mercredi 16 juin 2021
Les deux premiers chapitres du Livre de la Genése au prisme de la dialectique Jupiter-Saturne
par Jacques Halbronn
On commencera par une observation linguistique : la langue française - ou en tout cas celle qui est pratiquée en France- mais non en Belgique et ailleurs -n'aime pas les chiffres au delà du Six et refuse de parler de septante, octante ou nonante pour leur substituer d'étranges formules ; soixante dix, quatre vingt et quatre vingt dix.
Ce qui nous renvoie précisément à l'articulation entre le premier et le deuxième chapitre du Livre de la Genése qui ouvre l'Ancien Testament ou plutôt le « Premier Testament », la première Alliance que nous qualifierons de Jupitérienne,au nom de l'astre du sixiéme jour par opposition à celui du septième, à savoir Saturne.
Le deuxiéme chapitre de la Genése tranche de façon marquante par rapport au premier au point que l'on peut tour à fait y voir quelque forme d'ajout, d'addition, dans un deuxiéme temps. Cette addition est aussi celle de la Femme, « créée » dans la foulée et que certains veulent voir apparaître dès le premier jour. Selon nous, le chapitre premier aura été modifié dans ce sens au point de rendre certains passages assez incohérents.
La formule biblique même du « Croissez et multipliez'
montre bien qu'il faut un point de départ pour opérer une multiplication, passante du singulier au pluriel, du premier au second, de l'ancien au nouveau. Jupiter représente cet état premier, primordial alors que Saturne en serait le prolongement, l'accomplissement, tout comme la femme par rapport à l'homme.Passage du temps à l'espace, du qualitatif au quantitatif.
Cela dit, on est dans la cyclicité , on passe de Jupiter à Saturne puis de Saturne à Jupiter et ainsi de suite car Saturne ne saurait avoir le dernier mot, pas plus que l'Hiver qui doit laisser la place à un retour du printemps.
En tout état de cause, nous sommes en présence de deux séries de trois facteurs : d'une part Soleil-Jupiter-Uranus et de l'autre Lune-Saturne-Neptune, ce qui ne signifie pas pour autant qu'il faille prendre autant de planètes en considération au niveau cyclique. Pour nous, les seuls astres opérationnels sont Jupiter et Saturne, les autres ayant une fonction symbolique et projective ; Ce que les astrologues disent sur les autres astres ne fait que broder autour de l'axe Jupiter-Saturne, ne sont que le reflet par rapport au dit axe.
Saturne part de quelque part et Jupiter raméne aux fondamentaux, aux principes. On retrouve cette dialectique au niveau préfixal ; le de et le re. Jupiter est en phase avec le commencement des choses, avec le concept et la conception tandis que Saturne .est à relier à la naissance qui n'est jamais qu'un second temps,celui de l'accomplissement, comme il est dit dans les Evangiles mais cet accomplissement implique le respect du plan initial, voué à la corruption.
Dans le débat autour de la représentation on perçoit un rapport de force entre saturniens et jupitériens, les Saturniens affirmant que l'élite jupitérienne ne fait que les représenter comme si le second temps devait précéder le premier. Confusion des genres et des temps. En réalité, le jupitérien reformule, restructure, réaménage, reconfigure, réagence ce qui autrement serait condamné à s'altérer, à se corrompre, à se scléroser. En réalité, c'est Saturne qui représente, qui incarne Jupiter, qui le prolonge. Il ne faudrait pas inverser les rôles. Cela dit, Jupiter va travailler , oeuvrer – comme il est dit au début du premier chapitre de la Genése- dans un rapport dialectique avec le chaos, ce qui a perdu sa forme première laquelle est à restituer, à régénérer. A la première alliance succéde la nouvelle alliance mais cette nouvelle alliance devra elle même être à nouveau remise en question du fait de l'usure tant et si bien que tout créateur se doit de remettre sur le tapis la création antérieure. Il reste que si l'on en revient au Livre de Jérémie, au centre de l'Ancien Testament, en son deuxiéme volet, il existe constamment un tel besoin de renouvellement car tout renouvellement est voué à terme au dépérissement, à la dégradation, à la perte de sens et de conscience.L'astrologue ne devrait pas se laisser influencer par quelque idéologie communiste ou féministe – ce qui est bien tentant- dans sa formulation de la problématique des planètes en cherchant à inverser la chronologie des énergies. .(cf sur Lune Soleil, notre ouvrage en ligne sur la plateforme d'Eric Le Nouvel)
JHB
16 06 21
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire