Le syndrome maghrébin et l'instrumentalisation du Coran au prisme du non-dit
par Jacques Halbronn
Il
est plus facile de citer un texte que de faire une analyse de tel ou
tel phénoméne qui reléve en partie du non dit. En ce sens, le Coran a
bon dos quand on aborde la question du terrorisme et il importe de se
demander quels sont ceux qui sont les plus prompts à vouloir s'appuyer
sur des écrits et non sur des comportements ou qui souhaitent
interpréter les comportements au prisme de tel ou tel texte.Il est en
effet plus facile de disserter sur un certain passage que de décrire
une culture.
C'est ainsi que si tous les terroristes en France
sont musulmans, ils ont un autre point commun, plus problématique
encore, c'est qu'ils sont tous d'origine maghrébine, ce que l'on se
garde bien de rappeler, si l'on s'en tient à ce que l'on entend à la
radio, par exemple sur RMC Bourdin. En effet, tous les gens d'origine
maghrébine ne sont pas musulmans et l'on sait qu'au lendemain des
accords d'Evian (1962) les "pieds noirs" (c'est à dire ceux qui
portaient des chaussures) ont du partir rejoindre la "métropole". On
pense notamment aux Juifs d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie)
qui ont le même pédigree géographique sinon la même histoire que les
arabes immigrés en France ou issus de la dite immigration.
Et on
ne nous empêchera pas de penser que ces Juifs d'Afrique Nord vivent ce
que nous appellerons le "syndrome maghrébin".. Selon nous, ce sont eux
qui sont les plus enclins à vouloir instrumentaliser le Coran de façon à
masquer le paramétre proprement maghrébin.
Car, supposons que le
facteur maghrébin soit mis en avant, ces Juifs d'Afrique du Nord se
retrouveraient dans une situation pour le moins inconfortable. Et
comment pourraient-ils nier qu'ils aient des points communs avec ces
gens ayant vécu dans le même pays pas plus que les Juifs de France ne
sauraient nier avoir été marqués par une certaine culture française, par
delà les clivages religieux entre Juifs et Chrétiens.
La question
de la culture maghrébine ne serait--elle pas le point aveugle du débat
concernant une contextualité assez toxique et qui serait plus liée à la
maghrébité qu'à la coranité? On est en tout cas en droit de
s'interroger.
Pour nous, en tout cas, ce recours au Coran comme
d'autres au Talmud, au lieu de traiter de questions plus proprement
culturelles et liiées à une certaine société en une certaine zone
géographique nous interpelle. Il y aurait là une tentative de se
dissocier par le biais du Coran de l'appartenance à une même culture
locale. Et d'ailleurs, ces Juifs d'Afrique du Nord nieraient-ils
eux-mêmes par ailleurs qu'ils aient pu partager certaines valeurs, par
delà toute considération confessionnelle?
Autrement dit, puisque
l'on cherche dans le Coran les marques d'une incitation à la violence,
il conviendrait de se demander si on ne trouverait pas des éléments dans
ce sens dans la socio-culture maghrébine, sachant notamment le poids de
la violence au sein même de la société maghrébine, ce qui permettrait
d'évacuer l'argument selon lequel le Musulman se sentirait le droit de
maltraiter l'infidéle, le "dhimmi". Et cela expliquerait d'ailleurs
qu'ill importe peu- pour le terroriste- qu'à Nice, des victimes aient
été arabes.
Nous ajouterons que de tels questionnements nous
conduisent à relativiser l'homogénéité de la communauté juive de France
aux origines si diverses. L'on s'apercevrait alors qu'une certaine forme
de violence, de tentation d'en venir aux mains et se faire justice soi
même pourrait caractériser- statistiquement, en termes de probabilité -
des Juifs appartenant au groupe originaire du Maghreb. On ajoutera que
le probléme se pose aussi en ce qui concerne la condamnation de la
mentalité russo-communiste: quelle est la part de la dimension russe et
quelle est la part de la dimension communiste dans le stalinisme, par
exemple et dans quelle mesure les Juifs originaires de cet ancien
"bloc"- en France- ne portent pas les stigmates d'une telle origine? Et
dans quelle mesure ne seraient-ils pas eux aussi tentés de faire passer
la doxa léniniste avant le facteur culturel de façon à ne pas risquer
d'être assimilés à une certaine forme de civilisation dans laquelle ils
ont baigné.
Mais comme nous le disions au début du présent texte,
il est plus facile de traiter du dire que du non-dit et de présenter
les effets pour les causes.
Le Surmoi de certaines sociétés est
de l'ordre de la violence, laquelle se situe tapie à l'arrière-plan.
Comprenons par là qu'il existe dans ces sociétés une menace latente
contre tous ceux qui pourraient ne pas se comporter "normalement". Par
ailleurs, dans des sociétés où la Justice officielle est suspecte
d'incompétence et/ou de corruption, les personnes sont enclines à se
faire justice elles-mêmes, ce qui sous entend dans bien des cas des
risques d'agressions physiques. Et l'on ne saurait mettre sur le Coran
ce type de mentalité si ce n'est que là encore, cette violence pourrait
se situer dans le non-dit des sociétés où est apparu le Coran. MAis
comme elle est dans le non dit, il serait vain de la rechercher dans le
dit Coran!
Inversement, pour ce qui est du chatiment dans les
sociétés chrétiennes, il serait plutôt de l'ordre de l'exclusion, du
bannissement, ce qui est aussi une forme de violence sourde. La personne
visée devient invisible, isolée, jugée non fréquentable. C'est là une
menace d'un autre type. Il est clair que tel type de sanction agira sur
telle personne de tel groupe et non sur telle personne d'un autre
groupe, sera ou non jugée dissuasive., Comment concllier au sein d'une
même société des non dits aussi différents dans leur procédure.
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JHB19. 07. 16
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