « ata » à une femme car en hébreu, l'usage du « a » comme marqueur du féminin semble incontournable. En français, on n'a pas ce problème et l'on n'use pas du « a » pour le masculin mais il ne faudrait même plus s'en servir pour le féminin ! Croit-on que perpétuer de telles incohérences soit sain pour les locuteurs, à commencer pour les plus jeunes. ? Certes, l'anglais et l'allemand échappent-ils à l'emprise du « a » mais ils ne gèrent pas pour autant correctement la dialectique du masculin et du féminin, l'anglais parce qu'il prononce tous les mots sur le mode féminin ,: intelligent devient en anglais à l'oral « intelligente » sauf pour les cas cités plus haut his/her- et l'allemand parce qu'il n'a pas compris que le masculin ne devait pas prononcer la consonne finale, réservé au féminin puisqu'il s'échine à prononcer le « n » final des adjectifs au masculin comme dans « klein », ce qui montre qu'il a perdu le mode d'emploi qu'a su perpétuer et préserver le français quand il distingue grand et grande, fort et forte à l'oral, non pas en insistant sur le « e » final mais en occultant la consonne finale. JHB 08. 03 21

vendredi 5 mars 2021

Jacques Halbronn La (non) prononciation de la consonne finale en français: Bonjour à toutes et à tous!

La (non) prononciation de la consonne finale en français par Jacques Halbronn Depuis quelque temps, au nom d'une démarche "inclusive" sévit sur France Culture, entre autres, la formule " Bonjour à tous et à toutes!" avec un "tous" qui fait "tousser" et s'entend "tousse" alors même que le "s" de "toutes n'est pas prononcé! En quel honneur, de quel droit, une telle pratique serait -elle acceptable? Qu''est ce qui est enseigné à l'école ou à la Fac? Faut-il se contenter de parler "comme tout le monde" comme un mouton de Panurge? Pourquoi dit-on "tous" en faisant claquer la consonne finale et pas "desssous" de la même façon? Quid de tous ces marqueurs de pluriel en "s". Devra-t-on bientôt dire "des allumettes" en prononçant le "s" de "des" et de 'allumettes"? Pensons à la chanson de Fronçoise Hardy "Tous les garçons et les filles de mon âge" où aucun"s" final n'a l lieu de se prononcer! Il est donc bien fâcheux que France Culture donne le mauvais exemple plusieurs fois par jour. Il est vrai que le sort phonique du "r" n'est pas non plus très évident comme dans "jour" justement ou dans "pour". Certes, dans "pour une fois", la voyelle qui suit pour justifie que l'on prononce le "r" mais pas dans "pour moi": Est ce que l'on prononce le r des infinitifs en "er" s'il n'est pas suivi d'un mot débutant par une voyelle? " Tu vas manger une pomme" ne s'entend pas comme "Tu vas manger ta pomme". C'est tout le charme, le génie du français qui exige une certaine attention qui n'est pas requise dans d'autres langues! Va-t-on se mettre à prononcer le "s" de la deuxième personne du singulier dans "tu manges ce fruit"? Il y a en effet deux poids deux mesures. On est en pleine dualité tout comme dans le cas des marqueurs de genre pour les adjectifs. Notons qu'en hébreu, l'on ne conjugue pas la deuxième personne du singulier de la même façon selon que l'on s'adresse à un homme et à une femme! A la différence de l'hébreu, le français ne marque pas oralement le pluriel des adjectifs puisqu'il ne fait pas entendre le s final sauf exception. En français, la séparation entre l'oral et l'écrit est assez remarquable et il importe de ne pas confondre ces deux registres dans l'enseignement du français langue étrangère (FLE) On ne prononce pas "comme ça s'écrit". L'italien aura aligné l'écrit sur l'oral en supprimant justement le "s" final que l'on retrouve tant en latin qu'en espagnol (castillan). Sous l'influence du modéle français, l'anglais marque le pluriel par un "s" à la différence de l'allemand. Va-t-on aligner en français l'oral sur l'écrit? Dans un cas comme dans l'autre, doit on en rester au statu quo, au milieu du gué? Paradoxalement, en français, on insiste sur la différence de prononciation inclusive pour le genre : écrivain/écrivaine pour ne pas donner, nous dit-on, l'impression que certaines activités seraient réservées aux hommes. Va-t-on vers peintre et peintresse sur le modéle prince/princesse? Prenons justement le cas écrivain/écrivaine, l'on note que dans écrivaine on n'entend pas le "ain" d'écrivain pas plus que l'on ne prononce le "n" final alors que pour grand et grande, l'on prononce le "an" de grand quand on dit "grande", ce qui est une erreur, il faudrait dire "gran(e)de" puisque le "d"est suivi d'un "e". En effet, le masculin non seulement ne rend pas le "d" dans grand mais en plus il ne rend pas non plus le "n"' le remplaçant par une diphtongue "an". Il en est de même pour écrivain avec le son "ain" qui n'est pas un "n". Comme écrivait notre grand mère maternelle, sous le pseudonyme de Clause Jonquière, dans son livre non publié 'L'orthographe d'usage rendue facile"(1956), en français un mot fait partie d'une série de mots et ne doit pas être isolé. Par exemple: forêt, forêts, forestier et toutes les conjugaisons qui introduisent des variations. Je sais, je savais, nous saurons etc. L'anglais, tout au long du dernier millénaire, a beaucoup emprunté au français et en perpétue des formes "archaiques" comme le "ed" à la finale des participes, ce qu'en français l'on aura fini par remplacé par un "é", soit la victoire de l'oral sur l'écrit. Malheureusement, ce faisant, on ne sait plus marquer le féminin du participe sinon en ajoutant un e au é au lieu de placer un e à la suite du "d"! Député/ députéde (sic)si l'on veut être inclusif plutôt que "députée" ce qui oblige à épeler :" mon amie -ie". On conclura qu'il faut apprendre à lire le français, un art qui s'est perdu notamment à cause des dictées où pour aider les élèves, l'enseignant triche avec la prononciation. Et comme on a dit, il importe de controler tout particulièrement le LEF car l'étranger apprenant le français ne comprendra pas le français oral lequel est resté, grâce au ciel, le gardien des bons codes, en dépit de quelques dérapages qui ne font pas encore tâche d'huile. La grande question qui se pose est bel et bien la suivante, quelle est la bonne version du français, celle de l'école ou celle de la rue? Paradoxalement, c'est le français de la rue qui a raison quand il "mange" les "e", quand il relie les consonnes entre elles et le français est une des rares langues que nous connaissions qui sera parvenue à préserver une telle tradition orale laquelle ne s'apprend que dans le français langue maternelle...Les langues reflétent un ordre social très ancien que l'on ne saurait oublier et qui persiste notamment en français d'où l'importance qu'il y a à veiller sur l'intégrité de cette langue, tout particulièrement et c'est d'ailleurs cette qualité qui depuis longtemps a sous tendu sa primauté par rapport aux autres langues qui lui ont si largement emprunté.. JHB 5.03 21

lundi 1 mars 2021

jacques Halbronn Le mystère de la rupture chronologqique des éditions centurqies entre 1568 et 1588

Le mystère de la rupture chronologique des éditions centuriques entre 1568 et 1588 par Jacques Halbronn Une question se pose aux tenants d'éditions centuriques qui seraient antérieures à 1588 est celle du "trou "béant dans leur chronologie pendant une vingtaine d'années! Aucune explication ne nous est parvenue à ce sujet. Comment s'est opérée la transition entre l'édition "complète" à dix centuries qui se présente comme parue en1568, deux ans environ après la mort de Michel de Nostredame et les premières éditions centuriques connues pour 1588. On peut toujours dire évidemment que des éditions auraient disparu mais le zéle des chercheurs et des collectionneurs, depuis ce temps, accorde peu de crédit à une telle supposition. Mais peut- on cependant accorder un satisfecit aux bibliographies parues dans les années 1989-90 de Chomarat et de Benazra, cette dernière à notre initiative? Nous avons dans notre bibliothèque deux exemplaires dédicacés en date du 2 février 1984 de Chomarat de sa Bibliographie Lyonnaise des Nostradamus et de son Supplément (Centre Cultirel de Buenc 1973 et 1976 On notera le pluriel "des Nostradamus", ce qui englobe d'autres auteurs que le seul Michel de Nostredame et notamment Antoine Crespin et ses Prophéties par l'astrologue du treschrestien Roy de France (...) dédiées à la puissance divine & à la nation française, Lyon 1572, auxquelles nous avons consacré un reprint en 2002. Chomarat cite également pour 1574 , chez Benoist Rigaud, censé avoir publié les éditions de 1568, des Prédictions (...) mises en lumière par .M. Michel Nostradamus le Jeune. Etrangement, Chomarat ne signalait à l'époque, aucune édition centurique parue avant 1594 chez le même Benoist Rigaud mais il est vrai que ses bibliographies s'en tenaient à la seule production lyonnaise. En 1984, nous avions invité Chomarat à intervenir dans le cadre d'un congrès astrologique que nous organisions sur Lyon. L'année suivante, nous le retrouverions à Salon de Provence, lors des premières journées Nostradamus, où nous fimes un exposé sur les attaques contre Nostradamus et rencontrames Robert Benazra dont nous publierons les travaux en 1990 chez Trédaniel. Nous lisions avec intérêt les Cahiers Michel Nostradamus. Signalons la brochure de Robert Amadou au sujet de ces deux bibliographie sous le titre de 'Nuées et intelligences" Pâques 1989 Amadou avait retrouvé à la Réserve de la Bibliothèque Sainte Geneviève à Paris un exemplaire de l'almanach de Nostradamus pour l'an 1561. Rappelons que Paris, toutes bibliothèques réunies, est fort pauvre en éditions des almanachs et des pronostications de Nostradamus parus de son vivant. Nous mêmes avions publié dans Politica Hermetica un compte rendu des deux bibliographies sorties à peu de temps d'intervalle. Revenons donc sur les lacunes de ces bibliogaphies. Il semble que leur principe aura été de ne retenir que les textes portant le nom de Nostradamus, puisque Crespin avait adopté ce pseudonyme et c'est en cette qualité qu"il avait été intégré dans ces volumes. On notera d'ailleirs que ni Chomarat ni Benazra n'avaient signalé la présence massive dans sa production de versets se trouvant dans les Centuries ce qui n'échappera pas à Pierre Brind'amour dans son édition de 1996. alors qu'il ne l'avait pas signalé en 1993 dans son Nostradamus astrophile. Mais Brind'amour aura eu le mérite d'insister sur le rôle des imitateurs (pp. 54 et seq). Cela dit, Brind'amour qui publié à la suite des dites bibliographies ne semble pas avoir été intrigué par ce "trou" de 20 ans dans la chronologie des éditions centuriques pas plus d'ailleurs que Daniel Ruzo (Le testament de Nostradamus, Ed du Rocher, traduit de l'espagnol, 1982) Crespin d'ailleurs mettra en exergue un quatrain que l'on retrouve dans les Centuries (cf Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique, pp. 91 et seq). Il s'agit de l'Epitre dédiée (...) à Charles IX (..) jusques en l'année 1584. (Lyon, 1571)"Le neuf empire en desolation Sera changé en pole aquilonaire etc", ce qui renvoie au quatrain VIII, 31. Benazra ne s'arrête pas sur ce point.(p. 100). Certes, l'on note que le cours des éditions reprend à partir de 1588 mais cette fois en l'absence des centuries VIII -X. qui figuraient pourtant dans l'édition Benoist Rigaud de 1568, édition dont on dispose d'ailleurs de nombreux exemplaires dont Patrice Guinard listera plus tard les variantes. Double phénoméne donc: reprise en 1588 après dix ans où n'apparaissent que des imitateurs qui entretiennent la mémoire de Nostradamus et absence cette fois des trois dernières Centuries et de l'Epitre à Henri II qui l'accompagne, ce second volet ne reparaissant qu'au début des années 1590, le Janus Gallicus de 1594 les ayant intégré, pour une partie, dans son commentaire. Etrangement, Chomarat se contentait en 1973 dans sa Bibliographie Lyonnaise de donner comme contenu à cet ouvrage:" ouvrage qui raconte la vie de Michel de Nostradamus" alors que l'ouvrage était conservé à la bibliothèque Municipale de Lyon, laquelle bibliothèque comportait toute une série de prédictions qui ne comportaient certes pas le nom de Nostradamus mais qui en étaient des imitations sur le plan iconographique comme dans le style. Cette série aura échappé à nos deux chercheurs Lyonnais, Chomarat et Benazra en ce que le nom de Nostradamus en était absent! Mais pour nous qui travaillions sur un corpus plus large, le constat serait flagrant (cf notre post doctorat, EPHE 2007 sur Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle) A noter à ce sujet de la "critique nostradamique" qu'était paru dans les Cahiers Nostradamus n° 1; 1083 un fac simile une "Letttre critique sur la personne & sur les écrits de Michel Nostradamus, Mercure de France Aout 1724 La question des imitateurs aura notamment été traitée par Patrice Guinard CORPUS NOSTRADAMUS 92 - "Florent de Crox, le plus doué des imitateurs de Nostradamus". On ne s'en tient plus désormais aux seules références explicites au nom de Nostradamus et la seule présence de vignettes dans le style Nostradamus suffit. Curieusement, ces imitateurs se feront plus rares la parution des éditions des Centuriques des années 80. Encore en 1582 signalons l' Almanach et amples predictions pour l’an de Jesus Christ 1582, composé par maistre Marc Coloni, Paris, Claude Montroeil, 1582(cf Catalogue par titres abrégés du fonds Nostradamus de la Bibliotheca Astrologica). Mais c'est justement dans ce jeu des vignettes que les faussaires des éditions posthumes puis du vivant de Nostradamus se trahiront car certaines vignettes furent produites déjà dans les années 1560 dans des éditions pirates en se différenciant de celles relevant du vrai Nostradamus. Autrement dit, les faussaires furent victimes de la précédente génération de faussaires! Mais ce point semble avoir échappé à tous nos nostradamologues alors que la comparaison entre les deux séries de vignettes, celles des "vraies" pronostications et celle des faux almanachs est flagrante. On notera d'ailleurs que les almanachs de Nostradamus ne comportaient pas de vignettes, réservées à ses pronostications alors que les faussaires pratiqueront le système des vignettes tant pour les almanachs que pour les pronostications. On notera d'ailleurs que la vignette qui orene la page de couverture du Répertoire Chronologique nostradamique de Benazra est le type même de la "fausse" vignette! Il suffit de la comparer avec celle des éditions 1555 et 1557! Quant au "mystère" du "trou", c'est un faux mystère, si l'on admet qu'il n'a jamais existé d'éditions des Centuries avant 1588 et qu'à partir de cette date - on ne saurait exclure des éditions perdues pour les quelques années précédentes - on assiste à la formation progressive et collective du corpus centurique, avec des références factices à des éditions du vivant de Nostradamus ou parues juste après sa mort, comme cela fut selon nous la première option, d'où l'édition Benoist Rigaud de 1568 qui ne prend même pas la peine de mentionner en son titre l'Epitre à Henri II, père du souverain en place sur le modèle des Présages Merveilleux pour 1557( exemplaire que nous avait transmis Ruzo "dédiés au Toy Tres Chrestien Henry deuxiesme de ce nom" comportant une épitre qui servira just ement à la confection de celle figurant en têtre des centuries VIII-X. - (cf nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat 2002) On se demande pourquoi les faussaires de l'édition 1568 n'ont pas repris la formule de 1556. Benazra ( RCN p. 21) signale ce texte qu'il n'a pas alors en sa possession sans s'interroger sur l'existence de la dite épitre à Henri II bien antérieure à 1558, qui est la date de l'Epitre figurant dans le volume des Centuries. Il convient évidemment de distinguer les nostradamalogues écrivant avant et après la parution de nos travaux (cf Les prophéties et la Ligue, in Prophétes et prophéties 1997). Les premiers ont des excuses, pas les seconds. On aura compris que ces imitateurs n'imitent pas le Nostradamus des Centuries mais celui des Almanachs et Pronostications. Rappelons que des quatrains figuraient déjà dans les Almanachs et que c'est eux qui seront imités! Reste la question du mode de fabrication de ces quatrains pseudo-nostradamiques des années 1580. Un des procédés, parmi d'autres, consistera à récupérer la production des imitateurs pour les intégrer au sein de l'oeuvre dont ils s'étaient inspirés. Le cas de Crespin est particulièrement caractéristique (cf notre communication au Congrès des Etudes Juives, Jérusalem, 2005 où nous montrons que certains quatrains hostiles aux Juifs figurant chez Crespin réapparurent dans les Centuries. comme le quatrain VIII 96 La Synagogue stérile sans nul fruit" Erreur des faussaires qui ne réalisèrent pas que Nostradamus, d'ascendance juive, n'aurait pu tenir de tels propos.Le cas de Crespin mérite toute notre attention étant donné que ses Prédictions à la Puissance de Dieu (reprises dans nos Documents inexploités) datées de 1572 comportent comme on l'a déjà noté plus haut un grand nombre de versets centuriques, ce qui pourrait apparaitre comme une confirmation de l'existence des Centuries à cette date de 1572 validant ainsi notamment l"édition de 1568. Ces imitateurs auront pu ainsi servir pour valider les Centuries qu'ils étaient censés avoir voulu imiter! Dans le cas de Crespin, nous pensons que des faussaires auront fabriqué un faux Crespin dans ce sens!.. C'est l'arroseur arrosé, le faussaire est récupéré par l'original, intégré dans sa sphère, dans son corpus. Nous décrirons ce processus comme dialectique: le modèle (thèse) se préte à des imitations (antithèse) pour ensuite les récupérer (synthèse) même post mortem. On aura compris que la meilleure façon de détecter les contrefaçons consiste à détecter leurs erreurs car aucune tentative de ce type n'est "parfaite", à l'abri des anachronismes ou des anachorismes, c'est à dire ce qui n'est pas compatible avec le modèle choisi. Dans le cas de l'édition 1568, le seul fait de ne pas avoir signalé au titre que cela s'adressait au toi est un faux pas irrémédiable surtout si l'on sait que le texte dont on s'est servi le mentionnait. Mais le texte même de la fausse Epitre de 1558 ne mentionnait même pas l'Epitre précédente comme alors qu'il eut fallu se référer à une précedénte visite au Roi deux ans plus tôt, la "vraie".(Présages Merveilleux). Mais le plus étonnant, au bout du compte, tient au fait que toutes ces erreurs réunies, qui plus est dument signalées, n'auront pas encore suffi, de nos jours, pour créer un consensus chez les spécialistes quant au caractère antidaté des éditions de 1555 et 1557, entre autres. Il est possible de reconstituer les scénarios successifs des faussaires! Dans un premier temps, on avait pas encore osé parler d'éditions du vivant de Nostradamus car il n'en avait pas parlé dans ses almanachs et ses pronostications. La solution consistait à parler de textes retrouvés à sa mort dans sa bibliothèque, celle " de nostre défunt dernier décédé Maistre Michel de Nostredame"(Rouen, Brenouzet, 1568, cf RCN p. 90). Et puis, l'on sera passé à une démarche plus hardie en imaginant un processus se déployant par degré avec une première mouture à seulement 4 centuries (datée de 1555 Macé Bonhomme) suivie d'une autre à 7 centuries -datée de 1557 Antoine du Rosne) Mais ce faisant, l'on allait commettre l'erreur d'utiliser des vignettes ayant le double inconvient de venir d'éditions pirates et de n'être apparues que dans les années 1560 (cf RCN pp. 58-59) Par ailleurs, la succession des éditions parisiennes des années 1588-1589 -on n'est plus ici dans un cadre lyonnais et déjà les fausses éditions des années 1560 étaient parisiennes- pouvait difficilement entériner l'idée d'une réédition. Si encore l'on avait eu seulement le premier volet dans son intégralité dès 1588 mais on assiste à des additions successives (cf notre étude Les Prophéties et la Ligue) tenant compte des évenements en cours dans les années 1588-1594 et ajoutant des quatrains pour la circonstance. Espérons qu'une nouvelle génération de chercheurs saura être à la hauteur de la tâche!