jeudi 12 août 2021

jacques Halbronn Le syncrétisme biblique et le syncrétisme centurique

Le syncrétisme biblique et le syncrétisme centurique par Jacques Halbronn Bien des travaux de recherches buttent sur le phénoméne du syncrétisme en partant bien à tort du principe d’une harmonie générale propre au corpus étudié. il y a deux solutions: soit nier qu’il y ait des éléments disparates dans le temps et dans l’espace au sein du dit corpus, soit prendre la mesure du dit phénoméne. L’étude comparée de deux syncrétismes, le biblique et le centurique, distants dans leur formation de 2000 ans environ se révéle offrir une belle valeur heuristique, dans la mesure où le centurique est bien plus proche de notre temps et fournit une plus grande quantité de repéres historiques et de documents; Il n’en reste pas moins que de nos jours, le déni du syncrétisme centurique reste encore – pour combien de temps?- la position consensuelle. Et c’est la problématique du déni du syncrétisme qui est susceptible de nous interpeller. Première partie Aspects du syncrétisme biblique. Le mot Bible recouvre à l’évidence une grande variété de courants, de positions et il n’en est pas moins vrai que ses commentateurs et interprétes ont à coeur de circuler librement et sans entrave au sein de cette Bible. L’argument de la préfiguration permet de soulager bien des scrupules et il est de bonne guerre de souligner les lignes de convergence. On prendra ici pour exemple non pas le distinguo classique entre Ancien et Nouveau Testament mais celui bien moins exploré et balisé entre le Royaume du Nord, d’Israël et celui de Juda, au lendemain de la mort de Salomon, étant entendu que le clivage préexistait bien avant. La critique biblique aura certes mis en évidence des ajouts, comme dans le cas du Livre d’Isaïe – on parle alors du Deutéro-Isaïe- et à partir de ce cas, force est de constater que certains chapitres additionnels portent nettement la marque « israélite ». comme dans le cas du passage où l’on fait dire à Cyrus, le roi de Perse, qu’il s’adresse à la maison d’Israel, se calquant sur l’édit du dit Cyrus au profit des Judéens, mettant en oeuvre leur retour de Babylone. Certains objecteront que s’il en était ainsi, on s’en serait aperçu et on n’aurait pas laissé passer certaines incongruités comme dans le cas du livre de l’Exode, dans le Pentateuque, où il est question d’un bout à l’autre des Enfants d’Israel conduit dans le désert vers la Terre Promise par un Moïse dont on nous dit qu’il aurait composé le dit Penteateuque, ce que contesta un Spinoza dans son traité théologico-politique. Deuxiéme Partie Aspects du syncrétisme centurique Pour répondre à la question posée plus haut, examinons le cas du syncrétisme centurique . On y trouve deux volets, l’un introduit par une préface à César, l’autre par une EPitre au roi Henri II. Contrairement à ce qui se passe pour la Bible, on n’en est même pas au stade de relever des différences majeures entre les dits volets, à savoir que le premier est à la solde de la Ligue catholique et l’autre à celle du parti du futur Henri IV, réformé. La question que nous avons posée plus haut est la suivante: pourquoi a-t-on placé au sein d’un même ensemble des textes aussi contraires? Mais ne serait-ce point là le propre du syncrétisme que ce déni au nom d’un matériau commun? Rappelons qu’en 1598 fut déclaré l’Edit de Nantes qui envisageait une sorte de paix entre les partis en présence, état qui se prolongera jusqu’en 1685 avec la Révocation. Eh bien, selon nous, un tel arrangement a manifestement du avoir lieu entre les descendants et ressortissants des deux « maisons » – le propos de Jésus atteste de la perpétuation de ce clivage mille ans après la destruction du Royaume du Nord. « Je suis venu pour les brebis perdues de la maison d’Israël ». Autrement dit, au nom d’une unité assez factice, l’on affirma une « unité » – revendiquée dans le Ecoute Israël autour du « Ehad » au nom de la raison d’Etat. JHB 12 08 21

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