lundi 27 mars 2023
jacques halbronn Linguistique Description du français . Polyphonie de l'écrit.
jacques halbronn Linguistique. Description du français. Polyphonie de l’écrit.
I Les participes et les auxiliaires
II Polyphonie du mot écrit.
Dans de précédents textes sur NOFIM, entre autres,(cf https://fr.scribd.com/document/505453467/Jacques-Halbonn-Dialectique-de-l-Ecrit-Et-de-l-Oral-en-Francais) nous avions signalé que le futur français se construisait à partir de la forme infinitive du verbe, suivi d’un suffixe constitué du verbe avoir en ses différentes « personnes »: ai, as, a, ons, ez, ont. Il nous faut ajouter le cas du passé simple, qui ajoute au radical ces mêmes terminaisons mais cela ne vaut que pour le singulier: je chantai, tu chantas, il chanta. En ce qui concerne la formation de l’imparfait, le pluriel du verbe avoir se retrouve pour la première et la deuxiéme personne: nous chantions, vous chantiez mais cela ne vaut pas pour le singulier.
Il semblerait donc que le passé simple et l’imparfait du français se compléteraient, l’un assurant le singulier, l’autre le pluriel. On notera que la première personne du singulier se retrouve mais sans la finale « s » à l’imparfait et qu’elle impact les autres personnes du singulier: je chantais, tu chantais, il chantait.
Passons à présent à la question des participes présent et passé, déjà abordée dans un précédent article. Les deux verbes auxiliaires permettent de mettre en place des « attributs » avec le verbe être qui sert pour les participes.; je suis perdu, je suis perdant, dans un cas, cela couvre le passé et dans l’autre, le futur, ce qui crée une redondance avec les formes traitées plus haut. On dira que le verbe avoir est largement présent pour le passé compose, et complétement absent pour le participe présent et donc pour le futur. Cela nous conduit à penser que le verbe être correspondrait surtout au futur et le verbe avoir au passé, par delà de ce que nous avions signalé quant au rôle du verbe avoir pour marquer la suffixation du futur. Par ailleurs, si l’on considére le pluriel du passé simple, on note que les formes plurielles semblent s’aligner sur le verbe être: nous sommes, nous chantâmes, vous êtes, vous chantâtes.
Toutes ces observations qui viennent compléter notre mémoire de 1989 sur la description du français (sous la direction de Louis Jean Calvet, Université Paris V)mettent en évidence le rôle clef des verbes auxiliaires dont il nous semble que l’on avait, jusque là, sous estimé toute l’importance. Si l’on aborde la question de l’anglais, l’on notera que l’anglais a adopté le participe passé du français avec les finales « ed » (devenues en français é ou ée) pour les verbes réguliers mais sans tenir compte du genre alors qu’en français les participes marquent la différence: mangé/mangée, suffisant/e si ce n’est qu’il serait bon de revenir à la forme en ‘ed », le d devant être prononcé au féminin. On notera que l’anglais a recyclé le participe passé du français pour en faire un prétérit : I am changed devient I changed et quant au futur de l’anglais, il se limite à l’utilisation de will ou shall avec le radical du verbe. Autrement dit, les langues germaniques ne disposent pas d’une véritable conjugaison au passé et au futur. Quant au français, il apparait qu’il reléve des deux régimes, ce qui lui confère un caractère hybride, syncrétique. Ajoutons que l’imparfait du subjonctif au singulier se moule sur la base du passé simples: il fit, qu’il fit etc
II Polyphonie du mot écrit
En fait, l’écrit est polyphonique en ce qu’il se prête à plusieurs lectures selon le contexte. Initialement, une même forme écrite donnait une phonie différentes selon que le contexte de genre et de nombre . Mais par la suite, par excés de zéle, l’on prit la peine de modifier l’écrit en conséquences par ajout de la lettre « e » ou de la lettre (s, pour les liaisons). Or,il nous faut en revenir à l’état initial et comprendre que dans tel cas, la finale se prononce et que dans tel autre cas, elle ne se prononce pas, quand bien même l’écrit ne ferait pas la différence. C’est ainsi que le mot « cheval », par exemple, devait se prononcer avec le son « l » au pluriel et sans ce son, au singulier et ainsi de suite. On notera qu’en hébreu, on n’indique pas les voyelles. C’est au locuteur de s’en charger.(idem pour l’arabe), sauf dans les livres de prières qui s’adressent à un public qui ne pratique pas la langue en question en dehors du cadre liturgique. Cela explique certaines aberrations de l’hébreu moderne qui applique une grille inversée pour marquer le genre des pronoms personnels ( Baroukh Ata ou At?),la forme bréve devant être réservée au masculin.(Gadol, Guedola)
Notice Wijipedia Massoréte.
« La notation des accents et des voyelles se serait opérée au Moyen Âge, même si Johannes Buxtorf au xviie siècle et d’autres soutenaient que dès l’époque d’Esdras les points-voyelles ont été introduits Les systèmes babyloniens, plus anciens, ont laissé la place au système tibérien, qui date des ixe siècle ou xe siècle1. Le Codex d’Alep, qui est peut-être la toute première copie complète du texte massorétique, date du xe siècle. »
Le locuteur français observera que la forme ‘au » sert pour le pluriel comme dans « cheval/chevaux, général/généraux) alors que la forme « au » signe le masculin : beau/ belle ou vieux, vieille Quid,alors, du passage du U au L (comme « de le » qui devient « du »)? Où est l’erreur? On notera que le féminin sert notamment à la formation de dérivés comme l’adverbe: grand/grandement. Parmi les dérivés, signalons bateau/bateleur, chateau/ Chatelin. La dérivation produisant un allongement comme parle/parlement. Nous sommes là en face de deux dynamiques génétiques inverses: celle de la dérivation (allongement) et celle de la contraction (raccourcissement). En tout état de cause, le masculin singulier nous apparait comme un sommet, une cîme ou comme une racine. Dans le cas de cheval, il nous semble que le mot écrit « cheval » ne doit pas voir la « l » prononcée au singulier à l’oral, cette prononciation devant être réservée aux dérivés. Mais dans ce cas, l’écrit ne serait-il point la matrice de l’oral, du fait même de sa polyphonie, l’oral ne mettant en oeuvre qu’une seule virtualité ? Selon nous, certaines bizarreries de la langue serait le fait de grammairiens qui auront voulu sur-codifier, sur-déterminer celle-ci avec plus ou moins de bonheur..
Nous avons voulu montrer que le systéme de conjugaison du français reléve d’une certaine ramification qui n’avait pas été mise en évidence jusque là, à notre connaissance/Il s’agit d’une arborescence qui dialectise la forme bréve et la forme longue. On peut soit déclarer que l’on passe du bref au long soit l’inverse, au prix d’une réduction, d’une rétraction conduisant notamment à la production de diphtongues, étant entendu qu’un mot écrit peut, selon les cas, être rendu avec ou sans la diphtongation. Ce n’est selon nous que tardivement, que l’écrit aura perdu de sa « polyphonie » du fait d’ajouts diacritiques, ce qui aura conduit au fil du temps, à décontextualiser les mots comme c’est le cas du possessif français qui ne tient plus compte du sujet, l’objet étant lui même doté d’un genre: il conduit sa voiture, elle proméne son chien (à comparer avec le traitement anglais: his,her)/ On peut dès lors supposer que le son « o » de chevaux ne ferait sens que par la non prononciation du « L » de l’écrit « cheval » et ce serait le ‘ »x » qui serait ici la marque du pluriel. On aurait donc eu au départ, à partir de l’écrit « cheval », le son « au » comme forme contractée non écrite, ce qui nous rapprocherait de la diphtongation observée avec l’occultation phonique du « N ». Il faudrait prononcer la finale « x » au lieu de la laisser muette encore qu’avec la » liaison », elle s’entende comme un « s ». (Aux armes, citoyens)Cette question de la liaison doit en effet être prise en compte et corriger la régle de non prononciation de la consonne finale qui devrait être l’exception. Comment ainsi prononcer « bonjour à tous » avec le « s » de tous, quand tous n’est pas suivi d’une voyelle du fait du mot qu’il précéde?
JHB 27 03 23
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