mardi 14 juin 2016

Jacques Halbronn Les Dix Sephiroth et les Dix Commandements. Un paralléle nécessaire.

Contribution à l’histoire de la formation de l’Arbre Sephirotique. Le paralléle avec les X Commandements.
par  Jacques  Halbronn

L’arbre de vie avec le nom des 10 Sephiroth et les 22 chemins en hébreu.
Nous avions recherché depuis longtemps la source des Séfiroth, persuadé qu’une telle série était en fait issu d’un seul et même document, à l’instar des devise pontificales de la prophétie de Saint Malachie (cf nos Papes et prophéties. Ed Axiome; 2005). Nous avions pressenti que les rituels de prière hébraïque devaient  faire partie d’une telle recherche mais ce n’est que très récemment, que nous sommes parvenus à isoler  le texte en rapport avec les Sephiroth. Ce texte est situé à un moment important du rituel liturgique puisqu’il concerne le moment de la « procession » liée à la sortie des rouleaux de la Torah, notamment durant l’Office du Samedi matin.
Nous reproduisons ce « chant de la procession »  dans une traduction française:
« A toi Seigneur, la grandeur et la puissance, la gloire et la majesté ». Le rituel (cf  Sidour Taher Libénou,   Paris,  MJLF,  2001, p.  185)  ne donne pas la source de ce passage, qui se retrouve dans les Hagiographes (Chroniques I) ch. XXIX) et attribué à nul autre que le roi David:: « Alors David, en présence de toute l’assemblée, loua le Seigneur en s’exprimant ainsi: (…) A toi Seigneur,  appartienennt la grandeur, la puissance, la gloire, l’autorité,  et la majesté »( La Bible, trad.   sous la dir. de Zadoc Kahn, Tome II, ) Paris, 1931,  p. 574)
Il  importe peu ici de s’arrêter sur la diversité des traductions françaises réalisées à partir de l’hébreu. Ce qui importe c’est que les termes hébraïque figurant dans ces deux textes – le rituel et les Chroniques- sont exactement ceux qui  figurent sur l’arbre  séphiorique. du moins pour 5 d’entre eux.  On n’y trouve pas les trois premières séfiroth (Keter, Hokmah, Binah) et en cela cette disposition recoupe celle des Dix Commandements, dont les trois premiers sont nettement à séparer des 7 autres. Les cinq Séfiroth dont il s’agit ici constituent le centre de l’arbre:  Guedoula et Guevoura, Netsah, Hod et au centre Tiféreth.
Les deux dernières Seforoth, Iesod et Malkhouth,  se retrouvent néanmoins ; d’une part,  on a « mamlakha », même racine que Malkhouth juste après l’énonce des 5 sefiroth de Chant de la procession  « Ton empire est universel », ce qui se retrouve aussi dans le discours de David et d’autre part, dans un « autre chant pour la procession » que l’on entend très souvent : « Le monde repose sur trois choses: la Tora, le culte et la charité ». Le verbe « omed » est traduit ici par « repose », ce verbe donne aussi « amoud », pilier qui nous semble synonymé de ‘iesod »,  fondement.
Comment ce texte des Chroniques -qui avait déjà été signalé avant nous comme source des Séfiroth mais sans le relier au  »chant de procession-  en est-il arrivé à figurer dans les rituels de prières  israélites et dans l’arbre séfirotique?
Ce que nous retiendrons c’est le paralléle qui s’offre dui fait que les trois premières séfiroth ne figurent pas dans les sources sus dites. En effet, nous pensons que les Dix Commandements doivent être appréhendés en paralléle avec les Dix Sefiroth, si l’on admet que les trois premiers commandements  concernent le rapport à Dieu et les sept autres, les relations entre les hommes. Dans le cas des Sefiroth, ce serait l’inverse: les trois premières concerneraient selon nous les hommes et les sept autres décriraient Dieui.
C’est cette double dualité qu’il convenait  de souligner et elle ne nous semble nullement fortuite. Forcre est de constater que l’on est dans les deux cas passé du sept au dix. Dans le cas de l’arbre séfirotique, un tel passage correspondrait donc à une addition au texte lié à David s’adressant à Dieu tout comme les Dix commandements  comportent un basculement en sens inverse. Cela lie les deux séries de façon encore plus manifeste. Il nous semble assez clair que ces deux séries seraient composées de deux sources bien distinctes.  On peut penser que le début des Dix Commandemnts recoupe largement les  5 sefiroth  qui forment le cœur de ‘l’arbre séfirotique.
On remarquera en tout cas la dualité du début du texte des Dix Commandemnts. Ce Dieu nous est présenté comme celui de la rigueur;
« , je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival : je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu’à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent »"
mais aussi celui de la miséricorde:
. « Mais j’agis avec amour jusqu’à la millième génération envers ceux qui m’aiment et qui obéissent à mes commandements. »
et l’on retrouve là aisément les deux facettes de l’arbre séfirotique:: Gevourah et Guedoulah.
Or, force est de constater que Guedoulah fait probléme au niveau de la traduction à telle enseigne que le terme a souvent été remplacé par « Hesed » qui indique bien cette idée de grâce, de générosité qui ne se retrouve pas vraiment dans « Guedoulah »..  Il est clair, en tout cas, que le début des Dix Commandements nous montre bien que l’image de Dieu est ici marquée par une dualité qui est assez proche de celle de Mars et de Vénus.  Il importe de rééquilibrer les Sefiroth mais aussi le Chant de Procession liée à la sortie de la Torah, dans le sens d’une dualité qui n’apparait plus et cela est déjà le cas dans le passage signalé des Chroniques. Ajoutons que le Discours du roi David s’inscrit dans la perspective de la construction du (premier) Temple dont la réalisation sera dévolue à son fils et successeur. Notons que le Temple comporte une dualité manifestée par les deux colonnes.
En ce qui concerne les Dix Commandements, contrairement à l’opinion généralement admise selon laquelle ill s’agirait des bases toute vie sociale, nous pensons qu’au départ, en tout cas, ll s’agissait bien plutôt d’une liste  d’exceptions à la régle. Ainsi, tu ne tuera point ne fait sens que pour poser une exception à la possiblité de tuer. Or, selon nous, le texte aura été tronqué et on aura supprimé l’exposé de l’exception restrictive alors que l’exposé est resté complet pour le Shabbat qui est une exception au fait de travailler. De même la notion de prochain nous apparait comme une exception,  certains actes étant permis sauf à l’encontre du prochain, c’est à dire celui qui nous est proche, qui appartient au même clan, à la même secte, au même « club ».






JHB
14. 06. 16

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