mercredi 25 mai 2022
jacques Halbronn Linguistique comparée. La centralité du français, entre langues latines et germaniques
jacques halbronn Linguistique comparée. La centralité du français, entre langues latines et germaniques
Le français ne peut, selon nous, s'appréhender qu'en croisant le monde latin et le monde germanique, d'où d'ailleurs son double nom de France (Frankreich) et de Gaulle (gallo-romain).A cela vient s'ajouter le rayonnement du français sur nombre de langues de l'Europe du Nord, de l'Angleterre à la Russie.
Si, effectivement, la langue "française" a pu être classée comme "langue latine", cela tient aux rapprochements flagrantes tant avec le latin qu'avec les langues de la famille latine. Toutefois, ces convergences ont leurs limites car en creusant un peu, des différences marquantes se font jour qui mettent sur la piste du domaine germanique, non pas tant sur le plan lexical que sur le plan grammatical, sur celui des marqueurs morphologiques. On ajoutera que le français aura ainsi refaçonné le latin sur le mode germanique et aura ainsi impacté l'anglais langue à la base germanique avec un "néo-latin" lui même germanisé.
La question des marqueurs n'est pas si facile à appréhender et certainement moins que celle du lexique et c'est pour cela que l'on n'aura pas su, nous semble-t-il, en prendre toute la mesure, au prisme de la linguistique comparée.
Nous insisterons sur la suffixation du français qui s'apparente singulièrement à celle de l'allemand, notamment. Bien plus, il nous apparait que le français aura mieux su conserver et perpétuer le processus des marqueurs germaniques que ne l'aura fait l'allemand lui-même.
Si, d'une part, le français ne comporte pas les marqueurs latins traditionnels du "o" et du "a" pour indiquer le masculin et le féminin -marqueurs que l'on retrouve en latin pour le féminin avec pulchra, ce qui vaut aussi pour le marqueur de la première personne du masculin singulier avec le suffixe "o": quiero (espagnol), voglio (italien), d'autre part, il se distingue de l'allemand à l'oral sinon à l'écrit : klein/kleine et grand/grande.
En effet, il est assez évident que le traitement français, à l'oral, des adjectifs est plus vraisemblable que celui de l'allemand en jouant sur la prononciation ou non de la consonne finale, notion totalement absente de l'allemand mais aussi du monde latin. Il y a un créativité dans la combinatoire des lettres en français qui reste sans égal, tant pour les voyelles que pour les consonnes, ce que nous avons exposé par ailleurs. Passons à présent à l'impact du français sur l'anglais, au point que l'on a pu dire que l'anglais s'était considérablement, ipso facto, latinisé. Or, force est de constater que le lexique "latin" de l'anglais reléve d'un latin systématiquement reconfiguré, remodelé par le français du fait justement de sa dimension germanique. Mais là encore, force est de constater que le français aura mieux su conserver une morphologie germanique si bien que c'est bien le français oral qui nous restitue le mieux le génie, l'esprit germanique sur le plan linguistique.
On aura noté que nous insistons sur la question de l'oralité, ce qui peut surprendre du fait même que celle-ci est censée avoir été moins bien préservée que la forme écrite. Mais nous pensons que cette approche doit être révisée au prisme d'une tradition orale qui aura su se maintenir remarquablement dans le français du bassin parisien..
JHB 25 04 22
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