samedi 4 octobre 2025

jacques halbronn Linguistique Sur la relation de dépendance de l’anglais par rapport au français . Réponse à Ernest Weibel.

jacques halbronn Linguistique Sur la relation de dépendance de l’anglais par rapport au français . Réponse à Ernest Weibel. L’ouvrage de Weibel « Histoire de l’Angleterre. Des Normands à Charles III », Ed Ellipses, 2024, tend à montrer, à souligner, la centralité de l’Angleterre et du monde anglo-saxon dans le monde, force arguments à l’appui. Dans le chapitre « L’empreinte de l’Angleterre et l’anglosphère » (ch 20), l’auteur, suisse, note à quel point « les mots anglais ont infusé une grande partie du monde moderne: no comment, breakfast, clean, weekend, tea time, whisky, internet, podcast, gentleman pour n’en citer que quelques uns » (p.419) Que dire de ce texte trouvé sur le web? « Historiquement, les anglais parlaient français pendant plus de trois cents ans, entre 1066 et le début du quinzième siècle, le français a été la langue officielle de la cour d’Angleterre. De cette manière, le français a eu beaucoup d’influence sur la langue anglaise qui lui a même emprunté quelques mots comme « juge » (judge), « mariage » (marriage) ou « moutarde » (mustard). Quoi qu’il en soit, si la haute société a effectivement utilisé le français normand pendant plusieurs centaines d’années en Angleterre, l’anglais a été la langue du peuple et il a fini par s’imposer pour tous les Anglais ». La mention de ces quelques mots révéle la méconnaissance linguistique de l’auteur de ce texte, quand on connait l’impact massif du français sur l’anglais. Se moque-t-on du monde? Sur le web « Selon Laura K. Lawless, plus d’un tiers du vocabulaire anglais actuel est d’origine française. Selon la linguiste Henriette Walter, les mots d’origine française représentent plus des deux tiers du vocabulaire anglais. En réalité, les estimations vont de 29% à 41% de mots français selon les sources ». L’Avant Propos de l’ouvrage de Weibel, par ailleurs, (p. 5) évoque le « Couronnement de Guillaume le Conquèrant en 1066 à l’abbaye de Westminster, il y a plus de 1000 ans. Au vrai, la liste de mots anglais universellement adoptés, fournie par Weibel nous semble pourtant bien dérisoire tout comme nous semble étrange de commencer par ce Guillaume Le Conquèrant, venu de l’autre côté de la Manche (Channel) et qui reléve de la colonisation. Certes « de 1066 à nos jours, toutes les tentatives d’invasion du sol anglais ont échoué » (p. 7) mais précisément pas celle de 1066. Excusez du peu! Invasion au combien matricielle et qui combine emprunt et empreinte. Wkipedia « Cette conquête fait de lui (Guillaume) l’un des plus puissants monarques de l’Europe occidentale et conduit à de très profonds changements dans la société anglaise, dont l’élite anglo-saxonne disparaît au profit des Normands ». Que l’on songe à cette « Round Table » du Roi Arthur qui est le pendant automatique de la Table Ronde! Encore faudrait-il faire la part des calques comme dans le cas du breakfast (rupture du jeune), cité par Weibel, qui n’est autre que le pendant du « déjeuner » ou de gentleman qui vient de gentilhomme. Décidément, la question de la langue serait bien le point aveugle chez ces auteurs qui ne voient que par le petit bout de la lorgnette. L’anglais est une langue bâtarde (comme Guillaume de Normandie) qui n’est ni vraiment germanique, ni vraiment latine. En fait, pour nous l’anglais est un pis aller pour ceux qui ne parviennent pas à maitriser pleinement le français, c’est le français du pauvre, du profane et l’on parle souvent en anglais par défaut, comme solution de continuité, de succédané plus accessible. C’est en prenant la mesure de la complexité phonologique du français, notamment dans la dialectique de l’écrit et de l’oral, que nous avons compris à quel point l’anglais était un second choix, plus accessible. La mauvaise monnaie chasse la bonne! Comment une langue aussi mal en point pourrait-elle prétendre à cette mondialité que Weibel lui confère (p.419? Charles Darwin, d’une certaine façon, présente l’évolution de l’Humanité « selon le même processus que pour l’anglais: une sorte de tatonnement, de bricolage au petit bonheur la chance. Sur le web: au petit bonheur ; au hasard ; sans faire de plan ; sans faire de prévision ; en se laissant guider ; au jugé ». Jardin à l’anglais face au jardin à la française. JHB 04 10 25

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire