vendredi 2 avril 2021
jacques Halbrobn La lutte entre le six et le sept au niveau astrologique et théologique
La lutte entre le six et le sept au niveau astrologique et judaïque.
Par Jacques Halbronn
Il faut se méfier des nombres impairs.On dit d'ailleurs « faire un impair » pour parler d'une faute. C'est le cas du « treize à table ». Cela devrait donc nous interroger notamment à propos du Sept alors même qu'on le retrouve à plusieurs reprises tant dans la Bible, dans la Kabbale qu'en astrologie ou en hémérologie. Les sept jours de la semaine, les sept vaches maigres dévorant les sept vaches grasses (songe de Pharaon) ou Blanche Neige et les sept nains, les 7 merveilles du monde, les 7 péchés capitaux etc. Les astrologues parlent du « septénaire » englobant les luminaires et les planètes jusqu'à Saturne, et puis il y a le jour du Sabbat (Shabbat) qui ferait écho au septième jour de la « Création ».
A propos du Livre de la Genèse, on notera tout de même que le récit du VIIe jour n’apparaît qu'au début du chapitre II comme s'il avait été rajouté.
« C'est ainsi que furent terminés le ciel et la terre et toute leur armée. Le septième jour, Dieu mit un terme à son travail de création Il se reposa de toute son activité le septième jour ».
A propos de création, il existe dans la littérature kabbalistique un Sefer Yetsira, Livre de la Création ou de la Formation qui traite des planètes, des signes du zodiaque et des Quatre Éléments en rapport avec l'alphabet hébraïque. Les lettres du dit alphabet sont classées en trois groupes : 12 lettres pour le zodiaque, 7 pour les planètes et....trois pour les Éléments et pourquoi pas quatre ? L'explication tient à l'insertion de Saturne au sein d'un dispositif déjà constitué. En fait, le groupe des lettres doubles est celui de consonnes ayant une double prononciation. Or on y a jouté la lettre 'resh » qui ne correspond pas à ce cas de figure, afin d'arriver à 7. On sera donc passé de 4-6-12 à 3-7-12, avec deux nombres impairs.
Traitons d' un autre exemple, pris dans la littérature astrologique avec la Tétrabible de Ptolémée avec le dispositif des maîtrises planétaires.(IIe siècle) On y répartit les «7 » planètes entre les 12 signes , ce qui constitue une sorte de casse-tête, de quadrature du cercle. On a du mal à comprendre les raisons de l'agencement. Ptolémée explique qu'en dehors des luminaire, les 5 planètes auront chacun droit à 2 signes, afin que chacun des 12 signes dispose de deux régents. Mais, ce faisant, la réalité astronomique n'est pas respectée car ni Mercure ni Vénus ne sauraient s'éloigner respectivement de plus d'un signe ou de plus d'un signe. Comment expliquer que l'on en soit arrivé là ? Selon nous, cela tient à un désir d'intégrer Saturne. Mais comme le nombre de place est compté , cela devra susciter un réaménagement progressif de tout le dispositif et générer une forme de déséquilibre du fait du passage du 6 au 7.L'astrologie va devoir pendant des siècles voire des millénaires vivre avec le septième facteur qu'est Saturne et dont la mythologie nous rappelle qu'il fut banni de l'Olympe, ce qui ramenait à un nombre pair de divinités. Quelque part, ce dieu Saturne, représenté avec des béquilles, dans l'iconographie astrologie-prophétique est celui qui génère de la dissonance. Dans les rapports tendus entre astronomie et astrologie, on peut penser que la question de la présence ou de l'absence de la planète Saturne -quel que soit le nom qu'on ait pu lui donner à travers les âges- a du peser si ce n'est que l'astrologie aura fini par se saturnisme tout comme le judaïsme se sabbatiser et par la suite d'autres dérives auront suivi . Saturne était une sorte de Cheval de Troie, la porte était ouverte à l'accueil de planètes dites trans-
saturniennes « : un trio qui jouera un rôle majeur dans l'imaginaire des astrologues des années 30-50 et au-
delà (voir notre récente étude à ce sujet) et du côté du Shabbat (le nom de Saturne en hébreu est Shabtaï, et le samedi est en anglais Saturday sans parler de Shabatai Zevi, le prophéte messianique du XVIIe siècle). L'astrologie considérerait désormais et jusqu'à ce jour les astronomes du système solaire comme des agents de la Providence, voués à révéler les connaissances ultimes qui avaient jusque là manqué aux astrologues.
Or, le six aura laissé des traces profondes dans notre calcul du temps : une journée de 24 heures, une
heure de 60 minutes, une minute de 60 secondes sans parler des 360 -6x60- degrés du cercle, que l'on retrouve approximativement dans les 360 jours de l'année terrestre. On est dans le sexagésimal.Cette planète Jupiter avec ses 12 ans de révolution fait pendant à la Lune qui rencontre 12 fois le Soleil en une année terrestre, ce qui donnera les 12 mois de l'année. Jupiter est la sixième planète. : Soleil -Lune-Mercure- Vénus Mars- Jupiter -si on met la Terre au centre. On notera que la grammaire met en exergue le 6 avec les première, deuxième et troisième personne du singulier et du pluriel.
On retrouve en Chine, un cycle de 12 ans pour les 12 types zodiacaux qui diffèrent de ceux que l'on pratique en « Occident » mais aussi les hexagrammes du I Ching- Hexa signifie six en grec-que l'on retrouve dans hexagone pour surnommer la France métropolitaine avec ses six facettes.En 1955, les travaux statistiques de Gauquelin montraient cependant (L'influence des astres) qu'il fallait compter sur Saturne. Mais nous avons montré qu'il s'agissait d'une autre forme d'astrologie, liée à la rotation de la Terre, au mouvement diurne, toutes les planètes défilant en une journée. Il s'agirait, selon nous, d'une astrologie primitive bien différente de celle qui suit la course des planètes à travers les étoiles fixes, sur des années voire des siècles et plus. Et cette autre astrologie création des « dieux » pour reprendre la terminologie biblique n'avait pas usage de Saturne pour réaliser ses objectifs car il n'y avait aucune raison qu'elle s'encombrât de plus de facteurs qu'elle n'en avait besoin.On nous objectera que la Bible fait une large part au 7. On pense au songe de Pharaon avec les 7 vaches maigres qui finissent par dévorer les 7 vaches maigres. On pense au commandement du respect du Shabbat parmi les Dix Paroles. Mais on remarque aussi que Jacob a 12 fils et qu'il y aura 12 tribus en Terre Promise. Jésus aura 12 disciples. Quant à l'étoile de David, figurant sur le drapeau israélien, n'est-elle pas à six branches ?
Ces deux voies correspondent au Grand schisme qui affecta le monde hébraïque au lendemain de la mort du roi Salomon, au Xe siècle avant l'ère vulgaire. Le Pentateuque aura été largement remanié par les gens du Royaume sécessionniste du Nord, qui prendra le nom de Jacob-Israël mais qui disparaîtra au VIIIe siècle, ce qui conduira beaucoup de ses ressortissants à venir s'établir au Sud, en Judée, avec pour capitale Jérusalem. Ce sont ces « Israélites » qui imposeront en fait le Shabbat mais il s’instaurera un compromis puisque cela commencera bien le sixième jour (le yom shishi) à la tombée du jour, le samedi venant ainsi s'ajouter de façon plutôt redondante. La prière du Shabbat commencera d'ailleurs par un « Écoute Israël » (le « Shéma ») prônant d'ailleurs l'unité et la réunification.
Il convient à présent de préciser quel est le plan des dieux pour organiser le temps de la Cité idéale sur la base de cycles de six ans, déterminés par la planète Jupiter, dite Tsedeq en hébreu -que l'on peut traduire par Justice-selon le Sefer Yetsira. Les jupitériens, les Tsadiqim, ont pour mission et fonction de conduire le peuple mais ils ne peuvent rester en charge que pendant six ans, telle est leur programmation. Rappelons le dialogue de Yahwé dans le Livre de la Genése avec Abraham sur le sort à réserver à Sodome.Pour que Sodome soit sauvée, il faut que l'on puisse y compter un minimum de Justes, de Tsadiqim. Il y a une juste proportion à maintenir pour qu'une société soit viable tout comme dans le corps humain, une certaine proportion de globules, faute de quoi il y a péril.
D'où notre idée de la Trinité : I Le dieu des origines de toute Nature, Elohim, II le dieu qui aménage notre monde,(Intelligent design) Yahwé et l'astre qui garantit le bon ordre des choses, III Tsedeq avec ses serviteurs humains les Tsadiqim. Il faut prendre le mot Ciel dans toutes ses acceptions car le salut vient d'en haut et de loin et le mot Ciel (Shamayim) recouvre ces différents niveaux.
Le clivage existe entre ceux qui adorent le premier personnage de la Trinité, qui entendent se plier à ce qui leur est donné à observer du monde et ceux qui adorent le deuxième personnage qui a généré une création dans la création, au second degré, c'est à dire a reformaté notre humanité en la réglant sur un certain ordre céleste qui n'est nullement assimilable à ce qui s'observe phénoménologiquement et enfin, ceux qui obéissent directement au cycle jupitérien et à ce titre sont chargés de structurer l'espace social s'organisant autour de chacun d'entre eux, sur la base de six années. Ce n'est pas le lieu ici de préciser ce mode de fonctionnement propre à l'Astrologie Relativiste
Disons seulement que tout fonctionne comme un mécanisme d'horloge avec la petite et la grande aiguille. On retrouve de nos jours au sein même de ceux qui se disent astrologues le même clivage entre ceux qui entendent tenir compte de tout ce qui a été observé par l'astronomie et ceux qui, dans une démarche plus théologique, considèrent que notre ciel doit s'en tenir au Six tout comme le sculpteur ne se sert pas de tout ce qui existe mais en extraie la substantifique moelle.
JHB 02 04 21
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