dimanche 30 mai 2021
Jacques Halbronn Le message biblique sur la problématique de la fratrie au prisme de la dialectique Jupiter Saturne
Le message biblique sur la problématique de la fratrie au prisme de la dialectique Jupiter-Saturne
par Jacques Halbronn
Dans un livre récent, Gérard Haddad que j'ai souvent croisé dans les milieux juifs, (A l'origine de la violence : d'Oedipe à Caïn, une erreur de Freud ? Ed. Salvator, 2021) , insiste sur la conflictualité au sein de la fratrie en remettant en question celle du fils au père, formalisée par Freud dans le « complexe d'Oedipe ». Ce psychanalyste, proche du lacanisme et du structuralisme, parle certes de Cain – d'où le titre de son livre- mais aussi de Joseph et de ses frères, dans le Pentateuque, sans oublier le Hamlet de Shakespeare. Nous n'avons pas eu son ouvrage entre les mains mais nous ne pensons pas que Gérard Haddad donne les mêmes interprétations que nous des enjeux majeurs liés à la fratrie, c'est à dire de la tension propre à toute élection, toute distinction, dans tous les sens du terme..
Commençons par rappeler ce qui nous est narré quant aux rapports entre Joseph et ses frères (cf le cours au Collége de France de Thomas Romer intitulé « L’Égypte et la Bible : Les songes de Joseph et sa descente en Égypte (Genèse 37), le 10 mars 2016.)
Joseph raconte à ses frères tous issus de Jacob qu'il les a vus, à deux reprises, dans ses rêves s'incliner devant lui. Leur réaction est connue et Joseph sera vendu comme esclave et les frères diront à leur père qu'il a été victime de quelque bête sauvage. Finalement, les frères seront contraints, par la famine, de se rendre en Egypte où Joseph exerce un pouvoir important, à la suite d'ailleurs de son interprétation d'un songe de Pharaon où des vaches maigres dévorent des vaches grasses. Joseph préfigure ainsi le destin d'un Juif « diasporique » ne vivant pas au sein de « sa » communauté d'origine. On connait la suite.
Nous avons un autre exemple d'un frère choisi parmi d'autres frères avec David
1 Samuel 16, 1-10 -
« Le Seigneur dit à Samuel : « Prends une corne que tu rempliras d'huile, et pars ! Je t'envoie ... Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit : « Le Seigneur n'a choisi aucun de ceux-là. »
Finalement, David se manifeste qui avait été laissé de côté et c'est lui qui deviendra roi.
On apprend aussi dans l'Evangile selon Jean que Jésus n'était pas encensé par ses frères qui ne comprenaient pas que ses actions se déroulassent en Galilée et non en Judée :
Chapitre VII
1 Après cela, Jésus parcourut la Galilée ; il ne voulait pas aller et venir en Judée, car les autorités juives cherchaient à le faire mourir.
2 La fête juive des Huttes était proche
3 et les frères de Jésus lui dirent : « Pars d'ici et va en Judée, afin que tes disciples, eux aussi, voient les oeuvres que tu fais.
4 Personne n'agit en cachette s'il désire être connu. Puisque tu fais de telles oeuvres, agis en sorte que tout le monde te voie. »
5 En effet, ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui.
6 Jésus leur dit : « Le moment n'est pas encore venu pour moi. Pour vous, tout moment est bon.
7 Le monde ne peut pas vous haïr, mais il a de la haine pour moi, parce que j'atteste que ses actions sont mauvaises.
8 Allez à la fête, vous. Moi, je ne vais pas à cette fête, parce que le moment n'est pas encore arrivé pour moi. »
Ces éléments étant posés, appliquons notre grille Saturne-Jupiter. Nous avons à plusieurs reprises sur la nécessité de repérer les quelques Jupitériens au sein de la masse des Saturniens. A partir des textes sus mentionnés, nous avons avec Joseph, la proportion d'un sur douze et avec David, de un sur huit ce qui correspond bel et bien à une minorité manifeste..
Gérard Haddad ne prend pas la mesure de cette disproportion numérique quand il prend l'exemple de deux frères comme dans le cas de Cain et Abel car il ne s'agit pas d'un tête à tête mais d'une toute autre échelle de grandeur comme le montre le songe de Joseph et il aurait mieux valu dans l'ouvrage de Haddad référer à Joseph qu'à Cain. En effet, c'est dans la dialectique, dans le rapport de l'un au multiple ce qui renvoie à la centralité du soleil entouré des planétes, que se situe la spécificité jupitérienne. Les trop petite fratries illustrent mal cette dualité tout comme d'ailleurs la monogamie par rapport à la polygamie.
On notera qu'il n'existe pas de tribu de Joseph lequel est représenté par ses deux fils, sous la forme de deux « demi -tribus), Ephraim et Manassé. Cela signifie que Joseph n'est pas placé au même niveau que ses frères, il n'y aura pas de territoire en « terre promise » réservé aux descendants de Joseph..Et de fait, le Jupitérien n'entend pas être mis sur le même pied que les Saturniens.
Quelle est la leçon, la morale, de cette « histoire »?Cela met l'accent sur une similitude qu'il faut déconstruire en faisant émerger, « accoucher » le jupitérien en l'extrayant d'un environnement saturnien. Car le jupitérien passe au départ par le même canal que le saturnien si ce n'est qu'à un certain stade, les chemins se séparent, le jupitérien découvrant qu'il est différent.
Revenons à la mythologie gréco-romaine, Jupiter est le seul enfant de Saturne à se retrouver dans le ciel, associé à une planéte qui porte son nom. Ce n'est qu'à partir de la toute fin du XVIIIe siècle que Cérés, Junon, Vesta, Neptune, Pluton y figureront- mais avec quel décalage ! - dans le ciel à l'instar des héros de l'Antiquité qui se virent représentés par telle ou telle constellation (zodiacale ou extra-zodiacale) à l'instar d'un Heraklés. Jupiter est en effet le seul de la fratrie à échapper au sort que leur père leur destinait, il parviendra ensuite à les libérer comme Joseph le fera en Egypte pour ses frères.
On a à une illustration marquante de ce qui oppose les jupitériens et les saturniens. On nous objectera que Saturne est le nom du père et il ne pourrait donc désigner les frères. Mais les textes ne sont pas à l'abri d'altérations qu'il faut savoir corriger, ce qui exige une démarche structuraliste permettant une certaine déconstruction. En tout état de cause, nous le terme de saturnien uniquement en raison des appellations astronomiques à savoir qu'il y a une planéte baptisée Saturne qui joue un rôle important -cf notre Astrologie selon Saturne, Paris, 1994-1995, Ed de la Grande Conjonction) Il faut se méfier de la terminologie faute de quoi l'on glisse vers le syncrétisme, c'est à dire en accordant une trop grande importance aux termes employés.
On sait aussi qu'à la mort de Salomon, l'empire fut divisé en deux zones, le Royaume de Judée, au sud autour de Jérusalem, siége de la Royauté et du Temple, et le Royaume d'Israël, au nord. Or, un des noms que prendra le Royaume d'Israël est « Ephraïm », soit le nom d'un des fils de Joseph. Ajoutons qu'Israel est le s »urnom » de Jacob, le père de Joseph et de ses frères. Tout cela ne doit pas nous égarer. En tout état de cause, nous trouvons dans les données ici fournies la marque de la dialectique Jupiter-Saturne, d'une dualité fondamentale au sein des sociétés, ce qui rejoint quelque par l'idée marxiste de Lutte des Classes.
Le XXIe siècle devrait être celui de la reconnaissance d'une telle dualité structurelle de notre Humanité, peuple-chefs, avec les exemples emblématiques de Joseph et de David.. Ce n'est pas parce que les jupitériens sortent des rangs qu'ils doivent être confondus, assimilé avec les saturniens et le rôle prioritaire des astrologues est de les identifier et de les guider selon le principe A right man, at the right place, at the right time..
JHB
30 05 21
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire