dimanche 2 mai 2021

jacques Halbron Théologie. Les Chrétiens "brebis perdues de la maison d'Israel"

Théologie. Les Chrétiens, « brebis perdues de la maison d'Israël » par Jacques Halbronn Rapport adressé à Elzbiéta Amsler, Directrice : Amitié judéo-chrétienne de France  Dans l'optique d'un dialogue entre Juifs et Chrétiens, nous proposons de reconnaître dans le Christianisme la continuation de la maison d'Israel à condition, bien entendu, de rappeler que la « maison d'Israel » n'est pas la « maison de Judah » (cf notre précédent texte à ce sujet) Selon nous, le projet initial de Jésus était la reconstitution, la restauration de la dite « maison d'Israel ». Cela fait d'autant plus sens que les populations constituant, à la mort de Salomon, le royaume d'Israel n'étaient probablement pas « juives » mais vassalisées par la dynastie davidienne, pratique courante à l'époque. D'ailleurs, comment comprendre autrement cette révolte, cette revendication face à la dite dynastie ? Le clivage enre les deux royaumes avait certainement des racines profondes et d'ailleurs l'Epitre aux Hébreux souligne l'existence d'un tel décalage, dénote le ressentiment d'une population colonisée. L'on sait par ailleurs que l'action de Jésus fut largement centrée sur la Galilée, donc sur le Royaume du Nord, détruit par les Assyriens au VIIIe siècle. Les Prophétes n'auront eu de cesse d'interpeller les gens d'Israêl sur leurs mœurs, leur culte, d'où le fameux « Ecoute Israel » que l'on considère bien à tort comme un marqueur identitaire pour les Juifs ! Qu'en outre, le nouvel Etat Juif (  Judendestaat) ait adopté le nom d'Israel ne fait qu'ajouter à la confusion puisque ses citoyens se nomment des « Israéliens »  sans parler du fait que les Juifs se firent longtemps appeler « Israélites », notamment au XIXe siècle. Il serait donc souhaitable que l'on mit fin à des appellations trompeuses. Mais par ailleurs, nous ne voyons pas d'inconvénient à ce que les Chrétiens se référent à Israel:ils ont d'ailleurs employé l'expression « verus Israel ». pour se désigner. Par ailleurs,le livre de l'Exode est marquée de bout en bout par la formule « fils d'Israel » (beney Israel). Cela tient au fait que ce Livre aura en fait été rédigé par des ressortissants, des tenants de la « maison d'Israel ».L'on comprend d'ailleurs ainsi pourquoi les Chrétiens ont intégré le Pentateuque dans leur «  Bible » Jésus est l'interface entre les deux « maisons » d'Israel et de Juda, puisque lui-même était Judéen ,né à Betléhem, mais aurait vécu à Nazareth et préché près du Lac de Tibériade. Parler du monde judéo-chrétien fait sens si l'on renvoie aux relations israélo-judéenne du temps de David et de Salomon. Ajoutons que cette dualité, nous la trouvons mise en scène dans le Livre de la Genése avec les jumeaux Esau et Jacob., fils d'Isaac, petits fils d'Abraham. On sait que Jacob sera nommé Israel. Mais quant à Esau, il est absurde d'en faire le père d'une lignée étrangère, il est associé à Edom, qui est assimilable à Adam : ce sont les mêmes consonnes. Pour nous les Judéens sont des « fils d'Adam » et les Chrétiens les fils d'Israel. Il importe donc que les Juifs récupèrent le personnage d'Esaü-Edom et s'attribuent la lignée de Jacob-Israel. La notion même de « Fils de l'homme » est un contre-sens, il faut comprendre « fils d'Adam », donc Juif et c'est ainsi que les prophétes furent souvent interpellés par « Dieu ». : Ben Adam. Les traductions « fils de l'homme » prétent à confusion. Mais, répetons-le, le Livre de l'Exode est l'affaire des Israélites et il est étrange que les Juifs aient adopté un tel ouvrage. Ils sont les dindons de la farce. Selon nous, il devrait être exclus de la pratique juive synagogale hebdomadaire- au profit des Livres des Prophétes (Neviim), qui fait suite (dans le « tanakh », Torah, Neviim, Ketouvim) au Pentateuque, lequel est si fortement marqué par l'entre-soi des Israélites.. Rappelons aussi que la condamnation pat les Prophétes d'Israel ne vise aucunement les Judéens mais bien la maison d'Israel. Que par la suite, les Juifs aient adopté une telle appellation, notamment dans le Talmud, ne change strictement rien à l'affaire. Il faut absolument cesser de qualifier les Juifs d'Israel et accorder cette filiation, au moins sur le plan spirituel, aux Chrétiens. D'ailleurs, encore de nos jours, l'on voit bien ce qui distingue le culte chrétien du culte juif avec notamment la question des représentations, des images, des idoles ce qui était déjà une pomme de discorde à l'époque biblique. Quant à la question proprement théologique,nous dirons que notre humanité a besoin de personnages qui soient l'interface entre Dieu et les hommes mais ces personnages qui sont des « Justes » et Jésus sera appellé Juste- doivent être présents en tout temps et en tous lieux, comme le montre le dialogue d'Abraham et de Dieu à propos du sort de Sodome. Combien de Justes, de Tsadikim ? Et l'on sait que le terme de Tsadiq aura été notamment développé en milieu hassidique. JHB 02 05 21

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