lundi 3 mars 2025
Jacques halbronn Sociolinguistique. Certaines langues sont plus formatrices que d'autres de par la gymnaqtique qu'elles imposent
jacques halbronn Sociolinguistique. Certaines langues sont plus formatrices que d'autres de par la gymnastique qu'elles imposent.
Nous prendrons deux exemples que nous connaissons bien, à savoir le français et l'hébreu, l'une étant notre langue maternelle, l'autre une langue dans laquelle nous nous étions immergés dans les années 1968-69 du fait d'un séjour prolongé en Israel. Ces deux langues sont très exigeantes pour des raisons bien différentes mais dans les deux cas du fait de leur dialectique sophistiquée entre l'écrit et l'oral, thème devenu actuellement central dans nos recherches linguistiques.
Dans le cas du français, on peut parler d'une forme récurrente d'homonymie si par là on entend des mots qui se ressemblent mais avec des acceptions différentes par opposition aux synonymes qui concernent des mots qui ne se ressemblent pas mais qui ont grosso modo le même sens. Si le français offre une grande fluidité, cela tient au fait qu'à partir d'une même racine, ils instaurent un grand nombre de dérivés/dérivations, c'est à dire que les signifiants du français - pour reprendre la terminologie saussurienne- sont faiblement différenciés et ce d'autant que le français pratique une forme de réduction de son lexique, du fait de ses codes de passage de l'écrit à l'oral, qui peut déconcerter celui qui n'est pas assez attentif et qui a du mal à connecter, à ne pas confondre de qui est assez proche alors que dans une langue truffé de synonymes, l'effort ne sera pas comparable car les mots en usage sont nettement distincts tout comme la prononciation des mots est plus marquée qu'en français. On pense notamment à l'anglais, langue fortement synonymique du fait de ses emprunts et d'une carence de son modéle d'intégration et de formatage.. Paradoxalement, l'anglais peut constituer une forme plus accessible du français du fait de son incapacité à en capter toute la complexité.
Dans le cas de l'hébreu, le locuteur face à l'écrit, non aligné sur l'oral, en raison de la mise à l'écart des voyelles - sauf pour des ouvrages religieux (Bible, livres de prières)-va devoir faire un effort assez considérable pour connecter l'oral à l'écrit.En ce sens, tout comme le français, la pratique se révéle particulièrement formatrice. Dans les deux cas, l'analphabétisme constituera un très sérieux handicap, disqualifiant et marginalisant. C'est d'ailleurs un cercle vicieux pour les langues sémitiques en général car la difficulté de décryptage, de déchiffrement, tend à décourager l'apprentissage de l'écrit. De même, l'hébreu figurant dans la littérature synagogale avec ses indications de prononciation (niqoud) sera, notamment dans la "diaspora", plus pratiqué que l'hébreu israélien. Comme on sait, la mauvaise monnaie chasse la bonne
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire