Etudes théologiques: le fratricide chez les dieux: mythologie, Bible
par jacques halbronn
on sait que Saturne (Kronos) dévora ses enfants; Seul Zeus (jupiter) échappa à un tel sort, ce qui lui permit de sauver ses frères et sœurs, Neptune, Pluton, cérés, pallas, Junon, Vesta. En fait, le dit saturne s’était engagé auprès de son frère Titan à ne pas avoir de progéniture; Saturne avait succédé à son père Ouranos.Uranus alors qu’il n’était pas l’ainé; Cette histoire nous fait penser à ce qui se produisit avec Isaac, quand Jacob prit la place de son ainé Esaü. Jacob lui même hésita entre deux de ses fils, Judah et Joseph et plus tard, il interverti ses promesses aux fils de joseph, Manassé et Ephraïm; On aura compris qu’il est tentant d »établir un paralléle entre le monde des dieux et celui des humains; N’en est-il pas ainsi quand Jésus se dit « Fils de Dieu » et que l’on parle du Père et du Fils, au sein de la Trinité Chrétienne?
Notre propos, dans cette étude, est d’appliquer une telle grille aux relations entre Yahvé et Jésus et entre Yahvé et Elohim. Il s’agit là de sujets particulièrement épineux pour les deux confession, la juive et la chrérienne
En effet, les Juifs n’entendent pas dire que Yahvé est fils d’Elohim et les Chrétiens ne semblent pas vouloir reconnaitre que jésus pourrait être le fils de Yahvé. Or, selon nous, la théologie judéo-chrétienne devrait affronter de telles questions au cours des prochaines décennies de ce xxie siècle;.
I En quoi, au demeurant, cela fait-il probléme de dire que Yahvé est le fils d’Elohim.?
La critique biblique a signalé depuis trois siècles environ que Dieu était, dans l’Ancien Testament hébraïque, tantôt désigné comme Elohim, tantôt sous le nom de Yahvé. Les traducteurs ont rendu ces deux dénominations un peu n’importe comment (dieu, l’Eternel, le Seigneur etc), notamment quand les deux termes sont joints, soit sous la forme Yahvé Elohim (Genése II et III) soit sous la forme Yahvé Elohékha, avec l’usage d’un possessif à la deuxiéme personne du singulier (comme dans les Dix Commandements, Exode, XX); En fait, à part le cas spécial des chapitres genèse II-III et iV, l’on peut observer qu’Elohim (si ce n’est sous des formes comme les autres dieux (Elohim aherim, au début des Dix Commandements ) ou « ton dieu » déjà cité) est absent de notre diptyque.
Selon nous, on est là face à un passage de relais, du Père (Elohim) vers le Fils (Yahvé, le Père s’étant adressé à Adam et à Noé et pouvant prendre des dispositions radicales comme le déclenchement d’un Déluge, alors que c’est Yahvé qui contactera Abram (Abraham) ainsi que Moïse, quelques siècles plus tard. Le Père est concerné par toute l’humanité et c’est toute l’humanité qu’il entend punir alors que le Fils se limite à un seul peuple, les hébreux; on ne joue pas dans la même cour!
Or, force est de constater que de nos jours encore, les livres de prières hébraïques tendent à amalgamer Yahvé et Elohim quand ils louent Yahvé d’avoir créé le ciel et la Terre alors que le mérite en revient à Elohim!
On assiste donc chez les juifs à un cafouillage théologique qui tient probablement à un rejet de Jésus et de sa prétention à être « Fils de Dieu »; Or, affirmer que Yahvé soit le fils d’Elohim, donc Fils de dieu, ne signifie aucunement que l’on se convertisse au christianisme!
II En quoi cela fait-il problème que Jésus soit le frère de Yahvé?
A contrario, les Chrétiens ne confondent nullement Jésus et son Père mais ils ne semblent pas enthousiastes à l’idée que jésus puiisse être le frère de ce dieu Yahvé qui était adoré par ces juifs, dont Jésus descend; Si l’on s’en tient à un Jésus, né juif et prétendant à la couronne de David et de Salomon- comme il est indiqué au chapitre I de l’Evangile selon st mathieu, sur la base d’une généalogie, il serait sacrilége d’adorer un dieu autre que Yahvé; Or, au final c’es bien cela que Jésus demande à « son » Eglise à cela près qu’il identifie Yahvé avec Elohim; Or, pour nous, Yahvé n’est pas Elohim et est le frère de jésus, ce qui constitue une fratrie à l’image de celle des hommes;
La fratrie la plus célébre reste celle d’Abel et de Cain et l’on a vite fait d’associer Jésus à Abel et en quelque sorte les juifs avec les descendants de Cain, notamment du fait de la crucifixion qualifiée de déicide mais en fait qui pourrait être qualifiée de fratricide si l’on relie les Juifs à Yahvé;;
Or, il nous apparait que les chapitres II, III et IV seraient apocryphes, lesquels traitent du meurtre d’Abel par Cain. On en a pour preuve que le nom d’Elohim est remplacé- dans les chapitres II et IIi – ceux qui traitent du jardin d’Eden- par Yahvé Elohim, ce qui est évidemment la meilleure façon d’affirmer que Yahvé et Elohim ne feraient qu’un; Quant au chapitre IV, quand Dieu interpelle Cain, il est simplement nommé ….. Yahvé!.
Selon nous, ces chapitres auraient été ajoutés après le temps de la « mort » de Jésus dans le but de stigmatiser les juifs qui l’avaient rejeté, Ils sont traités de « synagogue de Satan ».
Une autre interpolation qui est à signaler concerne le premier chapitre de l’Evangile selon Mathieu lequel comporte deux parties à la tonalité bien dfférente: d’abord une généalogie qui fait de Joseph le descendant d’une lignée royale, joseph époux de Marie, mère de jésus, puis un récit nous racontant comment Marie a enfanté jésus sans passer par le dit Joseph!
On nous accordera que ces deux « versions » se contredisent en ce sens qu’à quoi bon nous fournir la généalogie de joseph si Jésus n’en est pas le fils mais tout au plus le fils adoptif ou putatif? On retrouve cette double identité de Jésus de Nazareth, à la fois prétendant au trône de David et de Salomon et à la fois « Fils de Dieu »! On a le sentiment que la version « Fils de Dieu » aura été ajoutée et donc interpolée!
En définitive, nous pensons que pour la clarté du dialogue judéo-chrétien, les points que nous avons soulevés doivent être abordés et qu’il convient que les juifs reconnaissent que Yahvé est fils de dieu et que pour les Chrétiens, Jésus serait le frère de Yahvé, ce qui est confirmé par le fratricide de Cain sur Abel, Ce qui n’est pas la même chose qu’un déicide d’autant que le fratricide ne peut avoir été commis que par Yahvé lui même sur son frère Jésus.
Le paralléle entre les deux frères est assez frappant: Jésus ne veut-il pas voir se constituer « son » Eglise (-sur cette pierre, je construirai « mon Eglise » déclare-t-il); Notons que « son Eglise » fait pendant au « peuple » que s’est choisi Yahvé (cf ch. xI et seq de la genése pour l’alliance avec Abraham, puis sa confirmation avec Moise dans l’Exode).; On y peut voir une forme d’imitation de Yahvé par son frère Jésus. On notera que jésus n’entend nullement rassembler toute l’humanité mais ceux qui croiront en lui et formeront ipso facto son Eglise, son Assemblée, une sorte de nouvel Israel.(cf Epitre aux Hébreux, VIII, 13)
JHB
11. 02. 17
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