dimanche 14 août 2022
Jacques Halbronn Linguistique La fortune du passage du L au I ou du U au l en français
Jacques Halbronn Linguistique La fortune du passage du L au U ou du U en L en français.
Nous avons mis en évidence le rôle du N en français, notamment dans la formation de certains sons, de diphtongues que l'on retrouve en anglais avec le "I don't, I can't " évidemment emprunté au français tant dans sa forme orale qu'écrite avec le "on" et le 'an". On s'intéressera ici au cas du "ou" et au "au" passés également en français dans "you", dans "daughter", dans 'cause". Autant de cas qui ne sont nullement dans une autre langue germanique comme l'allemand et pas davantage dans d'autres langues latines comme l'italien ou l'espagnol.
L'origine de la combinaison "ou", "'au", "eu" se trouve dans la conversion en français du L en U. Le latin "ultra", "alter", -en italien altro" devient "autre " en français. Le "à le" du français se change en "au". A la différence du "n", le "u" ne produit pas un son nouveau mais produit un son connu mais par d'autres moyens. encore que le "ou" français, ne se retrouve pas ailleurs en français alors que cela correspond au "u" allemand, italien ou espagnol.
Autrement dit, le "ou" anglais ne peut avoir qu'une origine française tout comme le "on " et le "an" anglais. même quand cela ne s'applique pas à un lexique issu du français, ce qui tient à un processus de contamination à l''ensemble de la langue anglaise comme dans le cas du "wanted", qui emprunte sa terminaison à 'ancie français en "ed" pour le participe, servant en anglais également pour former le préterit.
Revenons sur quelques exemples du passage du l au U e français: bel donne beau, vieil, donne vieux, castel donne chateau, cheval donne au pluriel chevaux, travail donne travaux, ciel donne cieux etc. Le passage du L au U vaut ici pour marquer le pluriel et le masculin; cheval/chevaux etc. Vieille donne vieux, belle donne beau, beauté etc
Que conclure? En dépit des apparences, il semblerait bien que la forme en "u" préc"derait la forme en "L" qui en dériverait comme dans le cas déjà signalé du passage du masculin au féminin pour l"adjectif français : bon donne "bonne" et perd , ipso facto, le son "on", soit une dégradation, un appauvrissement. On serait donc passé, en réalité, de beau à bel./belle et non de bel à beau, de "au" au masculin à "à la" au fémin et ainsi de suite. Rappelons, par ailleurs, dans le cas du traitement des noms propres, le duo Rimbaud, rimbaldien, Pompidou, pompidolien.
Selon notre sociologie linguistique, les langues renoncent à une certaine sophistication notamment quant à la production sonore, quand elles font l'objet d'emprunt, non seulement lors du passage à une autre langue mais aussi à une autre classe sociale. C'est ainsi que Monseigneur, devient "Monsieur".
Que conclure? Dans l'exemple du latin "ultra" et du français autre, il est désormais tentant de penser que le latin serait une forme appauvrie du français et il faudrait aller voire éventuellement du côté du grec ancien αὐτός , autós (« être soi-même »). Force est de constater que les autres langues latine ne pratiquent ni le "on, ni le 'an" avec la richesse de la sonorité française ni ne rendent comme en français les sons "au" et "ou" qui semblent relever d'un état supérieur et sacré de la langue.
JHB 14 08 22
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