vendredi 18 juin 2021

Jacques Halbronn L'antisémitisme sous couvert d'antisionisme et d'antiracisme

L’antisémitisme sous couvert d’’antisionisme à d’antiracisme. Par Jacques Halbronn On assimile souvent antisionisme et antisémitisme et il est vrai que l’intérêt porté à ce qui se passe en Israel semble souvent disproportionné en comparaison des commentaires liés à d’autres régions du globe. Cela dit, l’on peut avoir un regard critique sur ce qui se passe et s’est passé en Israel. Un aspect moins abordé concerne les liens entre antisémitisme et antiracisme même si le rapprochement entre sionisme et racisme n’est pas chose rare. (Conférence mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance, qui s’est tenue du 2 au 9 septembre 2001 ) La thèse que nous soutiendrons ici tend à montrer que l’antiracisme est une arme forgée par les antisémites et plus largement par la judéophobie et l’antijudaisme. Quels sont les ressorts d’une telle approche « antiraciste » ? La notion de race implique un déterminisme objectif qui résiste à toute conception « existentielle ». Peut -on changer de « race », choisir sa race ? Le mot race doit être ici compris comme un enracinement dans une filiation, une généalogie sans que l’on puisse ou doive nécessairement définir précisément comment un tel processus fonctionne ; Les mobiles de l’antiracisme s’éclairent au niveau religieux autour de la problématique du « peuple élu » et des tentatives pour contester ou remettre en question cette élection. Or, à partir du moment où il n’y aurait pas de « race » il n’y aurait plus de transmission de génération en génération, ce qui conférerait du sens à la conversion. Mais la notion de race est-elle dissociable du plan « divin » de la Création au même titre que l’ordre cosmique et de la centralité du Soleil ? On connait l’histoire (dans le Livre de la Genése) de Joseph et de ses frères, fils de Jacob (cf notre étude sur la conflictualité au sein de la fratrie) après que Joseph ait raconté ses songes où ses frères s’inclinaient devant lui. Nous pensons donc que l’antiracisme n’est nullement innocent. Il vise à saper les fondements mêmes du judaisme et paradoxalement, le nazisme avait dramatiquement pris la mesure et tiré les conséquences de cette irréductibilité. Est-ce que les Juifs ont intérêt à adhérer à une idéologie antiraciste pour autant dès lors qu’ils en saisissent les véritables motivations sous -jacentes ? On pourrait également, dans la foulée, s’interroger sur le refus de tout ‘essentialisme » au nom d’un existentialisme à la Simone de Beauvoir. C’est chaque fois le même enjeu, nier à l’autre un destin différent qui lui serait propre , au ,nom de « bons sentiments », éventuellement dans son intérêt, sous prétexte de le protéger. Et de fait, bien des Juifs seraient tentés par une telle lecture censée désamorcer les attaques qu’ils auraient à subir. Mais à quel prix ? Que d’ambiguités donc avec cette LICRA ( La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme qui amalgame racisme et antisémitisme comme si l’antiracisme, comme on l’a montré, n’ était pas de facto une forme d’antisémitisme et on a vu à Durban en 2001 que l’on ne s’est pas privé de qualifier Israet d’ »Etat raciste ».. Or, il est dans la logique des choses que l’on s’en prenne à l’Etat d’Israel pour stigmatiser l’idée d’un peuple juif, fondé sur une forme de racialité. Il y a bien là un piége sémantique, produisant un amalgame avec la question de l’esclavage et de la colonisation. On peut même se demander si les accusations de sexisme ne feraient pas partie de ce courant existentialiste visant à délégitimer les Juifs de leur prétention à l’élection, au lendemain d’une Shoah qui en aurait mis en évidence les périls ? C’est en 1946 que Sartre publie ses Réflexions sur la question juive, ce qui met en évidence les liens entre existentialisme et cette « question » à laquelle on est sommé de trouver une « solution » (sous- titre de l’Etat Juif de Herzl, cf notre ouvrages Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle Ed Ramkat 2002) JHB 18 06 21

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