samedi 16 septembre 2023
jacques halbronn Linguistique et principe de dualité . le syncrétisme des marqueurs
jacques halbronn Linguistique et principe de dualité Le syncrétisme des marqueurs
Nos travaux conduisent à mettre en évidence un principe de dualité qui n'est pas celui, saussuriene, de signifiant et de signifié mais d'écrit et d'oral, de forme concentrée, brève et de forme diluée, longue, ce qui recoupe peu ou prou les problématiques de la phonologie... Force est de constater que nombreuses sont les langues qui auront subi, au cours des âges, un appauvrissement plus ou moins marqué de ce principe, à commencer par l'anglais, langue actuellement prédominante dans le monde par opposition au français qui a perdu cette position alors que cette langue avait su conserver autrement mieux un tel principe, sans pour autant d'ailleurs en prendre conscience au niveau de sa description.
On attachera la plus grande importance à la diphtongaison et à sa disparition. Par diphtongaison, on entendra ici la combinatoire de deux lettres censée produire un son unique, soit deux voyelles, soit une voyelle associée à une consonne, en particulier la lettre 'n" parfois notée, à la Renaissance, par un 'tilde" plutôt que par la dite lettre qui s'imposera ensuite. C'est d'ailleurs la méconnaissance de ce code qui aura produit un appauvrissement phonologique. On pense au "non" français et au "no" anglais, espagnol ou italien. La méconnaissance de la diphtongue conduit à une perte de dualité au niveau des marqueurs. Exemple, bon et bonne Si l'on prononce 'bon' comme "bonne', .c'est le marqueur de genre qui se trouve désactivé, bon étant la forme brève et bonne la forme longue. Dans bien des cas, c'est la forme longue qui se sera maintenue dans diverses langues alors que la forme brève ne survivra qu'au sein de la forme longue:
exemples : seul et solitude.. Est- ce seul qui est issu de solitude ou solitude qui est un prolongement de seul.? La forme "eu" a-t-elle génére le "o" ou le "o' la forme "eu"? On connait en anglais real qui dérive de réalité mais réalité dérive de 'réel", l'anglais ayant construit "real" à partir du substentif réalité. De même l'anglais connait "act" mais non agir, en partant d'action.
Nous avons bien ici une illustration de la dualité du français lors du passage d'un terme à son dérivé que l'anglais n'aura pas su adopter lors de ses emprunts au français
Cela dit, dans certains cas, la dualité de l'écrit ne se retrouve pas pleinement à l'oral, tant en français qu'en allemand. On a en français grand et grande qui sont certes distincts phoniquement mais avec une diphtongaison du masculin qui se sera perpetuée indument au féminin alors que le couple bon et bonne respectent une telle dualité, le "on" du masculin ne se retrouvant pas, oralement, au féminin alors que le "an" de grand est tort repris oralement au féminin. Même observation pour l'allemand où "ein" et "eine" s'écrivent certes différemment mais où le masculin n'est pas diphtongué alors que l'écrit y incite comme pour humain et humaine en français. Certes, l'allemand parvient néanmoins à marquer la distinction de genre et prononcant le "e" final alors que la lettre "e" ici a une fonction uniquement diacritique, conduisant à prononcer le "n" de "ein" qui ne s'entend pas du fait de la diphtongaison au masculin.
. Un autre cas de couple de lettres est le 'au", le "ou"; le "eu", avec l'emploi diacritique, cette fois, de la lettre "u". , vouloir, vieux qui dérivent en , volonté, vieillesse; avec disparition du "u". Signalons aussi le rôle du "i" dans le cadre de la diphtongue ai qui se prononce comme "é" tout comme au se prononce comme "o". L'anglais a adopté ce même code quand il prononce le "ay" (day, say etc) à la française ou le au '(author) ou le ou (should) tout comme on retrouve le "on", le 'an" à la française en anglais dans "I don't; I can't pour des verbes qui n'ont même pas une origine rrançaise.
En fait l'on doit parler d'un syncrétisme des marqueurs. Nous en distinguons trois modes qui souvent cohabitent et il importe de ne pas chercher à justifier à la façon structuraliste, un tel état des choses. Il y a le marqueur du "o' et du "a" pour indiquer respectivement le masculin et le féminin, il y a le marqueur de la forme brève pour le masculin et de la forme longue, pour le féminin et puis il y a le marqueur de présence (masculin) ou d'absence (féminin) de diphtongaison. Le français est un langue qui recourt peu à la première catégorie (o/a) alors que l'hébreu s'en sert (lo, la, oto, ota) mais dans la Genése on trouve Ich.Icha (Jardin d'Eden) et At, Ata pour les pronoms personnels, deuxiéme personne si ce n'est que dans certains cas, le processus se sera inversé et que c'est la forme longue qui marque le masculin et la courte le féminin; Quant au troisiéme type de marqueur jouant sur la diphtongaison, il n'est pas activé en hébreu moderne. Dans d'autres langues, la présence de la lettre "n" semble devoir renvoyer à la diphtongaison, à commencer par l'article indéfini, ein en allemand, la présence de cette lettre est le signe d'un tel processus,du moins au départ alors qu'en français, cela s'est maintenu, un/une; mien/mienne/ Quant à l'anglais, le passage de l'article indéfini "a" vers le 'an"devant un mot commençant par une voyelle, n'est pas indifférent, tout comme le 'one" pour la numération. (once upon a time, il était une fois)
JHB 16 09 23
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