L’intrusion d’Israel dans le Livre de l’Exode. Un processus de substitution
par Jacques Halbronn
Le fait qu’à la mort de Salomon, les tribus du Nord n’aient plus
reconnu le pouvoir de celles du Sud,et aient adopté le nom d’Israël,
face au Royaume de Juda, devrait nous avoir enseigné que la présende de
la mention d’Israel dans le Livre de l’Exode n’a rien d’évident et
serait même suspecte.
Nous avons déjà déclaré que nous soupçonnions qu’il y ait pu y avoir
des interpolations dans le corpus du Pentateuque visant à substituer en
quelque sort Israel à Judah, faisant ainsi du peuple du Nord le
bénéficiaire de l’alliance avec Yahvé. Le fait que Yahvé ne cite pas le
,nom de Judah après celui de Jacob, quand il s’adresse à Moïse, nous
semble assez révélateur mais aussi le fait que Jacon ait pris le nom
d’Israel, dans le Livre de la Genése.
On peut même se demander si les tribus d’Israel ne correspondaient
aux occupants d’origine, face à l’invasion des Hébreux. Le second Livre
des Chroniques témoigne de l’existence, en tout cas, d’un certain joug
subi par le Nord au profit du Sud et dont les tribus du Nord espéraient
alléger le poids à la mort de Salomon. Comme cela ne se fit pas, ils
réclamèrent leur indépendance.
Les mentions d’Israel ne manquent pas à commencer par le célébre
Shéma Israel que Moise adresse au « peuple ». Est-il si évident qu’il
ait eu à employer ce terme d’Israel? ?Nous y voyons, pour notre part,
comme a déjà été dit, un processus de substitution à l’encontre de
Judah.
Rappelons que pour nous, le tétragramme devait initialement
comporter la lettre Daleth (valeur 4), ce qui le rapprochait du nom de
Juda (Yehouda). En supprimant le Daleth, la connexion était ainsi rompue
et l’explication donnée dans le texte ne serait qu’un leurre. Je suis
celui qui est, en jouant sur le fait que la suppression du Daleth
génére la racine correspondant au verbe être, en hébreu alors que la
forme Juda vient du verbe qui signifie remercier (que l’on retrouve en
hébreu moderne dans Toda, merci)
Selon nous, ce qu’on appelle l’Ancien Testament comporte des éléments
assez disparates et dans sa rédaction finale, il semble probable que
certaines formulations n’étaient plus perçues selon leur véritable enjeu
tout comme dans les Centuries de Nostradamus, le premier et le second
volets circulèrent selon nous séparément car liés à des des camps
opposés avant d’être réunis.
C’est ainsi que le chapitre 49 de la Genése désigne bien Judah comme
le personnage central auquel devront se soumettre ses frères mais l’on
trouve aussi à un autre endroit la même promesse à l’intention de
Joseph, un autre frère, qui rêvait que ses frères se prosternaient
devant lui. Les deux scénarios cohabitent ainsi allégrement, à quelques
chapitres d’intervalle!
Enfin, rappelons la question des Samaritains qui demeuraient en
Galilée et non en Judée et qui développèrent des pratiques paralléles
non plus axée sur Jérusalem mais sur le Mont Garizin. Il semblerait que
le canon biblique ait intégré un nombre significatif d’éléments
favorables au Royaume d’Israel et que l’on n’en ait plus eu conscience
lors de sa compilation ultime.
JHB
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