Réflexions critiques sur les 4 premiers chapitres du Livre de la Genése ou Livre des générations . (texte revu et corrigé)
par Jacques Halbronn
Le terme Genése qui désigne le premier des 5 livres du Pentateuque
vient de la traduction grecque et il semble qu’il corresponde
littéralement au mot hébreu Toldoth, qui signifie à la fois Histoire et
naissance, génération (Léda).. Chez les Juifs, on désigne ce livre par
le premier mot « Beréshith », ce qui ne nous semble pas particulièrement
judicieux.
trad début ch V de la Genése
« Ceci est l’Histoire des générations de l’Humanité » Cette
traduction du rabbinat nous semhle bien instisfaisante, d’abord parce
que l’on n’y retrouve pas l’équivalent de Sefer, c’est à dire Livre,
expression qui aurait en effet pu intriguer le lecteur. De même Adam est
rendu par Humanité, ce qui ne correspond pas au genre de la
généalogie/genése. La traduction publiée par l’Alliance Biblique
Universelle, quant à elle, traduit Sefer par « liste ». Au chapitre
11, on nous propose une « suite » : « la liste des enfants des fils de
Shem » et s’adjoint une trosiiéme liste qui est celle des générations
de Térah, le père d’Abraham et le grand père de Loth. On serait donc
passé du Livre des générations d’Adam à celui des générations de Shem
(un des fils de Noé). qui se poursuit jusqu’à Abraham. La Genése
serait donc le Livre des générations d’Adam et de Shem. Mais dans la
foulée, toujours au ch 11 à partir du verset 27, on trouve un trosiéme
volet qui est la « liste », des génératiions de Téra On nous dit
qu’ « Abram prend pour femme Saratsedeq£i (..) Saraï n’a pas d’enfant,
elle est stérile » On nous dit aussi que « Téra quitte Our en
Babylonie pour aller en Canaan. Il emmene son fils Abram et son petit
fils Loth (..)Il emméne aussi sa belle-fille Saraï » En fait, Téra
n’ira pas plus loin que Haran. On sait qu’Isaac et Jacon iront chercher
femme à Haran où une partie de la famille de Téra s’est installée.
En fait, le terme Toldoth apparait seulement au Chapitre V mais
l’on peut se demander raisonnablement si le dit chapitre n’était pas à
l’origine introductif. En effet, on y retrouve un certain nombre de
termes et de formules qui figurent au sein du premier chapitre comme le
verbe « créer » (Bara), comme la ressemblance entre le créateur
(Dieu) et sa création (Adam), que l’on retrouve à propos d’Adam et de sa
progéniture, avec notamment la mention du binome mâle/femelle.
ch V (trad. Rabbinat)
« Lorsque Dieu créa (bara) l’être humain (Adam), il le fit à sa
ressemblance (kedemouto, de domé, semblable); Il les créa mâle et
femelle (…) Adam produisit (ioled), même racine que Toldoth) un être à
son image et selon sa forme et lui donna pour nom Seth. » On retrouve
les mêmes termes que dans Genése I :
« Dieu créa l’homme à son image (..) mâle et femelle)
En fait, le dit chapitre V qui est présenté comme étant le Sefer
Toldoth Adam – mais cela vaut selon nous pour l’ensemble du livre-
traite de Seth, fils d’Adam et ne dit mot ni d’Even ni d’Abel et Cain.
Cela dit, à la fin du chapitre IV, l’on nous dit que Seth est l’enfant
d’Eve, ce qui ne figure nullement par la suite.
Ch IV Adam connut de nouveau sa femme (ishto (littéralement la femme
de celui-ci), on ne prononce pas ici le nom d’Eve), elle enfanta un
fils et lui donna pour nom Seth »
L’on retrouve ce même texte dans le Nouveau Testament, au chapitre
III de l’Evangile de Luc, lequel reprend la généalogie à partir d’Adam
et Seth, comme si les quatre premiers chapitres n’existaient pas. Cela
est d’autant plus étonnant que le christianisme semble par ailleurs
avoir accordé la plus grande importance à ce qui se passa au Jardin
d’Eden, ce qui est la base du « péché originel »!
Par ailleurs, si l’on considére l’autre généalogie, celle figurant en
tête de l’Evangile de Mathieu, l’on note d’abord une certaine
similitude quant à la présentation entre le dit Evangile et le Chapitre V
de la Genése’, puisque chaque fois cela commence par une généalogie.
Mais cette fois, l’on ne remonte pas au delà d’Abraham. La généalogie
de Mathieu prendrait donc la suite des trois généalogies indiquées
ci-dessus. Est-elle une compilation de la narration du Livre de la
Genése laquelle comporte 4 générations: celle d’Abraham, d’Isaac, de
Jacob et de ses fils dont la liste figure au ch. 49?
Il est clair que les deux généalogie évangéliques s’étendent bien au
delà de ce cadre chronologique puisqu’elles atteignent David puis
Jésus..
Revenons sur les deux généalogies évangéliques:
Luc III : « On pense qu’il (Jésus) est le fils de Joseph (…) Enos est
fils de Seth qui est fils d’Adam. Adam esttsedeq fils de Dieu ». Ce
dernier point ne figure pas dans Genése V, à moins de comprendre
« fils » comme « né de Dieu »; « créé par Dieu ».
Mathieu I :Voici la liste des ancêtres de Jésus Christ. David est
l’ancêtre de JC et Abraham est l’ancêtre de David. Abraham est le père
d’Isaac, Isaac est le père de Jacob, Jacob est le père de Juda, Juda est
le père de Pérés et de Zéa, leur mère est Tamar » On est surpris de ne
pas voir mentionnés les noms de Sarah, Rébecca, Léa et Rachel alors que
figure le nom de Tamar, qui concerne la quatriéme génération. Mais
comme on l’a noté, on ne dispose pas de la généalogie d’Abraham sinon
sous la forme narrative dont cette généalogie est visiblement issue. On
est conduit à penser que ces noms de femmes ont été censurés dans le
cadre de l’Evangile de Mathieu, d’autant que par la suite, la dite
généalogie cite un certain nombre de femmes comme Ruth, Rahab ou encore
la femme de David sans parler de Marie. Visiblement, cette
généalogie aura été recomposée et prolongée. Parmi les explications
concernant la disparition des nomtsedeqs des trois « matriarches » dans
Mathieu, l’on songe au cas de Sarah qui ressemblait peut êre un peu trop
à celui de Marie avec cette naissance d’Isaac annoncée de façon assez
miraculeuse(cf Genése ch 18 et Mathieu Ch I). L’on connait par ailleurs
les parallèles entre Isaac et Jésus, tous deux voués au « sacrifice »
par leur « père ». Force est de constater en tout cas que la « mort » de
Jésus si elle n’a pas été voulue par Dieu, avait été néanmoins annoncée
comme celle d’Isaac.
Il existe un « Midrash » intitulé Sefer Toldoth Adam -et qui a fait
l’objet de travaux (notamment ceux de Reimund Leicht et Yoseph
Yahalom- mais ce titre aura connu une certaine fortune comme l’on peut
s’en rendre compte par Google- où l’on présente le dit texte comme
un commentaire du Genése V mais qui nous semble confirmer la thèse selon
laquelle un tel intitulé désignait l’ensemble du Livre de la Genése et
nous pensons qu’il serait bon de désigner le Livre de la Genése en tant
que Sefer Toldoth, c’est à dire Livre des générations d’Adam aux fils
de Jacob….
Revenons sur la question du péché originel lequel est mis en scène
dans les chapitres de la Genése qui précédent le chapitre V, lequel
chapitre ignore tout des chapitres précédents, par delà les similitudes
que nous avons signalées. Il semble que cette doctrine doive beaucoup à
Augustin d’Hippone (St Augustin) et s’appuie non sur les Evangiles mais
sur les Epitres de Paul aux Romains et aux Corinthiens. Cela nous
interpelle quant à la date véritable de rédaction des premiers chapitres
de la Genése. Par ailleurs, il est clair que le texte du Pentateuque
aura fait l’objet de toutes sortes d’interpolations: ainsi dans Exode,
Dieu s’adressant à Moise (Exode ch 3) mentionne trois générations,
Abraham, Isaac et Jacob (le nouveau nom Israël ne figure pas pour le
désigner) mais omet la quatriéme celle de Judah. L’on sait aussi que
Joseph et Judah sont en concurrence, dans la Genése, avec des
représentations semblables où il est dit que les frères se prosternent
(en hébreu mishtahavim, expression utilisée par rapport à Dieu dans les
prières) devant l’un ou l’autre. Dans les généalogies des Evangiles,
c’estsedeqt la référence à Judah qui est seule retenue. Rappelons la
rivalité entre les deux Royaumes, celui de Judah et celui d’Israël (cf
Chroniques II, Ch 10) et le fait que Jacob va prendre le nom d’Israel
(Genése ch 32), ce qui n’est nullement indifférent, au vu du contexte
politique. On aurait donc deux camps: l’un triomphant dans les Evangiles
autour de Judah et l’autre dans la Genése, autour de Joseph.(fils de
Rachel) (même si la bénédiction de Jacob (Genése ch 49) privilégie Judah
(fils de Léa), mais il peut s’agir là d’une interpolation), ce qui se
retrouve dans la rivalité entre les deux sœurs toutes deux épouses de
Jacob, Léa, l’ainée, parvenant à se faire épouser la première.(cf
Genése ch 29)
Nos conclusions
Les 4 premiers chapitres du Livre de la Genése sont apocryphes Ils
ont été rajoutés assez tardivement en reprenant d’ailleurs tout un
vocabulaire issu des Livres de la Genése (à partir du chapitre V) et
dtsedeqe l’Exode. On retrouve l’idée d’un Dieu faisant Adam à son im
Réflexions critiques sur les 4 premiers chapitres du Livre de la Genése ou Livre des générations . (texte revu et corrigé)
par Jacques Halbronn
Le terme Genése qui désigne le premier des 5 livres du Pentateuque
vient de la traduction grecque et il semble qu’il corresponde
littéralement au mot hébreu Toldoth, qui signifie à la fois Histoire et
naissance, génération (Léda).. Chez les Juifs, on désigne ce livre par
le premier mot « Beréshith », ce qui ne nous semble pas particulièrement
judicieux.
trad début ch V de la Genése
« Ceci est l’Histoire des générations de l’Humanité » Cette
traduction du rabbinat nous semhle bien instisfaisante, d’abord parce
que l’on n’y retrouve pas l’équivalent de Sefer, c’est à dire Livre,
expression qui aurait en effet pu intriguer le lecteur. De même Adam est
rendu par Humanité, ce qui ne correspond pas au genre de la
généalogie/genése. La traduction publiée par l’Alliance Biblique
Universelle, quant à elle, traduit Sefer par « liste ». Au chapitre
11, on nous propose une « suite » : « la liste des enfants des fils de
Shem » et s’adjoint une trosiiéme liste qui est celle des générations
de Térah, le père d’Abraham et le grand père de Loth. On serait donc
passé du Livre des générations d’Adam à celui des générations de Shem
(un des fils de Noé). qui se poursuit jusqu’à Abraham. La Genése
serait donc le Livre des générations d’Adam et de Shem. Mais dans la
foulée, toujours au ch 11 à partir du verset 27, on trouve un trosiéme
volet qui est la « liste », des génératiions de Téra On nous dit
qu’ « Abram prend pour femme Saratsedeq£i (..) Saraï n’a pas d’enfant,
elle est stérile » On nous dit aussi que « Téra quitte Our en
Babylonie pour aller en Canaan. Il emmene son fils Abram et son petit
fils Loth (..)Il emméne aussi sa belle-fille Saraï » En fait, Téra
n’ira pas plus loin que Haran. On sait qu’Isaac et Jacon iront chercher
femme à Haran où une partie de la famille de Téra s’est installée.
En fait, le terme Toldoth apparait seulement au Chapitre V mais
l’on peut se demander raisonnablement si le dit chapitre n’était pas à
l’origine introductif. En effet, on y retrouve un certain nombre de
termes et de formules qui figurent au sein du premier chapitre comme le
verbe « créer » (Bara), comme la ressemblance entre le créateur
(Dieu) et sa création (Adam), que l’on retrouve à propos d’Adam et de sa
progéniture, avec notamment la mention du binome mâle/femelle.
ch V (trad. Rabbinat)
« Lorsque Dieu créa (bara) l’être humain (Adam), il le fit à sa
ressemblance (kedemouto, de domé, semblable); Il les créa mâle et
femelle (…) Adam produisit (ioled), même racine que Toldoth) un être à
son image et selon sa forme et lui donna pour nom Seth. » On retrouve
les mêmes termes que dans Genése I :
« Dieu créa l’homme à son image (..) mâle et femelle)
En fait, le dit chapitre V qui est présenté comme étant le Sefer
Toldoth Adam – mais cela vaut selon nous pour l’ensemble du livre-
traite de Seth, fils d’Adam et ne dit mot ni d’Even ni d’Abel et Cain.
Cela dit, à la fin du chapitre IV, l’on nous dit que Seth est l’enfant
d’Eve, ce qui ne figure nullement par la suite.
Ch IV Adam connut de nouveau sa femme (ishto (littéralement la femme
de celui-ci), on ne prononce pas ici le nom d’Eve), elle enfanta un
fils et lui donna pour nom Seth »
L’on retrouve ce même texte dans le Nouveau Testament, au chapitre
III de l’Evangile de Luc, lequel reprend la généalogie à partir d’Adam
et Seth, comme si les quatre premiers chapitres n’existaient pas. Cela
est d’autant plus étonnant que le christianisme semble par ailleurs
avoir accordé la plus grande importance à ce qui se passa au Jardin
d’Eden, ce qui est la base du « péché originel »!
Par ailleurs, si l’on considére l’autre généalogie, celle figurant en
tête de l’Evangile de Mathieu, l’on note d’abord une certaine
similitude quant à la présentation entre le dit Evangile et le Chapitre V
de la Genése’, puisque chaque fois cela commence par une généalogie.
Mais cette fois, l’on ne remonte pas au delà d’Abraham. La généalogie
de Mathieu prendrait donc la suite des trois généalogies indiquées
ci-dessus. Est-elle une compilation de la narration du Livre de la
Genése laquelle comporte 4 générations: celle d’Abraham, d’Isaac, de
Jacob et de ses fils dont la liste figure au ch. 49?
Il est clair que les deux généalogie évangéliques s’étendent bien au
delà de ce cadre chronologique puisqu’elles atteignent David puis
Jésus..
Revenons sur les deux généalogies évangéliques:
Luc III : « On pense qu’il (Jésus) est le fils de Joseph (…) Enos est
fils de Seth qui est fils d’Adam. Adam esttsedeq fils de Dieu ». Ce
dernier point ne figure pas dans Genése V, à moins de comprendre
« fils » comme « né de Dieu »; « créé par Dieu ».
Mathieu I :Voici la liste des ancêtres de Jésus Christ. David est
l’ancêtre de JC et Abraham est l’ancêtre de David. Abraham est le père
d’Isaac, Isaac est le père de Jacob, Jacob est le père de Juda, Juda est
le père de Pérés et de Zéa, leur mère est Tamar » On est surpris de ne
pas voir mentionnés les noms de Sarah, Rébecca, Léa et Rachel alors que
figure le nom de Tamar, qui concerne la quatriéme génération. Mais
comme on l’a noté, on ne dispose pas de la généalogie d’Abraham sinon
sous la forme narrative dont cette généalogie est visiblement issue. On
est conduit à penser que ces noms de femmes ont été censurés dans le
cadre de l’Evangile de Mathieu, d’autant que par la suite, la dite
généalogie cite un certain nombre de femmes comme Ruth, Rahab ou encore
la femme de David sans parler de Marie. Visiblement, cette
généalogie aura été recomposée et prolongée. Parmi les explications
concernant la disparition des nomtsedeqs des trois « matriarches » dans
Mathieu, l’on songe au cas de Sarah qui ressemblait peut êre un peu trop
à celui de Marie avec cette naissance d’Isaac annoncée de façon assez
miraculeuse(cf Genése ch 18 et Mathieu Ch I). L’on connait par ailleurs
les parallèles entre Isaac et Jésus, tous deux voués au « sacrifice »
par leur « père ». Force est de constater en tout cas que la « mort » de
Jésus si elle n’a pas été voulue par Dieu, avait été néanmoins annoncée
comme celle d’Isaac.
Il existe un « Midrash » intitulé Sefer Toldoth Adam -et qui a fait
l’objet de travaux (notamment ceux de Reimund Leicht et Yoseph
Yahalom- mais ce titre aura connu une certaine fortune comme l’on peut
s’en rendre compte par Google- où l’on présente le dit texte comme
un commentaire du Genése V mais qui nous semble confirmer la thèse selon
laquelle un tel intitulé désignait l’ensemble du Livre de la Genése et
nous pensons qu’il serait bon de désigner le Livre de la Genése en tant
que Sefer Toldoth, c’est à dire Livre des générations d’Adam aux fils
de Jacob….
Revenons sur la question du péché originel lequel est mis en scène
dans les chapitres de la Genése qui précédent le chapitre V, lequel
chapitre ignore tout des chapitres précédents, par delà les similitudes
que nous avons signalées. Il semble que cette doctrine doive beaucoup à
Augustin d’Hippone (St Augustin) et s’appuie non sur les Evangiles mais
sur les Epitres de Paul aux Romains et aux Corinthiens. Cela nous
interpelle quant à la date véritable de rédaction des premiers chapitres
de la Genése. Par ailleurs, il est clair que le texte du Pentateuque
aura fait l’objet de toutes sortes d’interpolations: ainsi dans Exode,
Dieu s’adressant à Moise (Exode ch 3) mentionne trois générations,
Abraham, Isaac et Jacob (le nouveau nom Israël ne figure pas pour le
désigner) mais omet la quatriéme celle de Judah. L’on sait aussi que
Joseph et Judah sont en concurrence, dans la Genése, avec des
représentations semblables où il est dit que les frères se prosternent
(en hébreu mishtahavim, expression utilisée par rapport à Dieu dans les
prières) devant l’un ou l’autre. Dans les généalogies des Evangiles,
c’estsedeqt la référence à Judah qui est seule retenue. Rappelons la
rivalité entre les deux Royaumes, celui de Judah et celui d’Israël (cf
Chroniques II, Ch 10) et le fait que Jacob va prendre le nom d’Israel
(Genése ch 32), ce qui n’est nullement indifférent, au vu du contexte
politique. On aurait donc deux camps: l’un triomphant dans les Evangiles
autour de Judah et l’autre dans la Genése, autour de Joseph.(fils de
Rachel) (même si la bénédiction de Jacob (Genése ch 49) privilégie Judah
(fils de Léa), mais il peut s’agir là d’une interpolation), ce qui se
retrouve dans la rivalité entre les deux sœurs toutes deux épouses de
Jacob, Léa, l’ainée, parvenant à se faire épouser la première.(cf
Genése ch 29)
Nos conclusions
Les 4 premiers chapitres du Livre de la Genése sont apocryphes Ils
ont été rajoutés assez tardivement en reprenant d’ailleurs tout un
vocabulaire issu des Livres de la Genése (à partir du chapitre V) et
dtsedeqe l’Exode. On retrouve l’idée d’un Dieu faisant Adam à son image
et même le mot Toldoth figure au chapitre II pour la création du Ciel
et de la Terre! En ce qui concerne les interdictions au Jardin
d’Eden(Genése II), elles sont calquées sur les Dix Commandements, tu
pourras faire ceci mais pas cela, notamment pour le Shabbat. (Exode XX)
Notre corpus est constitué de trois éléments: le livre de la Genése
(à partir du chapitre V), le Livre de l’Exode et l’Evangile selon
Mathieu. Tous trois débutent par une liste de noms et d’ailleurs le
Livre de l’Exode est appelé par les Juifs « Shemoth », les noms parce
qu’il commence par ce mot. Or les Toldoth sont des listes de Shémoth.(au
singulier Shem)
La fin du chapitre IV qui conclut un ensemble apocryphe s’efforce de
créer une jonction avec le chapitre V. On nous dit que Seth fut
engendré par la « femme » pour remplacer Abel tué, version bien
différente par ailleurs de celle qui ouvre le chapitre V .
Les Livres de la Genése et de l’Exode forment un tout et d’ailleurs
le livre de la Genése comporte en ses derniers chapitres (46 et 49) le
même exposé qu’au tout début du Livre de l’Exode avec la liste des
Hébreux qui partirent pour l’Egypte.(ce départ fournir le nom du Livre
de l’Exode dans la version grecque) L’Exode n’est pas le retour des
Hébreux en Terre de Canaan mais leur départ de la dite Terre.
Le Livre de la Genése, à partir du chapitre V est constitué d’une
série de généalogies, non seulement celle d’Adam (Toldoth Adam) mais
aussi celle de Noé (Ch VI) complétée par celle de Shem(Chaitre XI)
poursuivie par celle de Térah (dans le même chapitre XI) et se termine
par la liste des fils de Jacob.(Ch 46 et 49; reprise au chapitre I de
l’Exode) Chaque fois, le mot Toldoth est utilisé!:
Ch V Toldoth Adam
Ch VI Toldoth Noach
Ch XI Toldoth Shem et Toldoth Térah.
Au début du Livre de l’Exode, Toldoth est remplacé par Shémot: Haélé
Shémoth Bnéi Israel alors que l’on avait Haélé Toldoth Shem, Haélé étant
un démonstratif pluriel comme au début
Réflexions critiques sur les 4 premiers chapitres du Livre de la Genése ou Livre des générations . (texte revu et corrigé)
par Jacques Halbronn
Le terme Genése qui désigne le premier des 5 livres du Pentateuque
vient de la traduction grecque et il semble qu’il corresponde
littéralement au mot hébreu Toldoth, qui signifie à la fois Histoire et
naissance, génération (Léda).. Chez les Juifs, on désigne ce livre par
le premier mot « Beréshith », ce qui ne nous semble pas particulièrement
judicieux.
trad début ch V de la Genése
« Ceci est l’Histoire des générations de l’Humanité » Cette
traduction du rabbinat nous semhle bien instisfaisante, d’abord parce
que l’on n’y retrouve pas l’équivalent de Sefer, c’est à dire Livre,
expression qui aurait en effet pu intriguer le lecteur. De même Adam est
rendu par Humanité, ce qui ne correspond pas au genre de la
généalogie/genése. La traduction publiée par l’Alliance Biblique
Universelle, quant à elle, traduit Sefer par « liste ». Au chapitre
11, on nous propose une « suite » : « la liste des enfants des fils de
Shem » et s’adjoint une trosiiéme liste qui est celle des générations
de Térah, le père d’Abraham et le grand père de Loth. On serait donc
passé du Livre des générations d’Adam à celui des générations de Shem
(un des fils de Noé). qui se poursuit jusqu’à Abraham. La Genése
serait donc le Livre des générations d’Adam et de Shem. Mais dans la
foulée, toujours au ch 11 à partir du verset 27, on trouve un trosiéme
volet qui est la « liste », des génératiions de Téra On nous dit
qu’ « Abram prend pour femme Saratsedeq£i (..) Saraï n’a pas d’enfant,
elle est stérile » On nous dit aussi que « Téra quitte Our en
Babylonie pour aller en Canaan. Il emmene son fils Abram et son petit
fils Loth (..)Il emméne aussi sa belle-fille Saraï » En fait, Téra
n’ira pas plus loin que Haran. On sait qu’Isaac et Jacon iront chercher
femme à Haran où une partie de la famille de Téra s’est installée.
En fait, le terme Toldoth apparait seulement au Chapitre V mais
l’on peut se demander raisonnablement si le dit chapitre n’était pas à
l’origine introductif. En effet, on y retrouve un certain nombre de
termes et de formules qui figurent au sein du premier chapitre comme le
verbe « créer » (Bara), comme la ressemblance entre le créateur
(Dieu) et sa création (Adam), que l’on retrouve à propos d’Adam et de sa
progéniture, avec notamment la mention du binome mâle/femelle.
ch V (trad. Rabbinat)
« Lorsque Dieu créa (bara) l’être humain (Adam), il le fit à sa
ressemblance (kedemouto, de domé, semblable); Il les créa mâle et
femelle (…) Adam produisit (ioled), même racine que Toldoth) un être à
son image et selon sa forme et lui donna pour nom Seth. » On retrouve
les mêmes termes que dans Genése I :
« Dieu créa l’homme à son image (..) mâle et femelle)
En fait, le dit chapitre V qui est présenté comme étant le Sefer
Toldoth Adam – mais cela vaut selon nous pour l’ensemble du livre-
traite de Seth, fils d’Adam et ne dit mot ni d’Even ni d’Abel et Cain.
Cela dit, à la fin du chapitre IV, l’on nous dit que Seth est l’enfant
d’Eve, ce qui ne figure nullement par la suite.
Ch IV Adam connut de nouveau sa femme (ishto (littéralement la femme
de celui-ci), on ne prononce pas ici le nom d’Eve), elle enfanta un
fils et lui donna pour nom Seth »
L’on retrouve ce même texte dans le Nouveau Testament, au chapitre
III de l’Evangile de Luc, lequel reprend la généalogie à partir d’Adam
et Seth, comme si les quatre premiers chapitres n’existaient pas. Cela
est d’autant plus étonnant que le christianisme semble par ailleurs
avoir accordé la plus grande importance à ce qui se passa au Jardin
d’Eden, ce qui est la base du « péché originel »!
Par ailleurs, si l’on considére l’autre généalogie, celle figurant en
tête de l’Evangile de Mathieu, l’on note d’abord une certaine
similitude quant à la présentation entre le dit Evangile et le Chapitre V
de la Genése’, puisque chaque fois cela commence par une généalogie.
Mais cette fois, l’on ne remonte pas au delà d’Abraham. La généalogie
de Mathieu prendrait donc la suite des trois généalogies indiquées
ci-dessus. Est-elle une compilation de la narration du Livre de la
Genése laquelle comporte 4 générations: celle d’Abraham, d’Isaac, de
Jacob et de ses fils dont la liste figure au ch. 49?
Il est clair que les deux généalogie évangéliques s’étendent bien au
delà de ce cadre chronologique puisqu’elles atteignent David puis
Jésus..
Revenons sur les deux généalogies évangéliques:
Luc III : « On pense qu’il (Jésus) est le fils de Joseph (…) Enos est
fils de Seth qui est fils d’Adam. Adam esttsedeq fils de Dieu ». Ce
dernier point ne figure pas dans Genése V, à moins de comprendre
« fils » comme « né de Dieu »; « créé par Dieu ».
Mathieu I :Voici la liste des ancêtres de Jésus Christ. David est
l’ancêtre de JC et Abraham est l’ancêtre de David. Abraham est le père
d’Isaac, Isaac est le père de Jacob, Jacob est le père de Juda, Juda est
le père de Pérés et de Zéa, leur mère est Tamar » On est surpris de ne
pas voir mentionnés les noms de Sarah, Rébecca, Léa et Rachel alors que
figure le nom de Tamar, qui concerne la quatriéme génération. Mais
comme on l’a noté, on ne dispose pas de la généalogie d’Abraham sinon
sous la forme narrative dont cette généalogie est visiblement issue. On
est conduit à penser que ces noms de femmes ont été censurés dans le
cadre de l’Evangile de Mathieu, d’autant que par la suite, la dite
généalogie cite un certain nombre de femmes comme Ruth, Rahab ou encore
la femme de David sans parler de Marie. Visiblement, cette
généalogie aura été recomposée et prolongée. Parmi les explications
concernant la disparition des nomtsedeqs des trois « matriarches » dans
Mathieu, l’on songe au cas de Sarah qui ressemblait peut êre un peu trop
à celui de Marie avec cette naissance d’Isaac annoncée de façon assez
miraculeuse(cf Genése ch 18 et Mathieu Ch I). L’on connait par ailleurs
les parallèles entre Isaac et Jésus, tous deux voués au « sacrifice »
par leur « père ». Force est de constater en tout cas que la « mort » de
Jésus si elle n’a pas été voulue par Dieu, avait été néanmoins annoncée
comme celle d’Isaac.
Il existe un « Midrash » intitulé Sefer Toldoth Adam -et qui a fait
l’objet de travaux (notamment ceux de Reimund Leicht et Yoseph
Yahalom- mais ce titre aura connu une certaine fortune comme l’on peut
s’en rendre compte par Google- où l’on présente le dit texte comme
un commentaire du Genése V mais qui nous semble confirmer la thèse selon
laquelle un tel intitulé désignait l’ensemble du Livre de la Genése et
nous pensons qu’il serait bon de désigner le Livre de la Genése en tant
que Sefer Toldoth, c’est à dire Livre des générations d’Adam aux fils
de Jacob….
Revenons sur la question du péché originel lequel est mis en scène
dans les chapitres de la Genése qui précédent le chapitre V, lequel
chapitre ignore tout des chapitres précédents, par delà les similitudes
que nous avons signalées. Il semble que cette doctrine doive beaucoup à
Augustin d’Hippone (St Augustin) et s’appuie non sur les Evangiles mais
sur les Epitres de Paul aux Romains et aux Corinthiens. Cela nous
interpelle quant à la date véritable de rédaction des premiers chapitres
de la Genése. Par ailleurs, il est clair que le texte du Pentateuque
aura fait l’objet de toutes sortes d’interpolations: ainsi dans Exode,
Dieu s’adressant à Moise (Exode ch 3) mentionne trois générations,
Abraham, Isaac et Jacob (le nouveau nom Israël ne figure pas pour le
désigner) mais omet la quatriéme celle de Judah. L’on sait aussi que
Joseph et Judah sont en concurrence, dans la Genése, avec des
représentations semblables où il est dit que les frères se prosternent
(en hébreu mishtahavim, expression utilisée par rapport à Dieu dans les
prières) devant l’un ou l’autre. Dans les généalogies des Evangiles,
c’estsedeqt la référence à Judah qui est seule retenue. Rappelons la
rivalité entre les deux Royaumes, celui de Judah et celui d’Israël (cf
Chroniques II, Ch 10) et le fait que Jacob va prendre le nom d’Israel
(Genése ch 32), ce qui n’est nullement indifférent, au vu du contexte
politique. On aurait donc deux camps: l’un triomphant dans les Evangiles
autour de Judah et l’autre dans la Genése, autour de Joseph.(fils de
Rachel) (même si la bénédiction de Jacob (Genése ch 49) privilégie Judah
(fils de Léa), mais il peut s’agir là d’une interpolation), ce qui se
retrouve dans la rivalité entre les deux sœurs toutes deux épouses de
Jacob, Léa, l’ainée, parvenant à se faire épouser la première.(cf
Genése ch 29)
Nos conclusions
Les 4 premiers chapitres du Livre de la Genése sont apocryphes Ils
ont été rajoutés assez tardivement en reprenant d’ailleurs tout un
vocabulaire issu des Livres de la Genése (à partir du chapitre V) et
dtsedeqe l’Exode. On retrouve l’idée d’un Dieu faisant Adam à son image
et même le mot Toldoth figure au chapitre II pour la création du Ciel
et de la Terre! En ce qui concerne les interdictions au Jardin
d’Eden(Genése II), elles sont calquées sur les Dix Commandements, tu
pourras faire ceci mais pas cela, notamment pour le Shabbat. (Exode XX)
Notre corpus est constitué de trois éléments: le livre de la Genése
(à partir du chapitre V), le Livre de l’Exode et l’Evangile selon
Mathieu. Tous trois débutent par une liste de noms et d’ailleurs le
Livre de l’Exode est appelé par les Juifs « Shemoth », les noms parce
qu’il commence par ce mot. Or les Toldoth sont des listes de Shémoth.(au
singulier Shem)
La fin du chapitre IV qui conclut un ensemble apocryphe s’efforce de
créer une jonction avec le chapitre V. On nous dit que Seth fut
engendré par la « femme » pour remplacer Abel tué, version bien
différente par ailleurs de celle qui ouvre le chapitre V .
Les Livres de la Genése et de l’Exode forment un tout et d’ailleurs
le livre de la Genése comporte en ses derniers chapitres (46 et 49) le
même exposé qu’au tout début du Livre de l’Exode avec la liste des
Hébreux qui partirent pour l’Egypte.(ce départ fournir le nom du Livre
de l’Exode dans la version grecque) L’Exode n’est pas le retour des
Hébreux en Terre de Canaan mais leur départ de la dite Terre.
Le Livre de la Genése, à partir du chapitre V est constitué d’une
série de généalogies, non seulement celle d’Adam (Toldoth Adam) mais
aussi celle de Noé (Ch VI) complétée par celle de Shem(Chaitre XI)
poursuivie par celle de Térah (dans le même chapitre XI) et se termine
par la liste des fils de Jacob.(Ch 46 et 49; reprise au chapitre I de
l’Exode) Chaque fois, le mot Toldoth est utilisé!:
Ch V Toldoth Adam
Ch VI Toldoth Noach
Ch XI Toldoth Shem et Toldoth Térah.
Au début du Livre de l’Exode, Toldoth est remplacé par Shémot: Haélé
Shémoth Bnéi Israel alors que l’on avait Haélé Toldoth Shem, Haélé étant
un démonstratif pluriel comme au début du chapitre V ; Zé Sefer
Toldoth, Zé étant un démonstratif singulier associé à Sefer, le Livre.
JHB
12. 01. 17
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