lundi 25 août 2025
jacques halbronn Linguistique Nouveau projet de description diachronique du français. Rôle central du verbe avoir
jacques halbronn Linguistique Nouveau projet de description diachronique du français. Rôle central du verbe avoir
Dans une précédente étude, nous avions souligné toute l’importance qu’il convenait d’accorder à l’auxiliaire avoir dans la conjugaison française du passé et du futur, avec dans un cas un rôle préfixal ‘ce qui vient avant, qui précéde, et dans l’autre un rôle suffixal (ce qui vient ) Mais des recherches ultérieures ont mis en évidence que ce rôle était encore plus ample que nous l’avions envisagé à condition de ne pas s’en tenir à la situation actuelle de cette langue, en adoptant une approche diachronique, au coeur de notre méthodologie. Nous avions signalé un certain nombre d’anomalies dans la pratique des codes de passage de l’écrit à l’oral, français, en particulier en ce qui concerne la troisiéme personne du pluriel, tant en présent qu’en imparfait de l’indicatif. Il chante/ils chantent, il chantait, ils chantaient.
Rappelons que la troisiéme personne du pluriel du verbe avoir est en « ont » (ce qui vaut aussi pour l’auxiliaire être: ils ont, ils sont)¨On trouve ce suffixe « ont » dans des verbes comme « font ». Selon nous, au départ, la troisiéme personne du pluriel avait bien ce suffixe « ont », ce qui donnerait ils chantont et non ils chantent, ils chantiont et non ils chantaient.,tout comme vous chantez donne à l’imparfait vous chantiez (cf La Cigale et la fourmi)
La diphtongue nasale « on » se retrouve à la première personne du pluriel de l’indicatif présent mais aussi de l’imparfait : nous mangeons, nous mangions (avec le i intercalé). On retrouve le même phénoméne en italien avec le suffixe en « o » tant pour la première personne que pour la troisième personne du pluriel. Ce n’est pas le cas en espagnol, où seule la première personne du pluriel est dotée d »‘un suffixe en « o ».
Comment expliquer la disparition du suffixe en o en français moderne. pour marquer la troisiéme personne du pluriel, hormis le cas des auxiliaires et du verbe faire ‘ils font » dont on sait qu’il est assimiable à un auxiliaire comme l’atteste l’anglais avec son usage du « do » (notamment, pour les formes interrogatives et négatives) alors même que la forme « ont » est attestée pour marquer le futur (ils mangeront mais « ils mangent; ils mangeaient? Nous avons montré que le français jouait à l’oral, sur la suppression et l’addition de consonne pour marquer le passage du masculin au féminin : petit/petite et l’on sait que l’écrit a pu s’aligner sur l’oral comme dans le cas du participe passé de la première conjugaison, avec le rôle imparti à l’accent: manged devenant mangé., selon notre reconstitution, à partir de l’emprunt anglais au français, ce qui donne aimée au ieu d’aimede.
Dans le cas qui nous interpelle ici à propos de la troisiéme personne du pluriel de l’indicatif présent et imparfait, on est en droit de penser que la prononciation de cette forme diphtonguée du O était tombée en désuétude à l’oral, ce qui aura fini par impacter l’écrit. la forme en « ent » étant réputée « muette ». Cela expliquerait qu’en anglais, la première et la deuxième personnes du singuler ne se distinguent pas quand on passe au pluriel. I sing, We sing, ce qui conduit à une forme de neutralité comme dans le cas du traitement de l’adjectif et du participe non impactés par les marqueurs de genre.
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JHB 28 08 25
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