samedi 5 mars 2022
Jacques Halbronn La thèse d'une langue centrale écrit véhiculée par le français
jacques halbronn La thèse d’une langue centrale écrite véhiculée par le français
Genése XI
עַל-כֵּן קָרָא שְׁמָהּ, בָּבֶל, כִּי-שָׁם בָּלַל יְהוָה, שְׂפַת כָּל-הָאָרֶץ; וּמִשָּׁם הֱפִיצָם יְהוָה, עַל-פְּנֵי כָּל-הָאָרֶץ. {פ} 9 C’est pourquoi on la nomma Babel, parce que là le Seigneur confondit le langage de tous les hommes et de là l’Éternel les dispersa sur toute la face de la terre.
Nos recherches linguistiques nous ont conduit à envisager la possibilité de l’existence d’une langue centrale et à relativiser l’idée de la pluralité des langues. Tout est évidemment affaire de définition et l’on peut certes être tenté d’adopter une définition favorisant un point de vue plutôt qu’un autre. C’est ainsi que d’aucuns insisteront sur des facteurs secondaires dont ils exagèreront la portée, notamment en privilégiant l’oral sur l’écrit, la syntaxe sur le lexique etc. On pense à l’école phonologiste avec ses « phonémes »/
Or, pour nous, il est assez normal qu’une langue puisse se manifester sous des formes diverses, selon les aléas de la transmission. Le cas de la langue française nous occupe dans la longue durée, notamment au regard des emprunts que d’autres « langues » ont effectué à son endroit; Celui qui apprend des langues ne peut éviter de remarquer, de relever la récurrence de certains termes, des mêmes termes, de l’une à l’autre.
A partir de quel seuil, se demandera-t-on, s’agit il d’un emprunt à une langue ou de variations autour d’une même langue? L’enjeu de la réponse est considérable car cela impacte toute la représentation de l’Histoire des Langues, de la Langue. Il importe de faire la part des variations susceptibles de nous empêcher -obstacle épistémologique- de parvenir à la thèse d’une langue centrale, matricielle. Nous dirons- pour éviter tout malentendu- que cette langue centrale n’est pas pour autant première et qu’elle apparait relativement tardivement, ce qui explique qu’elle se soit implantée sur une diversité de terrains. Prenons un empire comme l’empire ottoman, qui s’étendra, des siècles durant sur des cultures et des structures fort variées,prééxistantes. Il n’en imposera pas moins sa marque sur l’ensemble de celles qui se trouvaient en son pouvoir.
Dans le cas du français, force est de constater le caractère massif de son impact au niveau lexical, par le biais de l’écrit, d’où une certaine constance orthographique dans les emprunts à cette langue. On pense aux « tables de la Loi » gravées sur la pierre » dans l’Ancien Testament (Livre de l’Exode=, à l’importance de ce qui est gravé.
Deutéronome VI Shéma Israel
ו וְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה, אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוְּךָ הַיּוֹם–עַל-לְבָבֶךָ. 6 Ces devoirs que je t’impose aujourd’hui seront gravés dans ton cœur.
Jérémie XXXI Le verbe « katav » est utilisé ici qui signifie écrire: c’est la même tonalité que dans le Shéma Israel. Selon nous, ce n’est pas un hasard stylistique, rhétorique:
לב כִּי זֹאת הַבְּרִית אֲשֶׁר אֶכְרֹת אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל אַחֲרֵי הַיָּמִים הָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּי אֶת-תּוֹרָתִי בְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם. 32 Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d’Israël, au terme de cette époque, dit l’Eternel: Je ferai pénétrer ma loi en eux, c’est dans leur coeur que je l’inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
On peut supposer donc la rencontre entre un écrit et un substrat oral local. La langue anglaise illustre bien notre propos en ce qu’elle est dominée par le lexique du français tout en conservant peu ou prou un substrat germanique. D’où son classement quelque peu abusif en tant que langue germanique, du fait de traits qu’elle partage avec quelques autres langues. On est frappé par la préservation minutieuse de la forme écrite du lexique français en anglais. On peut y voir l’effet d’un respect quasi religieux.
Cela dit, ce qu’on appelle le français comporte aussi les marques d’un certain substrat local – il est classé comme « langue latine » – qu’il importe d’isoler du lexique « universel » dont il est porteur. Le paradoxe tient au fait que les quelques termes locaux – comme le verbe être en anglais – peuvent par leur répétition faire illusion numériquement en ce qu’ils échapperaient à l’influence « française ». La thèse que nous soutenons est liée à une certaine théologie selon laquelle notre Terre aurait été colonisée par une puissance extérieure à notre Humanité, pouvant être désignée sous le nom de ‘Dieu ». Cette thèse n’est pas favorable à l’hébreu dont nous pensons que cette langue est bien moins centrale que le français et d’ailleurs, nous n’associons pas nécessairement le monde « juif » avec l’ensemble « sémitique ».
En fait. ce qui nous semble devoir conférer au français -avec les nuances que nous avons apportées- un rôle central, c’est précisément sa capacité à s’imposer au sein d’autres langues, ce qui n’ a été le cas de l’hébreu qu’à la marge. Cette faculté pérenne remarquable n’est aucunement remise en cause par l’essor de l’anglais de nos jours puisque l’anglais ne fait que véhiculer l’écrit du français.
JHB 05 03 21
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