mardi 2 mai 2023
jacques halbronn Linguistique. La dielactique du court et du long pour les marqueurs de genre et de nombre
jacques halbronn Linguistique. La dialectique du court et du long pour les marqueurs de genre et de nombre
La langue française respecte peu ou prou la dialectique du court et du long, ce qui n’est pas le cas lorsque les marqueurs ne se distinguent pas à l’oral, dans les autres langues « latines » mais force est de constater qu’une réforme s’imposerait en raison de l’altération de certains codes. Toutefois, en ce qui concerne le pluriel, le français n’est pas à la hauteur puisqu’il se refuse dans un grand nombre de cas à utiliser le « s » final comme cela se pratique en anglais ou en espagnol, sous prétexte que le « s » final ne doit se rendre que s’il est suivi d’une voyelle (cas de la liaison). Cet ajout du « s » contribue à passer du court (singulier) au long (pluriel), puisque cela allonge le mot/. Précisons qu’il n’est pas nécessaire d’indiquer à l’écrit le « s » et que le son s doit se former d’office à l’oral pour marquer le pluriel. En ce qui concerne la conjugaison, en revanche, le français distingue : il comprend et ils comprennent à l’oral, la diphtongue « en » occultant le « d » final ainsi que le « n » que l’on retrouve au pluriel.
En ce qui concerne les marqueurs de genre, le français actuel pourra mieux illustrer la dite dialectique. On passe ainsi de beau à belle, de bon à bonne, ce qui détermine une « prolongation » ce qui n’est pas le cas en espagnol, où l’on se contentera de remplacer une voyelle « o » par une voyelle « a ». (pequeno/pequena) avec une longueur qui ne varie pas. Ici la diphtongue « on » se décompose en o-n. La forme brève ne comprenant pas à l’oral le son « n ».
L’on aura compris que la dialectique dont il est ici question ne se perçoit pleinement qu’à l’oral et que ce n’est pas à l’écrit que le français affirme toute sa spécificité.
La question qui se pose est la suivante: quelle est la forme première, la courte ou bien la longue? Selon nous, c’est la forme courte qui se décompose pour donner la forme longue. Mais il est possible de déduite la forme courte de la forme longue quand l’oral n’a pas su conserver la dite dialectique, ce qui implique de faire toujours apparaitre une dualité et de ne pas s’en tenir à un état unique. Si cela ne se pratique pas à l’oral, c’est le signe d’une anomalie. Si l’on rencontre une seule forme, il convient donc de lui conférer une forme de cyclicité. Si je trouve « chienne », je doit supposer qu’il existe une forme court « chien », où le « n » ne s’entendra pas du fait de la diphtongue, idem pour humaine qui doit renvoyer à humain, avec là encore occultation du « n ». Mais est ce bien une occultation du « n » ou bien plutot une « dilution » de la diphtongue comme lorsque la forme « au » devient « al » (au/à la, du et de le)? Pour nous, au et on seront qualifiés de diphtongue, ce qui implique une possibilité de séparation, de différenciation du son premier.
En ce qui concerne la conjugaison, il n’est pas acceptable qu’à l’oral, on ne puisse distinguer il chante et ils chantent, sauf en cas de laison, ce qui d’ailleurs pose la question de la prononciation de la forme « ent » qui devrait se faire entendre à condition de prononcer le « n », le pluriel exigeant une forme longue et ne se prétant pas à la diphtongation. Nous proposons de prendre exemple sur l’anglais dans « no comment », à propos justement d’un emprunt de l’anglais au français. De même pour le participe passé, l’anglais a gardé la forme en « ed » qui a disparu en français, le d étant remplacé par le e accentué, qui là encore correspond à une forme courte, la forme longue devant être « ede » et non pas « ée », où l’on n’entend pas la différence de genre. Le e devant une consonne donne le son « é », ce qui est une forme courte qui ne fait pas entendre la dite consonne. Exemple: la clef souvent rendue par « clé, avec comme forme longue « enclaver », clavecin.,le V et le F étant liés comme pour actif et active.
Pour les prénoms, où se pose typiquement la question du masculin et du féminin, dans bien des cas, le français n’est plus capable de marquer le genre à l’oral même s’il y parvient à l’écrit. Daniel et Daniéle, Pascal et Pascale etc. Il ressort de nos propos, que le masculin ne saurait avoir la même longueur que le féminin, ce qui impliique de ne pas prononcer le « l » de Daniel ou de Pascal tout comme le masculin de Frédérique doit se rendre par « Fréderi, Danièle par Dany etc. On a le cas de Henri qui a comme forme longue « Henric(us). L’allemand ne respecte pas cette dialectique comme le fait le français: on trouve bien à l’écrit klein et kleine, mais l’allemand ne sait pas ou plus diphtoinguer le « ein » et se contente d’insister sur le « e » final.
Concluons; la pratique orale actuelle du français est défectueuse à plus d’un titre. C’est ainsi qu’il ne faut pas prononcer le « s » dans je pense au singulier mais seulement au pluriel :ils pensent. La langue est pour nous un outil qui ne saurait dépendre de tel ou tel usage. C’est une chose trop importante pour être laissée aux seuls locuteurs
JHB 02 05 23
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