vendredi 1 avril 2022
jacques halbronn Anthropologie du mimétisme.
jacques halbronn Anthropologie du mimétisme
Le mimétisme produit deux effets inverses, il tend à figer les choses et il contribue à une forme de migration ou en tout cas d'imitation à l'endroit de ce qui est vécu au départ comme étranger, autre et de ce fait idéalisé. Il y a un mimétisme autour d'un groupe déjà constitué ou bien autour d'un homme.
L'enfant qui "vient au monde" n'échappe évidemment pas à ce syndrome, c'est ce qui lui permet d'assimiler une langue (ou plusieurs langues) ainsi que toutes sortes de pratiques communes propres à un milieu donné. En ce sens, tout enfant a une mentalité d'immigré du moins jusqu'à un certain âge. S'il nait, lui-même, dans une famille marquée par l'immigration, le processus ne pourra que s'intensifier d'autant que l'enfant sera imprégné par une certaine culture parentale.
Il nous apparait, selon nos observations sur le terrain, que les enfants de sexe féminin ont des chances d'être plus fortement impactés par le mimétisme que ceux de sexe masculin comme si ces derniers étaient vaccinés contre un tel virus et conduits à rechercher en eux- mêmes leur inspiration propre, ce qui leur évite de se fixer sur quelque chose d'extérieur et donc de fantasmer sur quelque cible à atteindre, quelque groupe à rejoindre, quelque corpus à emprunter ou à piller, à s'approprier.
Ce serait donc un privilége d'échapper à une telle problématique, de ne rien à avoir à désirer qui soit déjà là, de ne pas devoir envier le bien d'autrui, d'être surpris du résultat obtenu par sa propre entreprise, du fait d'une certaine grâce transcendantale.
On observe que certaines cultures sont dominantes et exercent quelque fascination. Le mimétisme n'est donc pas une affaire de personnes mais de collectifs. C'est notamment la question des empires qui se font et se défont selon un cycle de 15 ans (cf l'Astrologie EXOLS) si ce n'est que le mimétisme laisse des traces, des empreintes irréversibles dans la longue durée, comme dans le cas de l'anglais par rapport au français sur un millénaire, ce qui aura considérablement troublé son évolution, son Histoire, du fait d'une telle aliénation. Mais comment se fait-il que notre humanité ne se soit pas sclérosée en s'attachant, en s'accrochant à tel ou tel modéle?
Il aura bien fallu -comme on l'a laissé entendre plus haut- que certaines individualités parviennent à s'imposer, porteuses de nouvelles conceptions D'où le rôle bénéfique joué par de tels "héros" capables d'entrainer autour de leurs personnes et non pas au sein d'un ensemble constitué de longue date.
On s'intéressera ici au cas d'Eric Zemmour lequel aura proné une assimilation, une intégration autour du modéle français tel qu'il s'est plus ou moins figé. Un modéle qu'il aura d'abord vécu de l'extérieur, issu d'une famille algérienne, kabyle, juive, manifestant sa relation par de véritables déclarations d'amour à l'égard de la France qui n'ont pas cours chez les Français "de souche" car l'amour nous semble bien être l'expression d'un désir d'aller vers l'autre, que l'on tend à idéaliser, tant au niveau individuel que collectif.
Paradoxalement, un tel amour risque fort d'enfermer, d'emprisonner la cible concernée dans une certaine image d'Epinal et en ce sens, on peut dire que c'est là une mentalité de droite, conservatrice. Mais en même temps, une telle démarche s'apparente à un déni de réalité dans la mesure où l'on prétend s'émanciper du poids de ses origines par la force de sa volonté, du fait d'une conversion, éventuellement entérinée juridiquement.
Nous voudrions aborder le cas du christianisme lequel est fondé sur un malentendu dès lors qu'il affirme que les paiens étaient ses interlocuteurs privilégiés alors que l'on sait qu'historiquement, la "Bonne Nouvelle" s'adressait aux "Brebis perdues de la maison d'Israel", c'est à dire au prolétariat du monde juif, ayant cultivé, à la suite d'un schisme lié au ressentiment d'une lutte des classes, des pratiques jugées hérétiques...Seuls ces "Israélites" auraient pu être motivés par une voie leur permettant de se réhabiliter et de s'intégrer au sein du judaisme dominant dont d'ailleurs émanait Jésus lequel leur promettait le "pardon", le "rachat" de leurs "fautes" à l'encontre de la maison de Judah, de Judée qui a donné son nom aux Juifs.
A propos de "grand remplacement", terminologie chère à Zemmour, le phénoméne mimétique est évidemment son principal moteur notamment chez les immigrés appartenant à la sphère francophone, la francophonie en elle- même étant évidemment par le dit phénoméne; De même, l'anglais, à force de copier le français aura fini par le remplacer au niveau mondial tout comme le "peuple" chrétien par rapport au peuple juif. En ce qui concerne le "féminisme", on pourrait probablement en dire autant dès lors qu'il y a déni de différence entre l'imitateur et l'imité, l'emprunteur et le "preteur".
JHB
01 04 22
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