dimanche 22 octobre 2017

Le signe de la croix et la Trinité sont-ils étrangers au judaisme?





Le signe de la croix et la Trinité




Homélie de Fr. Yves BISTUÉ, o.p., prêchée pour la fête de la Sainte Trinité, le 30 mai 2010
Il est un geste propre aux chrétiens, un beau geste, qui est celui du signe de la croix. Le disciple accompagne ce geste du signe de la croix sur son corps des paroles suivantes : Au nom du Père et du Fils et du saint Esprit. Nous sommes là au cœur de la foi chrétienne, au cœur de la foi trinitaire.
J'accomplis ce geste pour commencer une prière, ou bien en entrant dans une église, ou dans d'autres circonstances et d'autres lieux. Mais chaque fois, ce signe et ces paroles disent ma communion au Dieu vivant, ma foi en Celui qui a fait alliance avec nous les hommes au cœur de notre histoire.
En me signant et en prononçant ces paroles, je me mets en présence de Celui qui est au plus près de moi mais qui est pourtant le Tout-Autre et par lequel je me reçois. Il est Père, Fils et Saint Esprit. L'alliance d'amour entre lui et nous a été scellée sur la croix et le signe dont je me marque me rappelle cet amour.
La croix, cet instrument de supplice inventé par les hommes, cristallise, récapitule la violence et l'aveuglement qui habitent le cœur des hommes, notre cœur.
Mais la croix, au regard de la foi chrétienne, et c'est bien là un paradoxe, est source de vie. En ce lieu de souffrance et de mort, le Dieu vivant vient dire son amour, un amour fort comme la mort (Ct 8,6). Sur la croix, le Fils remet l'Esprit au Père. Jésus rend au Père le souffle saint qui l'habitait en plénitude durant toute sa vie terrestre pour qu'il se répande sur ses disciples, qu'il habite leurs cœurs.
Comme le Père et le Fils sont en communion dans l'Esprit, le Fils est en communion avec nous par l'Esprit et il nous conduit à son Père.
Au regard de la foi trinitaire, l'Heure de la croix, le quatrième évangile le dira avec force, l'Heure de la croix est l'Heure de la gloire, l'Heure de la révélation du Fils, de l'amour inconditionnel du Père (Jn 2,4 ; 12,23.27 ; 17,1).
Dès lors quand je trace le signe de la croix sur mon corps, en commençant par la tête et en finissant par les épaules, j'exprime cet amour du Dieu trois fois saint pour tous les hommes. Par la croix se révèle Celui qui m'a aimé et qui nous aime infiniment. En me signant de la croix, je dis mon désir d'entrer dans le mouvement d'amour trinitaire qui est échange, don de soi et accueil de l'autre dans une égale réciprocité. L'Esprit de Dieu me fait entrer dans ce mouvement qui est charité et qui m'entraîne à la suite du Christ, qui me fait devenir ami du Christ, membre de son Corps.
Dans ce Corps circule l'Esprit Saint, cet Esprit qui se manifeste dans le service, le pardon, la charité et la foi. L'Esprit saint est la force qui donne aux disciples de vivre leur foi, de croire et de rendre compte de leur espérance ; par l'Esprit les croyants entrent dans l'intelligence de la personne du Fils et ils communient au Père.
L'Esprit saint nous fait entrer dans le mouvement de la foi trinitaire et de communion à un Dieu blessé d'amour par la croix des hommes. En Jésus-Christ, le Père veut nous rassembler dans une seule humanité filiale et fraternelle où circule la charité, l'amour même de Dieu, de ce Dieu qui s'est révélé à nous, au cœur de notre histoire, comme Père, Fils et saint Esprit.

Mort sur la croix
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